lundi 31 mai 2010

#1 La chanson du lundi /// Arcade Fire


Arcade Fire - The Suburbs


A l'annonce d'une nouvelle chanson d'Arcade Fire, beaucoup de choses peuvent passer par la tête. D'un spontané Ouiiii, à un nonchalant cool, chouette ou bonnard. On se dit enfin / ca y est / j'ai peur / album? / tournée? concerts? / Canada ///

Donc troisième Album.
Après le premier album Funeral et ça.
Après le deuxième album Neon Bible et ça.
Maintenant, c'est ça :


Et ça s'annonce tout aussi bon!

La chanson étant régulièrement effacée de youtube (cause droits d'auteurs), en cas d'indisponibilité ici, elle est toujours disponible sur le site officiel du groupe (ici)

L'album sort en août, et pour les voir, c'est direction Rock en Seine, le Comité y sera.

Sinon, leur site est bien et on peut écouter une autre chanson de l'album (Month of May, assez étonnante d'ailleurs pour Arcade Fire).

L'album sort le 3 aout prochain. Voila la couverture, et la tracklist:

01. Saturday Morning (4:08)
02. Month of May (3:40)
03. Latchkey Kids (3:38)
04. The Suburbs (5:24)
05. Sandbox/Turf War (6:32)
06. In Iowa (2:56)
07. La Maison Dieu (4:27)
08. Tin Whistle (3:08)
09. Parson Green (6:38)
10. Asleep On The Beach (2:45)
11. Where We Fell In (4:56)
12. Never Stopped Running (5:12)

Soit un durée totale de 54:26.

Et pour ceux qui veulent les voir, ils seront en concert à Rock en Seine le 29 aout, leur seule date en France.

dimanche 30 mai 2010

#5 La découverte du week end /// Karaocake


Connaissez-vous... Karaocake?


Ce groupe français très à l'aise avec les claviers et bruitages de toute sortes nous délivrent un son électro-pop d'une richesse vraiment enviable. Des mélodies envoutantes, des chansons remplies de bonnes idées, portées par la voix gracieuse de Camille Chambon. Déjà très bon en version studio, le groupe explose et délivre tout son potentiel lors des lives. On vous recommande chaudement d'aller les voir le 9 juin à La Machine en compagnie de Lispector et Lapin Machin, pour la sortie de leur premier album Rows & Stitches, le 2 juin prochain. A noter qu'ils seront aussi à la Route du Rock cet été.

vendredi 28 mai 2010

L'update du vendredi



Quelques infos en vrac concernant le blog

1) Comme nous vous l'avons dit précédemment, la découverte du vendredi devient dorénavant la découverte du week end, donc article demain en l'occurrence.

2) Vous disposez maintenant d'un malin moteur de recherche pour retrouver nos anciens articles.

3) Il y aura bientôt la mise en place de playlists hebdomadaires sur le coté droit du blog, pour ceux qui veulent juste écouter un peu de musique.

A demain!

jeudi 27 mai 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Tom Waits


Tom Waits - Poor Edward (from Alice)

(Francis Bacon, Trois études de figure au pied d'une crucifixion, 1944)

La vraie histoire d'Edward Mordrake semble s'être perdue à travers les âges. Si son existence et sa particularité unique dans l'histoire de la médecine sont avérées, l'énormité de la chose lui a valu diverses légendes.

Edward Mordrake est né au cours du 19ème siècle. De famille noble, il était considéré comme un jeune homme charmant et gracieux, aussi à l'aise dans ses études que dans les arts de la musique. Vu de face, il ressemblait à une personne idéale.

Mais ce qu'Edward ne pouvait pas cacher, sa malédiction, c'est que derrière ce visage charmeur, il possédait un second visage (photo). Un visage de jeune fille, ancré dans le derrière de sa tête, un visage qui ne pouvait ni parler ni manger. Un visage un peu diforme, une sorte de jumeau maléfique. Il a été dit que ses yeux pouvaient bouger, qu'il lui arrivait souvent de suivre du regard une personne et de bouger les lèvres comme pour chuchoter quelque chose. Suivant les états d'humeur d'Edward, elle pouvait aussi rire et pleurer. Mais la nuit, selon les propres dires d'Edward, elle lui chuchotait des choses horribles dans son sommeil.

Edward voulait tout tenter pour se faire retirer ce monstre de son corps. Et devant le refus des médecins de tenter une opération si dangereuse, il s'est résigné à la détruire coute que coute, et savait que le seul moyen de la détruire, c'était de se tuer, elle et lui. A l'âge de 23 ans, Edward a été retrouvé mort à son domicile, avec à ses cotés une lettre indiquant qu'il voulait voir sa face de démon détruite avant son enterrement.

L'horreur qu'il provoquait chez les autres n'était rien comparé à l'horreur qu'il ressentait en lui. De même, recroquevillé, voilé ou la gueule ouverte, les monstres difformes de Bacon ne sont plus que des bêtes de foire enfermés et offerts à la vue des hommes, hurlant leur désespoir à la face du monde.


Did you hear the news about Edward?
On the back of his head he had another face
Was it a woman's face or a young girl?
They said to remove it would kill him
So poor Edward was doomed

The face could laugh and cry
It was his devil twin
And at night she spoke to him
Things heard only in hell
But they were impossible to separate
Chained together for life

Finally the bell tolled his doom
He took a suite of rooms
And hung himself and her from the balcony irons
Some still believe he was freed from her
But I knew her too well
I say she drove him to suicide
And took poor Edward to hell

mercredi 26 mai 2010

#3 Le clip du mercredi /// Foals


Foals - Spanish Sahara


Foals devait être la découverte du week-end dernier, mais à la vue de leur clip, des décors, des prises de vue, il paraissait fortement judicieux d’attendre quelques jours de plus pour en parler un mercredi, jour des images.

Ca, c’est LE film que je rêve faire de mes futures vacances en Islande, avec la même musique dans les oreilles, les mêmes décors. "Seul sur la neige, les yeux dans l'eau... mon rêve était trop beau!"

D’ailleurs, si vous aimez ce genre de découvertes géographiques, je vous conseille le très bon film de Sigur Ros sur l’Islande, dont voici la bande annonce.




mardi 25 mai 2010

#2 Le concert du mardi - The Tallest Man on Earth


Après un long week end de trois jours, la semaine commencera donc par un live, et un bon!

The Tallest Man on Earth - King of Spain


Dominer les rues bondées de voitures pressées en acoustique, avec comme arrière plan une pub qui vous dit "Park your car (...) stop thinking", quel ironie, c'est le "pied"!

La musique est en désaccord parfait avec l'arrière plan. Enjouée, survoltée, folklo années 60 qui s'envole derrière une rue très américaine pour entrendre dire I want to be the king of Spain.

Et quelle bonne idée de prendre un peu de hauteur lorsque l'on s'appelle The Tallest Man on Earth.


vendredi 21 mai 2010

#5 La découverte du week end /// Woods


Connaissez-vous... Woods


Grâce à ce blog, on va bientôt pouvoir retrouver les jours de l'année où il faisait beau. Eh oui, vendredi 21 mai, soleil est là et joie de vivre musicale s'en suit. Des éclaircies dans le ciel, donc des halos musicaux guillerets dans les oreilles.

Suffering Season, de Woods. On est en plein dans le champs lexical de la nature, mais sûrement pas dans celui de la souffrance.

Une chanson qui fait office de bonbon coloré effervescent prêt à exploser en une montagne de fruits, de fleurs et de couleurs.
Fruitée comme une grappe de raisins multicolores, juteuse comme une limonade fraîche que l'on sirote assis sur une chaise de jardin, ici pas de drame, pas de traumatisme ni d'angoisse ; juste la naïveté parfaite qui rend les gens heureux et insouciants.

"Who knows what tomorrow may bring?
Who cares? Today is awesome!"

Parce qu'on n'a pas envie de penser à mardi le temps d'un long week end, posons les agendas et écoutons un peu plus Woods.


jeudi 20 mai 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Gorky's Zygotic Mynci


Gorky's Zygotic Mynci - Christina (from How I Long To Feel That Summer In My Heart)


(Walter Sickert, What Shall We Do For The Rent, actuellement au Musée d'Orsay pour l'expo Crime et Châtiment)

A première vue, cette Christina a tout d'une chanson pop guillerette, le genre de chanson à écouter le matin pour entamer la journée du bon pied.

A première vue seulement. Car Christina n'est ni plus ni moins qu'une sordide histoire de meurtre.

Tout commence sur une histoire des plus classiques et des plus répandues : un fan tombe fou amoureux de son idole. Bien entendu, si lui la voit sur un piédestal, elle ne le voit tout simplement pas du tout.

Il se crée très rapidement son propre film, où l'amour fou et le bonheur se côtoient, et il s'y sent comme une superstar à l'image de son idole

Christina
I love you madly
Can't you see when I look to the stars
I'm a superstar

Malheureusement, dans la réalité, toutes les lettres qu'il envoie restent sans réponse. Et cette complète ignorance à l'extrême opposé de la vie qu'il s'est crée le pousse rapidement vers des décisions extrêmes.

And what's the point of you living
If we can't be together ?
I'm coming on to shoot you
The sooner the better

On l'aura compris, ces petites phrases placées au détour d'un couplet ou d'un refrain entrainant sont en fait lui parlant à son idole agonisante.

You're one minute cold
Next you're leading me on

Et cette fameuse mélasse du début du texte (treacle), c'est tout simplement elle baignant dans son sang.

Sad treacle, she's sweet but sad
Sad treacle, drove me oh so mad
All those letters she never phoned
Sad treacle left me all alone

Evidemment, avouer un meurtre sur une mélodie aussi légère et entrainante, c'est avant tout montrer tout le non-sens de ce meurtre, le décalage par rapport à la réalité et la folie passagère et morbide qui peuvent s'emparer du personnage.

Et c'est quand cette folie finit par s'arrêter, que seul le piano subsiste qu'on assiste au moment le plus poignant de la chanson.

Saw your last interview
You've better things to do
And now that you're gone
I'll always be with you

La "dernière" interview, aussi bien dernière en date que dernière qu'elle fera jamais. Maintenant elle est morte. Et c'est à son cadavre qu'il dit l'aveu final:

Well, you say I'm to blame
I was fed by you
Well, you say I'm to blame
I was fed by you

Nourri par elle. Comme un enfant ne choisit pas et est dépendant de sa mère qui le nourrit chaque jour, lui est dépendant de l'amour que son idole lui inspire chaque jour. Comme une mère qui, délaissant son enfant, est la seule responsable de son acte, elle-même, délaissant son admirateur, est la seule responsable de sa mort.


Sad treacle, she's sweet but sad
Sad treacle, drove me oh so mad
All those letters she never phoned
Sad treacle left me all alone

Christina
I saw you in a magazine-a
Your eyes shone like pearls
All over the world
I can't wait next time I'm goin' to see ya
Playing the part of pretty ballerina

What a way to carry on
You're one minute cold
Next you're leading me on
With me all alone
And you in your Bell Air home

Christina
I love you madly
Can't you see when I look to the stars
I'm a superstar
And what's the point of you living
If we can't be together ?
I'm coming on to shoot you
The sooner the better

What a way to carry on
You're one minute cold
Next you're leading me on
With me all alone
And you in your Bell Air home (x2)

Saw your last interview
You've better things to do
And now that you're gone
I'll always be with you
Well, you say I'm to blame
I was fed by you
Well, you say I'm to blame
I was fed by you

Christina
I saw you in a magazine-a
Your eyes shone like pearls
All over the world

mercredi 19 mai 2010

#3 Le clip du mercredi /// Unkle & Thom Yorke


UNKLE & Thom York - Rabbit In Your Headlight

Petit retour 12 ans en arrière sur ce clip très mystérieux et hautement symbolique.

Un homme, qui semble fou, marche dans un tunnel en psalmodiant des phrases sans aucun sens. Renversé sans cesse par les voitures, il se relève toujours puis continue sa marche, jusqu'à l'apothéose finale.

Regardez le clip.


Alors, une idée du message?

Explications (à voir de préférence après le clip)

Il semble s'agir avant tout de foi et de croyance. L'homme possède sa propre foi envers quelque chose (un dieu?). Il est sujet à moqueries, mis à l'écart, pris pour pour un fou (on dirait un fou dans le clip, mais nous sommes tout autant spectateurs que les gens dans leur voiture), rabaissé sans cesse (les voitures qui le renversent). Toujours il se relève. Quand certaines personnes essaient de remettre en question ses croyances (la voiture qui s'arrête, les hommes qui lui parlent), il continue son chemin sans regarder.

Puis, au moment où il réalise qu'il n'a plus à se cacher, qu'il est prêt à vivre sa foi au grand jour sans craindre les réactions des autres, alors il enlève symboliquement son manteau, il ouvre ses bras, et presque nu, semble renaître. Et ceux qui le rabaissaient n'ont plus aucun pouvoir sur lui, comme le montre le plan final.

En plus d'avoir un clip très réussi et vraiment réfléchi, la chanson qui signe la collaboration du collectif d'abstract hip-hop UNKLE et du chanteur de Radiohead est vraiment magnifique.

mardi 18 mai 2010

#2 Le concert du mardi - The National


The National - Afraid Of Everyone

On parle beaucoup de The National ces temps-ci sur le blog, mais quand un groupe comme ça sort un nouvel album (ce qui n'est pas si fréquent), la répétition est difficile à éviter.

Donc une semaine après leur live dans un château abandonné à NYC, voici un live plus classique, sur un plateau télé, chez David Letterman. Pourtant, ce live vaut largement celui de la semaine dernière, grâce à l'apparition magique d'un invité surprise, j'ai nommé le génial Sufjan Stevens! Pour info, c'est déjà lui, fidèle ami du groupe, qui avait fait le piano sur leur précédent album Boxer.

Pour ceux qui ne connaissent pas Sufjan Stevens, (on avait fait un concert du mardi dessus ici), on va reprendre notre petite technique du top 3, comme avec The National la semaine dernière.
- Sufjan Stevens - John Wayne Gacy Jr
- Sufjan Stevens - Chicago
- Sufjan Stevens - Casimir Pulaski Day

Bonus (car 3 c'est trop dur et on ne veut certainement pas remettre en question la technique du top 3) : Sufjan Stevens - Sister Winter

Passons au live :


lundi 17 mai 2010

#1 La chanson du lundi /// MGMT


MGMT - It's Working (from Congratulations)

Trois ans après leur premier album Oracular Spectacular - parfois copié, souvent égalé - MGMT revient avec un nouvel album. On ne va pas revenir sur le talent et la surenchère médiatique qui entoure le groupe car un simple Google Blog suffirait (ici).

Allez, posons directement la question :
- est-ce que l'album est bien ? oui.
- est-ce qu'il est aussi bien que le premier ? sûrement.
- est-ce qu'il est mieux ? peut être.

Moins de potentiel radio, moins de tubes en prévision, mais plus de magie, plus de détails sonores, plus de promenades hallucinatoires, plus.

On en reparlera sûrement après plusieurs autres écoutes. En attendant, voici It's Working, la première - et peut-être meilleure - de l'album. Cinématographique, chevaleresque, psychédélique, flottante, l'entrée en matière est parfaite.


dimanche 16 mai 2010

#5 La découverte du week-end /// Tiny Vipers


Comme vous avez pu vous y attendre en ne retrouvant pas votre rendez-vous quotidien ce vendredi, sachez que la découverte du vendredi devient officiellement la découverte du week-end. L'article sera donc publié soit le vendredi, soit le samedi, soit le dimanche. Sur ce, à notre article!

Connaissez-vous... Tiny Vipers?


La jeune Jesy Fortino qui se cache sous le nom de scène de Tiny Vipers a déjà deux albums à son actif. Son jeu de guitare particulier et minimaliste, sa tendance à jouer toutes ses chansons dans la continuité sans faire de pause, et sa voix sensuelle en font une parfaite compagne pour vos nuits ensommeillées. La musique, pas Jesy.


jeudi 13 mai 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Jacques Brel


Jacques Brel - Sans Exigences


(Edward Hopper, Room in New-York)

"Sans Exigences fait partie des 5 dernières chansons écrites par Jacques Brel peu avant sa mort, en 1977. Les jugeant pas assez abouties, et physiquement trop faible pour les terminer, il avait écrit à Eddie Barclay pour en interdire la diffusion. Presque a cappella, elle a finalement été diffusée au grand public en 2003 avec la sortie de la compilation Infiniment, comprenant également les 4 autres chansons."

Comme le laissait sous-entendre le philosophe Maine de Biran, le mouvement, exercé par la volonté, est à la base de la vie. Sans mouvement, c'est la mort. D'après les lois de la physique, les particules élémentaires comme les électrons occupant l'atome qui forme la matière, sont en mouvement perpétuel. Si les idées philosophiques et les lois de la physiques tendent vers ce principe, alors pourquoi ne serait-il pas utilisable dans le domaine plus familier des relations sentimentales?

Dans le texte de Jacques Brel, le problème est en tout cas implicitement posé. De penser que les choses sont à jamais acquises dès lors qu'elles le sont, on oublie de les entretenir, on les laisse s'asphyxier elles-mêmes, peu à peu s'éteindre, et mourir.

Fataliste sans penser qu'il peut arriver quelque chose, résigné sans avoir conscience du problème, intérieurement amorphe, profondément passif, à tel point qu'il ne laisse apparaître aux yeux de l'autre aucune envie propre, et par là aucun amour, ni aucune espèce de jalousie, jusqu'à paraître "sans besoin" dans la relation.

En "protégeant ses moindres pas", il ne veut rien ordonner, rien demander, ne pas déranger, laisser à l'autre une liberté d'action et de décision intégral. Parce qu'il l'aime. Mais le paradoxe c'est qu'en exigeant rien, il laisse sous-entendre qu'il n'attend rien et qu'il ne veut rien, presque qu'il n'aime pas.

A ne montrer aucune volonté, on laisse alors s'immiscer l'idée d'un désintérêt profond envers la personne, qui conduit forcément tôt ou tard vers une rupture. Mais le plus tragique, c'est qu'il est dû essentiellement à cette passivité qui le détruit de l'intérieur, puisque l'amour est constamment présent dans cette chanson, mais il reste uniquement ancré dans ses pensées qu'il n'ose partager. Par manque d'habitude, par lâcheté peut-être, il laisse partir l'être aimé. Et de n'avoir jamais rien montré, il lui laisse croire qu'il n'en est aucunement touché...


Je n'étais plus que son amant
Je vivais bien de temps en temps
Mais peu à peu de moins en moins
Je blasphémais ma dernière chance
Au fil de son indifférence
J'en voulais faire mon seul témoin
Mais j'ai dû manquer d'impudence
Car me voyant sans exigences
Elle me croyait sans besoins

Je protégeais ses moindres pas
Je passais mais ne pesais pas
Je me trouvais bien de la chance
A vivre à deux ma solitude
Puis je devins son habitude
Je devins celui qui revient
Lorsqu'elle revenait de partance
Et me voyant sans exigences
Elle me croyait sans besoins

L'eau chaude n'a jamais mordu
Mais on ne peut que s'y baigner
Et elle ne peut de plus en plus
Que refroidir et reprocher
Qu'on ne soit pas assez soleil
L'eau chaude à l'eau chaude est pareille
Elle confond faiblesse et patience
Et me voyant sans exigences
Elle me voulait sans merveilles

De mal à seul, j'eus mal à deux
J'en suis venu à prier Dieu
Mais on sait bien qu'il est trop vieux
Et qu'il n'est plus maître de rien
Il eût fallu que j'arrogance
Alors que tremblant d'indulgence
Mon coeur n'osât lever la main
Et me voyant sans exigences
Elle me croyait sans besoins

Elle est partie comme s'en vont
Ces oiseaux-là dont on découvre
Après avoir aimé leurs bonds
Que le jour où leurs ailes s'ouvrent
Ils s'ennuyaient entre nos mains
Elle est partie comme en vacances
Depuis le ciel est un peu lourd
Et je me meurs d'indifférence
Et elle croit se couvrir d'amour.

mercredi 12 mai 2010

#3 Le clip du mercredi /// Darwin Deez


Darwin Deez - Radar Detector


De la pop indé new yorkaise style Strokes années 2000 qui pourrait faire office de barre énergétique aux 7 céréales.

Un clip décalo-coloré, un poil geek, qui mélange électronique, cuisine et photographie.

Un leader qui à l'habit curieux et le cheveux déconcertant.

Une recette pour apprendre une nouvelle façon de faire des photos de vacances.

Et tout ça parce qu'on est mercredi!

Darwin Deez - Radar Detector from Lucky Number Music on Vimeo.

mardi 11 mai 2010

#2 Le concert du mardi /// The National


The National - Terrible Love


2007, 3 ans plus tôt.
The National sortait son meilleur album The Boxer. Rattrapage subjectif pour ceux qui ne connaissent pas avec les 3 magnifiques/meilleures chansons de l'album :
N°1 : Fake Empire
N°2 : Racing Like A Pro (pas d'autre bonne version sur youtube donc ne faites pas attentions aux images)
N°3 : Start A War

2010, aujourd'hui.
On y est, après 3 ans et des centaines d'écoutes de The Boxer en voiture, dans le métro, au réveil, sous la douche ou en rangeant son appart, voici maintenant High Violet , leur nouvel album. On ne l'a pas écouté mais ça ne saurait tarder. Et en attendant une très possible réapparition de The National en chanson du lundi, voici déjà un très beau live.

Le concert du mardi.
Un château abandonné qui borde l'Hudon River à New York et un chanteur qui ressemble de loin et sans lunettes à Russel Crowe dans Gladiator mais avec un costume, on aimerait y être.



Si voir des images de château, de forêt et d'oiseaux vous ennuie, vous pouvez directement avancer jusqu'à la 59ème seconde.



lundi 10 mai 2010

#1 La chanson du lundi /// Renaud


Renaud - Amoureux de Paname / Hexagone (from Amoureux de Paname)


Fini les rétrospectives, aujourd'hui retour à la formule classique.

En 1975, le tout jeune Renaud, alors 23 ans, n'est pas encore le petit loubard en blouson de cuir de Marche à l'ombre ou Où c'est qu'jai mis mon flingue. Son premier album sonne folk, très folk et les médias lui donnent très rapidement l'image du Titi parisien, image qui le poussa vite à durcir sa musique et son style.

Comme on aime beaucoup le folk ici, on aime beaucoup ce premier album, notamment sa chanson titre, véritable déclaration d'amour à Paris, à ses défauts comme à ses qualités.

Le paradoxe assez drôle de cet album, c'est qu'il possède aussi la chanson la plus critique et la plus méchante de son répertoire, la célèbre Hexagone, critique mois après mois des petites tares des habitants de nos contrées, interdite de radio à sa sortie, où il souhaite délibérément voir "crever" nos compatriotes, "étouffés de dinde aux marrons".

Dès son premier album, Renaud montre déjà son double talent, celui du critique acerbe et du poète romantique.

Deux chansons pour le prix d'un, le Comité revient.


vendredi 7 mai 2010

#5 La découverte du vendredi /// The La's


Connaissez-vous The La's ?

The La's un groupe anglais de Liverpool qui n'a publié qu'un seul album en 1990, mais un bon.

Voix de tête, mélodie captivante et guitare qui résonne et des chansons très courtes, on est en plein dans la pop 90.
Un léger héritage R.E.M., des ballades contagieuses et des critiques dithyrambiques et pas mal de ventes à l'époque, alors comment expliquer que le groupe se soit éclipsé après n'avoir publié qu'un seul album ? Mystère...

A découvrir en tout cas.


Bon week end et à lundi!

jeudi 6 mai 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Neutral Milk Hotel


Neutral Milk Hotel - In The Aeroplane Over The Sea (from In The Aeroplane Over The Sea)


L'année 1998 est pour vos oranges probablement la meilleur année musicale du siècle. Visez un peu : This Is Hardcore de Pulp, Mutations de Beck, Music Has The Right To Children de Boards Of Canada, Deserter's Songs de Mercury Rev, Fantaisie Militaire d'Alain Bashung, F#A#oo de Godspeed You Black Emperor!, The Black Light de Calexico, XO d'Elliott Smith, Up de R.E.M., bref, à chaque fois le ou l'un des meilleurs albums des groupes précités, rien que ça. Déjà 8 albums cultes pour l'année, et j'en passe.

Mais s'il y en a un où il ne faut absolument pas passer à coté, celui qui devance largement tous ces albums, et qui peut facilement disputer la place de meilleur album du siècle, c'est bien In The Aeroplane Over The Sea de Neutral Milk Hotel.

Envoutant, dramatique, mystique, traumatisant, il se dégage un tel délire obsessionnel de ce disque qu'à coté, aucun autre album ne fait plus le poids. Fruit des rêves de Jeff Mangum, cet album se veut une projection personnelle sur la Deuxième guerre mondiale et plus particulièrement la Shoah. Consacrée en grande partie à Anne Frank, c'est d'amour intergénérationnel contre qui même la mort ne peut s'attaquer qu'il s'agit, de culpabilité, de recherche dans les tréfonds de l'âme, et d'empathie universelle.

Epidermique et bouleversant, dans la musique comme dans les textes.


What a beautiful face
I have found in this place
That is circling all around the sun
What a beautiful dream
That could flash on the screen
In a blink of an eye and be gone from me
Soft and sweet
Let me hold it close and keep it here with me

And one day we will die
And our ashes will fly
From the aeroplane over the sea
But for now we are young
Let us lay in the sun
And count every beautiful thing we can see
Love to be
In the arms of all I'm keeping here with me

What a curious life
We have found here tonight
There is music that sounds from the street
There are lights in the clouds
Anna's ghost all around
Hear her voice as it's rolling and ringing through me
Soft and sweet
How the notes all bend and reach above the trees

Now, how I remember you
How I would push my fingers through your mouth
To make those muscles move
That made your voice so smooth and sweet
And now we keep where we don't know
All secrets sleep in winter clothes
With one you loved so long ago
Now he don't even know his name

What a beautiful face
I have found in this place
That is circling all around the sun
And when we meet on a cloud
I'll be laughing out loud
I'll be laughing with everyone I see
Can't believe
How strange it is to be anything at all