jeudi 29 juillet 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Alain Bashung


Alain Bashung - Happe (from Osez Joséphine)

(Joseph Turner, La Tempête de Neige, 1842)

Quand une relation approche de sa fin, que l'amour des deux cotés s'est estompé, il est parfois très dur de l'accepter. Surtout quand c'est le temps qui l'a tué. Car il n'y a ni ennemi, ni raison, ni rien contre lequel on peut lutter, rien que l'on peut arranger. Mais il reste les souvenirs, l'amitié, et l'orgueil. N'est-ce pas suffisant pour rester ensemble? L'amour est-il absolument nécessaire?

Les deux personnages de Bashung sont dans cette situation, dans cette relation qu'ils savent vouée à l'échec mais contre laquelle ils ne sont pas prêts de renoncer. Mais on a beau faire tous les efforts, renouer, se retrouver, on sait qu'au plus profond de soi, dans son inconscient, dans ses rêves, l'autre n'est plus là. Mais renoncer, c'est aussi accepter l'échec. Et peu de gens sont capables d'accepter comme ça d'avoir perdu des années de leur vie. Seulement, à quoi bon continuer, quand cette séparation semble si évidente, quand les cymbales et les symboles collent? Cet amour, c'est le temps qui l'a tué, il n'y a aucun coupable, il n'y a rien a faire, il n'y a malheureusement aucune bataille à gagner, ni départ en grande pompe, il n'y a plus qu'à partir, se détacher, se dérober par la petite porte, sans laisser d'auréoles là où il ne reste finalement rien. Il faut du temps pour l'accepter, le même qui a tué l'amour, mais en attendant, on se sent comme happé dans une sorte de tourbillon, à l'image du tableau de Turner, incapable de s'accrocher solidement à quelque idée ou décision que ce soit, pour pouvoir reprendre ses appuis, et repartir.


Tu vois ce convoi
Qui s’ébranle
Non, tu vois pas
Tu n’es pas dans l’angle
Pas dans le triangle

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j’te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebâillée
Je te vois rêver
A des ébats qui me blessent
A des ébats qui ne cessent

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d’auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

Les vents de l’orgueil
Peu apaisés
Peu apaisés
Une poussière dans l’œil
Et le monde entier soudain se trouble

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j’te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebaîllée
Je te vois pleurer
Des romans-fleuves asséchés
Où jadis on nageait

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d’auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

mercredi 28 juillet 2010

#3 Le clip du mercredi /// We Were Evergreen


We Were Evergreen - Penguins & Moonboots


Un arrosoir, un cocktail géant, une porte d'avion, autant d'éléments atypiques qui viennent parfaire un univers graphique enchanteur où se côtoient ukulélés de toutes sortes et têtes de taureaux. Mais si le trio français de We Were Evergreen mise sur l'imaginaire et l'onirique, les visages sympathiques des membres du groupe paraissent bien plus authentiques que la fausse modestie d'un Cocoon. On se prend au jeu de leur mélodies légères et enjouées, de leur joie de vivre sans faille qui amène une sorte de mélancolie sans tristesse, à l'image du refrain de Penguins & Moonboots (But it's okay if you don't wanna play, I can wait for another day).

Avec des influences comme Sufjan Stevens, Vampire Weekend, Elliott Smith, Bright Eyes, The Shins, Belle & Sebastian et The Ruby Suns, on se dit qu'on tient là forcément des gens de goût.

We Were Evergreen a tout ce qu'il faut pour faire l'objet d'une découverte du vendredi. Au vu des leurs excellentes prestations en live (que nous vous recommandons chaudement), ils aurait également pu apparaitre pour le live du mardi. Mais c'est aujourd'hui mercredi que nous avons décidé de parler d'eux. Pourquoi? Parce que le très réjouissant clip de Penguins & Moonboots saura mieux que n'importe quel article vous vanter les qualités du groupe, car tous les ingrédients qui forment l'univers de We Were Evergreen y sont présents. C'est ce qu'on appelle un clip réussi.


We Were Evergreen sera en tournée parisienne tout le mois de septembre, plus une date en octobre, ne les ratez pas!

4 septembre : Indian Summer Festival - Parc Suzanne Lenglen
11 septembre : Le Luxembourg - The Green Tour!
14 septembre : Le Réservoir - Festival Génération Réservoir
25 septembre : Parc des Buttes Chaumont - The Green Tour!
8 octobre : La Java (with Clint is Gone)

mardi 27 juillet 2010

#2 Le concert du mardi /// Arcarde Fire


Arcade Fire - Concert 2.0 par American Express



La musique et la publicité ont souvent fait bon ménage (cf article ici).

Aujourd'hui, c'est une marque, American Express, qui est en passe de révolutionner le monde des concerts. Leur concept, Unstaged, proposera aux internautes de suivre des concerts directement via Youtube ou Vevo, mais aussi et surtout la possibilité d'interagir avec la scène et les artistes.

Comment ? en choisissant des angles de caméra ou en votant pour la chanson de rappel par exemple.

Pour couronner le tout, le premier groupe qui bénéficiera de cette nouvelle approche live ne sera autre que...

...Arcade Fire!!



A noter que nous avons écouté le nouvel album d'Arcade Fire ce matin. Tout simplement magnifique à la première écoute, mais nous reviendrons dessus avec un peu plus de recul.

lundi 26 juillet 2010

#1 La chanson du lundi /// Deerhunter


Deerhunter - Revival
(from Halcyon Digest)


2 ans d'attente pour un nouvel album chez un artiste, c'est plutôt commun. Mais c'est fou ce que ça peut paraître long avec Deerhunter.

2 ans d'attente donc depuis Microcastle, et l'expectative laisse aujourd'hui place à l'impatience, puis au sourire. Voici Revival, premier single du nouvel album de Deerhunter, Halcyon Digest, à paraître le 28 septembre prochain.

Une guitare enjouée et un clavecin très clair pour l'exaltation, une distortion légère pour contraster et gratter l'oreille, une rythmique pop pour faire hocher les têtes avec force et vigueur, il y a dans Revival un côté pop plus accessible que sur Microcastle.

On pense à l'élégance de certaines chansons des Beatles mais sans leur limpidité parfois agaçante.

On pense à la simplicité de certaines mélodies de Coldplay mais sans leur complaisance énervante. La recette devrait fonctionner.



dimanche 25 juillet 2010

#5 La découverte du week-end /// Little Joy


Connaissez-vous... Little Joy?


Les cousins brésiliens des Strokes?

Voila surement la première question qu'on se pose à l'écoute de l'album de Little Joy, tant les influences sont évidentes. C'est pas compliqué, ça sonne 50% Strokes, 50% bossa-nova. On se dit qu'il y a forcément anguille sous roche.

Après une courte recherche sur internet, on trouve l'explication et l'histoire du groupe:

L'idée du projet Little Joy est née durant la nuit qui a suivi un festival portugais où Fabrizio Moretti et Rodrigo Amarante jouaient tous les deux avec leurs groupes, soit The Strokes et Los Hermanos. Discutant d'un besoin réciproque de réaliser un projet indépendamment de leurs de musiques respectives, les deux hommes ont commencé à humorer l'idée d'une légère collaboration. Binki Shapiro, une amie commune de Fab et de Rodrigo, les encouragea à réaliser ce projet pendant les mois qui ont suivi la première rencontre significative des deux jeunes hommes. Binki prit finalement part au projet et les trois musiciens s'installèrent dans une maison de Echo Park (Los Angeles), dans le but d'enregistrer une démo. Avec l'aide du producteur Noah Georgeson, ils commencèrent l'enregistrement de l'album. Le résultat est relativement coloré, influencé par plusieurs époques musicales et marqué de clins d'œil aux origines similaires des deux hommes, avec quelques passages écrits en Portugais.

Little Joy est donc le fruit d'une collaboration entre le chanteur de Los Hermanos, Rodrigo Amarante, le batteur des Strokes, Fabrizio Moretti, tous deux brésiliens, et Binki Shapiro, qui réunit les deux hommes.

La recette est bien plus que réussie. L'album surclasse aisément le dernier Strokes, et l'influence bossa-nova lui donne une touche de fraicheur très appréciable. Pour ne citer que quelques chansons, The Next Time Around est un single tellement évident qu'il donne l'impression qu'on connaissait déjà le morceau avant même de le découvrir. With Strangers est le genre de chanson folk qu'on rêverait de jouer au coin du feu; Fabrizio Moretti démontre avec How To Hang A Warhol qu'il n'a pas besoin des Strokes pour faire du bon Strokes; Binki Shapiro donne de sa superbe voix sur la minimaliste Don't Watch Me Dancing; et Rodrigo Amarante conclut l'album seul à la guitare sèche sur une Evaporar composée entièrement en portugais.

Little Joy, une grosse découverte. Et le Comité remercie tout particulièrement leur ami Marcelo pour y avoir grandement contribué.

The Next Time Around


L'album est disponible en intégralité sur deezer à cette adresse.

vendredi 23 juillet 2010

Little Joy

Connaissez-vous... Little Joy?


Les cousins brésiliens des Strokes? C'est la première chose qui nous vient à l'esprit à l'écoute du premier album de Little Joy. On a vraiment l'impression d'avoir affaire à une musique influencée 50% par la bande à Casablancas, 50% par la bossa-nova. Et là on se dit qu'il y a anguille sous roche.

On fait donc une rapide recherche sur ce groupe apparu un peu du jour au lendemain, et qu'est-ce qu'on découvre? Little Joy est en fait composé de Rodrigo Amarante, leader et chanteur du groupe de pop -rock brésilien Los Hermanos, et Fabrizio Moretti, le batteur des... Strokes. Les deux compères brésiliens se sont rencontrés lors d'un festival où ils jouaient avec leurs groupes respectifs, et l'idée d'une collaboration a germée. Mais il aura fallu l'effort d'une amie commune, Binki Shapiro, pour que l'idée se matérialise en groupe. Binki parachève le groupe, et le trio Little Joy est né.

Voila pour l'histoire. Maintenant la musique.
On a été déçu par le dernier Strokes
Qu'il s'agisse du single The Next Time Around

jeudi 22 juillet 2010

#4 Le bug du jeudi


Pour cause de maintenance et de bug informatique, le Comité ne sera pas en mesure d'assurer l'article d'aujourd'hui, mais reviendra en forme (arrondie) pour la découverte du week end!

Excuses.



mercredi 21 juillet 2010

#3 Le clip du mercredi /// Eminem


Eminem - The Real Slim Shady (from Marshall Mathers LP)


Dans le clip de The Real Slim Shady, tout le monde en prend pour son grade. On retiendra en particulier les boys band, Pamela Anderson, Britney Spears, Fred Durst (de Limp Bizkit), sans oublier les fast foods. Mais c'est en fait toute la société américaine qui est critiquée, et Eminem se pavane dans une sorte de Vol au dessus d'un nid de coucou coloré et déjanté.



mardi 20 juillet 2010

#2 Le concert du mardi /// Bob Dylan by Mr Tambourine Man


Mr Tambourine Man - Like A Rolling Stone (Bob Dylan cover)




Il y a 2 semaines, lors d'un court séjour en Californie, on a retrouvé le Mr Tambourine Man de Bob Dylan, dans la rue, à San Francisco, juste devant la baie et Alcatraz. Pas de nom, d'adresse, ni de maison, juste le souvenir d'une scène hors du temps.

Une guitare, un harmonica et une batterie au mécanisme parfaitement huilé et sur son dos, témoin de la créativité ambiante qui règne sur la ville et ses sans abris.




lundi 19 juillet 2010

#1 La chanson du lundi /// Sunset Rubdown


Sunset Rubdown - The Mending Of The Gown (from Random Spirit Lover)


Ecouter un album de Sunset Rubdown, c'est un peu comme s'aventurer dans les profondeurs de la forêt amazonienne. La musique y est très dense, nappée par une sorte de brouillard sonore constant, et on a du mal à trouver une source de lumière pour nous faire entrevoir dans cette cacophonie sonore un semblant de structure. La traversée des morceaux au fil des albums est longue, sans répit, ça sent l'humidité, la saturation, le manque d'air.

C'est éprouvant, c'est suffocant, mais c'est le refuge d'une exceptionnelle musicodiversité. A chaque coin d'arbre, à chaque seconde, on découvre dans l'inconnu quelque merveille cachée aux yeux des moins aventureux. Un xylophone dissimulée par un enchevêtrement de batteries, un riff de guitare qui semble danser juste devant nous.

La musique de Sunset Rubdown ne se découvre pas d'elle-même, il faut aller l'explorer en profondeur, être attentif au moindre son. Elle nécessitera sans doute plusieurs aller et retour successifs, mais c'est le prix à payer pour découvrir toute la richesse qu'elle contient.

Quand on écoute The Mending Of The Gown, on a l'impression d'assister à la version musicale d'un final de feu d'artifices, ça explose dans tous les sens durant plus de 5mn, sans temps aucun temps mort, laissant l'auditeur excité et émerveillé.


dimanche 18 juillet 2010

#5 La découverte du week-end /// El Gran Chufle


Connaissez-vous... El Gran Chufle?


El Gran Chufle est un groupe franco-australo-chilien qui joue de l'électro-surf-krautrock-psychédélique. Tout de suite ça interpelle. Tout de suite ça en jette.

Le groupe a rapidement acquis une solide réputation en live. Car c'est là que la musique d'El Gran Chufle montre toute sa richesse. S'appuyant à la base sur une longue rythmique hypnotique, le groupe improvise et reconstruit constamment ses morceaux, à tel point que le spectateur peut avoir du mal à reconnaitre les chansons d'un live à l'autre. La voix de la chanteuse est utilisée de manière très mesurée, apparaissant et disparaissant au fil des minutes, apportant juste ce qu'il faut pour relancer la machine quand elle commence à montrer des signes d'essoufflement.

C'est pour cette raison qu'El Gran Chufle est un groupe à écouter tout particulièrement en live. Car les morceaux, construits à la base pour l'improvisation, passent un peu moins bien en studio. Le groupe n'a d'ailleurs enregistré à l'heure actuelle qu'un seul EP, mis en ligne gratuitement à cette adresse. Mais ne boudons pas notre plaisir immédiat, car même en studio, ça reste de très bonne qualité.

El Gran Chufle - Maria Sabina


jeudi 15 juillet 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Belle & Sebastian


Belle & Sebastian - The Fox In The Snow
(from If You're Feeling Sinister)


Dans la neige glaciale, un renard affamé et épuisé se résigne à mourir. Dans sa chambre, une fille se réfugie dans ses livres pour oublier son mal-être. Du haut de son vélo, un garçon erre la journée sans but.

A travers ces trois petites histoires, Belle & Sebastian dresse le portrait d'êtres esseulés qui, face à leurs problèmes, ont choisi le renoncement. Le renard n'a plus la force de se battre pour vivre, la fille n'a pas le courage de s'ouvrir aux autres et préfère cacher ses sentiments derrière un sourire de façade. Quant au garçon, à ne se donner aucun but, il ne va nulle part.

Par facilité, par fatalisme, par peur d'oser, les trois protagonistes passent à coté de leur vie. "La résignation est un suicide quotidien", écrivait Balzac. Le renard accepte sa mort, la fille renonce à son bonheur, et le garçon à son avenir.

Mais Belle & Sebastian ne veut pas pour autant s'arrêter à cet état des choses. Avec du courage et de la volonté, tout est possible. Les chances de trouver le bonheur sont rares, il ne faut donc pas les laisser passer. La vie est bien trop courte pour la laisser s'échapper comme ça (Second just to being born, second to dying to). C'est au final une évidence que Belle & Sebastian veut nous rappeler. Celle de chercher à chaque seconde de sa vie les possibles sources de bonheur qui nous entourent, sans se laisser ralentir par sa propre peur. Et ça vaut aussi pour les renards...

Exceptionnellement, les lyrics du jeudi seront accompagnées d'un clip, réalisé par un fan, et vraiment très beau.



Fox in the snow, where do you go
To find something you can eat?
Because the word out on the street is you are starving
Don't let yourself grow hungry now
Don't let yourself grow cold
Fox in the snow

Girl in the snow, where do you go
To find someone who will do?
To tell someone all the truth before it kills you
They listen to your crazy laugh
Before you hang a right
And disappear from sight
What do they know anyway?
You'll read it in a book
What do they know anyway?
You'll read it in a book tonight

Boy on the bike, what are you like
As you cycle round the town?
You're going up, you're going down
You're going nowhere
It's not as if they're paying you
It's not as if it's fun
At least not anymore
When your legs are black and blue
It's time to take a break
When your legs are black and blue
It's time to take a holiday

Kid in the snow, way to go
It only happens once a year
It only happens once a lifetime
Make the most of it
Second just to being born
Second to dying to
What else would you do?
What else would you do?

mercredi 14 juillet 2010

#3 La pause du mercredi


La pause du mercredi

Le Comité profite de ce jour de fête nationale pour prendre un peu de repos.

Mais rassurez-vous, les Oranges repartiront au travail dès demain plus pressées que jamais de vous dénicher des pépites musicales en tous genres!


mardi 13 juillet 2010

#2 Le concert du mardi /// Edward Sharpe and the Magnetic Zeros


Edward Sharpe and the Magnetic Zeros - Home
(Concert à Emporter)


J'avais déjà parlé de Edward Sharpe and the Magnetic Zeros il y a quelques mois (ici) à l'occasion de leur venue remarquée sur le plateau de David Letterman.

Après quelques jours à San Francisco, impossible de ne pas revenir sur ce groupe ultra talentueux qui fait tant parler de lui là bas. Et ce matin, je suis justement tombé sur un très récent concert à emporter du groupe, juste après leur concert au Fillmore, la mythique salle de concert de San Francisco.

J'en profite pour passer une spéciale big up dédicace à un ami qui était en face d'Edward ce jour là (Hutch, cf 19ème seconde, 1 min 36, 2 min 30 etc.!!!).

Edward Sharpe and the Magnetic Zero's - A Take Away Show from La Blogotheque on Vimeo.

lundi 12 juillet 2010

#1 La chanson du lundi /// Department of Eagles


Department of Eagles - While We're Young



Pour continuer sur la lancée de l'Iver, voici une chanson qui rappelle la fraîcheur des débuts de soirées hivernales et le bonheur d'être assis devant sa vitre embuée par le froid extérieur. Ok, l'image paraît difficilement envisageable en ce moment, mais promis, on mettra des chansons d'été dans quelques mois.

Marre de Grizzly Bear et de cette chanson qu'on commencerait presque à avoir trop entendu ?
Eh bien aujourd'hui une solution s'offre à vous. Elle s'appelle Department of Eagles et elle comprend une petite dose de Grizzly (à savoir Daniel Rossen le chanteur de Grizzly Bear).

On retrouve tout ce qu'on aime chez Grizzly Bear, cf le rythme de guitare entraînant, l'univers très imagé, la sensation de flottement et les ouhouh qui donnent de la hauteur. Mais en plus, comme c'est pas Grizzly Bear, ça donne l'impression d'être nouveau!



dimanche 11 juillet 2010

#5 La découverte du week end /// Bon Iver


Connaissez-vous... Bon Iver ?


Mettre du Bon Iver en Plein Été, la combinaison est parfaite. Et un peu de fraîcheur en cette période de chaleur intense, ce n'est pas non plus de refus.

On rigole on rigole, mais Bon Iver (qui se prononce vraiment "bon hiver") ce n'est pas si joyeux.
A en écouter Flume, on ressent toute la douleur de l'homme. On le comprend d'autant plus si on se penche tête inclinée sur l'album et ses textes.

For Emma, Forever Ago est un album produit en indépendant, dans une cabane au fond d'un jardin du Wisconsin (toute référence à Francis Cabrel ou Laurent Gerra ne serait que fortuite...), écrit entièrement pour Emma et racontant les sentiments de Bon Iver suite à leur rupture. Et pour cela, rien de mieux qu'une petite mélodie folk.



jeudi 8 juillet 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Calexico


Calexico - Trigger (from The Black Light)

(Jan Lowe, Mallee Burning)

La musique de Calexico, originaires de l'Arizona, est un savoureux mélange de rock, blues, country et mariachis. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont choisi comme nom le nom d'une ville à la frontière du Mexique: l'influence de la culture mexicaine est bien présente.

Mais le son de Calexico, c'est aussi le son de la solitude, du désert américain, des hautes plaines et la conquête de l'Ouest. C'est un peu l'équivalent musical d'un bon vieux Clint Eastwood ou d'un Sergio Leone, de ces longs silences et de ces grands espaces où le moindre mouvement prend une ampleur démesurée. Comme ici où les moindres notes des solos de guitares semblent retentir de façon particulière.

Et comme dans les films de Clint Eastwood, l'histoire racontée dans Trigger nous ait partiellement voilée. Il semblerait qu'il y soit question de vengeance. Malheureusement, les personnes contre lesquelles le héros se venge s'avèrent être ses amis (ses fellow friends). Quand il met tout le village en feu, il se rappelle de ces moments de jeunesse passés avec eux comme les meilleurs moments de sa vie. Au moment de les abattre, ceux ci crient qu'il ne s'agissait que d'un erreur. De quoi parlent-ils? D'une chose qu'ils auraient commise par le passé et qui pousserait leur ami à la vengeance? On ne le saura pas.

Ce qui est sûr, c'est que dans sa tête, il est obligé de se venger. Comme un homme qui, n'ayant pas mangé depuis des jours, se jette sur de la nourriture avant de disparaitre dans la foule (4ème paragraphe), lui est avide de vengeance. Et comme l'autre sait qu'il ne pourra pas vivre sans manger, lui sait qu'il ne pourra pas vivre sans s'être vengé.

Mais il le sait aussi, les fantômes de ses amis morts qu'il considère comme sa famille le hanteront et lui rongeront les entrailles à tout jamais (The ghosts of his family constantly, gnawing at his insides). Ce soir, il aurait vraiment préféré être celui qui brûle (Wishes it was he who was frying, when he set the whole town on fire). Dans le tableau de Jan Lowe, le feu qui réduit le village en cendres ressemble étrangement à du sang.


Walking south along the river
Never had he found that twist of pleasure
Remembering times when they were younger
Setting the town on fire

And watching as his fellow friends
Fell apart in the wake
Claiming it was all just a mistake
When his finger pulled the trigger

And he shot everyone
It was all just a mistake
When he shot everyone

Nothing will stand in the way
When hunger hasn't eaten for days
Scrounges around to make ends meet
Then disappears into the fray

He hopes for awhile he can reconcile
With the pain that never dies
The ghosts of his family constantly
Gnawing at his insides

He pulls out a worn photo
And an old handmade gun
Wishes it was he who was frying
When he set the whole town on fire

Walks off crying
He shot everyone

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Ps: Pour ceux qui aiment Calexico, vous pouvez aussi allez voir l'article sur Bloodflow qu'on avait fait il y a quelques temps.

mercredi 7 juillet 2010

#3 Le clip du mercredi /// Of Montreal


Of Montreal - Id Engager (from Skeletal Lamping)

"Can't help it if it's true, don't want to be your man, just want to play with you."


Le groupe de pop expérimental psychédélique et disco sort un nouvel album, False Priest, le 14 septembre prochain. Le single répondant au doux nom de Coquet Coquette est disponible sur le site du groupe. L'occasion pour le Comité d'encore (et encore) reparler d'eux. Car oui, Of Montreal peut se targuer d'être le groupe le plus représenté sur le blog avec déjà 4 articles à leur actif. Ici on aime Of Montreal et on ne le cache pas.

La dernière chanson de l'actuel dernier album en date est un petit monument en soi. Avec son intro invraisemblable, ses who-ouh-ouh entêtants, ses cassures à souhaits et son refrain cynique et drôle, on peut dire qu'Of Montreal sait terminer ses albums (rappelez vous la proche We Were Born The Mutants Again with Leafling, ou la folkeuse Let's Go For A Walk).

Les clips d'Of Montreal, comme tout l'univers graphique, sont l'oeuvre du frère de Kevin Barnes, David. Et comme le leader d'Of Montreal, l'artiste semble être tout autant dérangé.

Ils seront en concert le 07 octobre à la Cigale.


mardi 6 juillet 2010

#2 Le concert du mardi /// Pink Floyd


Pink Floyd - Set The Controls For The Heart Of The Sun (Live @ Pompéi 1972)


Le live à Pompéi de Pink Floyd est un live un peu spécial. Seuls 4 chansons ont véritablement été enregistrées à Pompéi, dans un espace en ruines complètement vide (voir Echoes). Les autres ont été enregistrées en studio à Paris, entrecoupés d'images prises à Pompéi. C'est le cas de Set The Controls For The Heart Of The Sun.

Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce sont les morceaux pris à Paris qui représentent le mieux le voyage mystique à Pompéi que Pink Floyd voulait réaliser. Le son y est plus pur, l'atmosphère un peu apocalyptique mieux représenté. Et c'est là la réussite de Pink Floyd. Pour la représentation de l'ambiance si particulière de la ville, la chanson l'emporte sur le lieu réel des évènements. Et Set The Controls For The Heart Of The Sun, avec ses éblouissants passages d'orgues, trouve ici un écho parfait à son côté mystique et orientaliste.


lundi 5 juillet 2010

#1 La chanson du lundi /// The Drums


The Drums - I Felt Stupid (from Summertime! EP)


Rappelez-vous, ils avaient déjà fait l'objet d'un article du mercredi sur le Comité, mais c'était en plein mois de novembre. Alors que The Drums, avec leurs looks de surfeurs australiens, c'est une musique d'été, ça respire les vacances entre amis, les plages de sable fin, les baignades en plein soleil. C'est l'insouciance et la naiveté de la jeunesse. On avait pas vécu une telle fraicheur musicale depuis le premier Vampire Weekend, et encore.

Rayon de soleil sur une nouvelle sombre année musicale, l'EP Summertime! contient 7 morceaux remplis de cette vivacité communicative. Seule la nostalgique (et non moins excellente) Down By The Water vient ternir un peu ce paysage enchanteur. Mais comme un nuage qui vient couvrir le soleil un court instant avant de le laisser rayonner de plus belle, cette Down By The Water laisse vite sa place au sommet de l'EP, sa dernière chanson, I Felt Stupid, à coup sûr la chanson de l'été 2010.


dimanche 4 juillet 2010

#5 La découverte du week-end /// The Unrelated Segments


Connaissez-vous... The Unrelated Segments?


Cet éphémère groupe de garage rock des années 60 mérite pourtant le détour. Tous les éléments du punk sixties y sont présents: un son bien crade et brut, pas du tout retravaillé, comme s'il avait été enregistré dans un garage (ouioui c'est de là que vient le nom) et une musique minimaliste et brut à la fois.

The Unrelated Segments se sont fait plus ou moins connaitre en 1967 grâce à leur première chanson "The Story Of My Life", qui leur valut tout de même des premières parties de groupes tels que The Who et MC5. Mais sans avoir jamais sorti le moindre album, ils se quittent deux ans plus tard.

On peut alors remercier le label Cicadelic pour avoir sorti en 1998 une compilation des titres du groupes sous le nom de "Where You Gonna Go?" (admirez la couverture).

Le groupe est tellement peu connu que leurs lyrics sont à l'heure actuelle encore introuvables. Heureusement le Comité possède de bons contacts et se fait la joie de vous faire découvrir dès à présent un petit mais excellent "segment" de l'histoire du rock!

It's Gonna Rain


The Story Of My Life


jeudi 1 juillet 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Thomas Fersen


Thomas Fersen - Monsieur (from Qu4tre)


Ce Monsieur de la haute société conté ici par Thomas Fersen, apprécié de tout le monde, même des chiens, cache bien son jeu. Par devant, voila qu'il aide l'aveugle à traverser la rue, l'enfant qui pleure, et il entretient de très bonnes relations avec son voisinage. Mais par derrière, c'est un assassin des plus sordides, qui étrangle ses victimes quand il est morose, quand il a le bourdon, n'hésitant pas à cacher ses victimes dans des valises qu'il expédie aux quatres coins du monde.

Dans cette maison de fous, il ne semble pourtant pas être le plus dérangé. Dans la façon tellement sommaire et banale qu'il a de raconter les divers meurtres, le domestique parait bien plus inquiétant. S'il devait raconter qu'il était parti acheter des patates au marché, il ne s'en prendrait pas autrement. Et c'est là le pire. C'est quand la folie est assimilée à une chose complètement naturelle qu'elle est la plus dangereuse. Un véritable sociopathe, qui ne semble pas faire une grande différence entre enterrer un homme et classer un dossier.

Et si le Monsieur en question a finalement été arrêté pour ses meurtres, le domestique lui est toujours libre, et propose humblement au juge qui condamne son maitre de le reprendre en tant que serviteur. Pas forcément le bon choix pour le juge.


Les passants sur son chemin
Soulèvent leurs galures
Le chien lui lèche les mains
Sa présence rassure
Voyer cet enfant qui beugle
Par lui secouru
Et comme il aide l'aveugle
A traverser la rue
Dans la paix de son jardin
Il cultive ses roses
Monsieur est un assassin
Quand il est morose

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable
Quand il a l'bourdon
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique
Monsieur est un assassin
Je suis son domestique
Et je classe ce dossier
Sous les églantines
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine

Il étrangle son prochain
Quand il a le cafard
Allez hop! Dans le bassin
Sous les nénuphars.
Et je donne un coup de balai
Sur les lieux du crime
Où il ne revient jamais
Même pas pour la frime
Sans éveiller les soupçons
Aux petites heures
Nous rentrons à la maison
Je suis son chauffeur

Car sous son air anodin
C'est un lunatique
Monsieur est un assassin
Chez lui c'est chronique
Il étrangle son semblable
Lorsque minuit sonne
Et moi je pousse le diable
Dans le bois d'Boulogne
Le client dans une valise
Avec son chapeau
Prendra le train pour Venise
Et un peu de repos

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable
Quand il a le bourdon
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique
Monsieur est un assassin
Je suis son domestique

Vous allez pendre monsieur
Je vais perdre ma place
Vous allez pendre monsieur
Hélas! Trois fois Hélas!
Mais il fallait s'y attendre
Et je prie Votre Honneur
Humblement, de me reprendre
Comme serviteur
Et je classerais ce dossier
Sous les églantines
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine