mardi 30 novembre 2010

#2 Le concert du mardi /// The National


The National - Runaway (from High Violet)


Mardi dernier, un ami du Comité des Oranges a pointé son nez, son oreille et son objectif au très attendu concert de The National à l'Olympia.

Verdict de l'infiltré ?
"De manière surprenante, alors que je m'attendais à voir un concert propre et carré, comme le pouvait laisser présager l'écoute des albums, rythmés par la cadence millimétrée du batteur, c'est au contraire un flot d'émotion entre le public et le chanteur qui a pris irrésistiblement le dessus dans l'enceinte historique de l'Olympia, où une nouvelle fois, la magie musicale a pu opérer avec génie, énergie et poésie".

De quoi avoir envie de se replonger dans leur meilleur opus, Boxer.


lundi 29 novembre 2010

#1 La chanson du lundi /// M. Ward


M. Ward - Let's Dance (David Bowie Cover) (from Transfiguration Of Vincent)


M. Ward est un cas un peu particulier pour le Comité. Il ne fait pas beaucoup de lives, encore moins de clips, les paroles sont jolies mais pas inoubliables, et ce n'est pas vraiment une découverte. Alors quand et comment le placer sur le site? Après un an et demi d'hésitations, il fallait bien se rendre à l'évidence, seule la chanson du lundi pouvait lui permettre de s'exprimer clairement.

Parce qu'une fois ce petit problème réglé, M. Ward a toute sa place parmi les oranges. Du folk mélodieux, un jeu de guitare à faire pâlir nombre de ses contemporains, des amis bien placés (Bright Eyes, My Morning Jacket...), et un répertoire de plusieurs albums dont les très bons End Of Amnesia, Transfiguration Of Vincent et surtout Transistor Radio.

Mais également un goût prononcé pour les reprises. Reprises façon M. Ward. On se souvient de sa très jolie interprétation de Well Tempered Clavier de Bach qui termine Transistor Radio, on ne sait peut-être pas que quelques années auparavant, M. Ward avait transfiguré Let's Dance de David Bowie (c'est le cas de le dire).

Le fossé est grand entre l'originale de Bowie et la transformation proposée par M. Ward. Et il était probablement le seul à l'époque à voir tout le potentiel folk de cette chanson des dance-floor. En ne changeant au final presque pas la mélodie, accompagné de sa guitare qui fait des miracles et de sa voix parfaitement maitrisée, M. Ward réussit complètement son tour de force, et offre au public une des plus reprises les plus abouties tous artistes confondus.

Avant d'écouter la reprise, on vous invite à revoir un peu l'originale en suivant ce lien.

Maintenant, M. Ward.


dimanche 28 novembre 2010

#5 La découverte du week end /// Summer Hymns


Connaissez-vous... Summer Hymns?


Dans le milieu très prisé de la petite ville d'Athens (en Géorgie (aux Etats-Unis)), où des groupes comme R.E.M, Neutral Milk Hotel, The Olivia Tremor Control et autres Of Montreal ont vu le jour, nous vous présentons ce soir un groupe moins connu. Pas au niveau des illustres groupes précités mais qui mérite que l'on s'y attarde un peu, ne serait-ce qu'un dimanche soir.

Summer Hymns, s'il n'a jamais été labelisé Elephant6, provient du même milieu artistique et on est donc pas étonné que le groupe à sa naissance comportait deux membres d'Of Montreal.

Avec un très joli nom, un univers graphique qui nous appelle aux voyages, et un style musical planant et évasif, le groupe avait tout pour réussir. En témoigne New Underdressment, magnifique ballade en plusieurs temps de plus de 7 minutes, qui provient de leur premier album Voice Brother & Sister.

Seulement, il manquait au groupe une certaine stabilité dans la création, et mise à part l'illumination que procure New Underdressment, l'album ne fait qu'enchainer les étincelles sans jamais réussir à provoquer le feu. Les bonnes idées qui parcourent la presque totalité des morceaux de l'album ne sont pas très bien exploitées et s'embourbent progressivement.

Reste New Underdressment, qui mérite à elle seule de connaitre Summer Hymns. La voila dans son intégralité pour nos amis orangés.


jeudi 25 novembre 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// The Notwist


The Notwist - Consequence (from Neon Golden)

(Gustav Klimt, The Kiss, 1908, Belvedere Palace, Vienne)

You're the color, you're the movement and the spin. Une bien belle déclaration d'amour. Forcément, quand elle n'est plus là, les couleurs s'effacent, le monde se bloque.

Et il a peur que tôt ou tard, elle parte. Car on n'est pas dans un film hollywoodien, il n'y a pas de happy-end. Même si rien ne guette pour le moment, un jour ça arrivera, rien ne dure éternellement.

Seulement, il ne veut pas rester paralyser par son absence, hypnotisé par ses gestes. Il ne veut tout simplement pas qu'elle le quitte. Ne pas en vivre les conséquences, et rester à jamais dans les flots de cette mélodie.


You're the color
You're the movement
And the spin

Never
Could it stay with me
The whole day long

Fail with consequence
Lose with eloquence
And smile

I'm not in this movie
I'm not in this song

Never
Leave me paralyzed, love
Leave me hypnotized, love

You're the color
You're the movement
And the spin

Never
Could it stay with me
The whole day long

Fail with consequence
Lose with eloquence
And smile

You're not in this movie
You're not in this song

Never
Leave me paralyzed, love
Leave me hypnotized, love

mercredi 24 novembre 2010

#3 Le clip bonus du mercredi /// Uffie


Uffie - Difficult


Un mini sosie de Louise Bourgoin qui fait du hip hop ?


#3 Le clip du mercredi /// Arcade Fire x Spike Jonze


Arcade Fire - The Suburbs (from The Suburbs)


Oui, d'accord, il se peut qu'il y ait beaucoup d'articles concernant Arcade Fire sur le Comité des Oranges (un concert du mardi à Rock en Seine, une chanson du lundi, un autre concert du mardi 2.0, des lyrics du jeudi et un autre concert du mardi). Il ne nous manquait plus que le clip, puisque Arcade Fire n'est bien sûr plus une découverte pour vous.

Manque d'inspiration ? Même pas. A chaque fois qu'ils reviennent avec quelque chose, on se dit avec certitude "NON", on ne va pas encore faire un billet sur Arcade Fire. Et finalement, on est sous le charme et on se dit qu'on doit le partager.

Bref, venons en à ce qui nous amène aujourd'hui, le clip de The Suburbs. Il y a quelques mois, Arcade Fire annonçait la couleur, en déclarant faire appel à Spike Jonze, dont on a déjà parlé pour son (très bon) court métrage de robots I'm Here.

Alors, Spike Jonze + Arcade Fire, ça donne quoi ?

Ca donne un clip très bien réalisé avec ce qu'il faut de métaphorique, d'émotion et de rebondissements mystérieux. Le thème, c'est celui de la quasi-totalité de l'album d'Arcade Fire, à savoir la dégénérescence des suburbs (banlieues américaines à la Desperate Housewives), qui représentent l'American way of life, le symbole de la réussite à l'Américaine.

Aujourd'hui, les adolescents sont confrontés à la violence de plus en plus jeune, chez eux, sur Internet, dehors, partout. La guerre d'aujourd'hui n'est plus une guerre froide, elle n'a plus lieu sur le front ou dans les tranchées, mais dans la rue, à la maison, dans les suburbs (cf Suburban War, meilleure chanson de l'album).

En tout cas, on peut dire que Spike Jonze est toujours aussi bon lorsqu'il s'agit de capturer l'essence des émotions de la jeunesse.



mardi 23 novembre 2010

#2 Le concert du mardi /// Gorillaz (The XX cover)


Gorillaz - Crystalised (The XX cover)


Pour vous Gorillaz c’est ça ?

Donc dans votre tête ça ressemble à ça ?

Mais vous avez bien envie de mettre un visage sur Gorillaz ? Vous voulez voir Damon Albarn sans les cheveux bleus?

Et vous pensez que Crystalised de The XX est une très bonne chanson ?

Autant de bonnes raisons de regarder cette reprise de Crystalised par Gorillaz dans les studios de BBC 1.


lundi 22 novembre 2010

#1 La playlist du lundi /// Eldia


La playlist des deux prochaines semaines - Carte blanche à Eldia!


Nous vous avions promis il y a quelques semaines de proposer à des groupes et personnalités du monde de la musique de faire leur propre playlist selon leurs goûts et leurs envies, et de les diffuser sur notre site, voila maintenant chose faite!

Aujourd'hui commence donc la longue série des playlists de groupes, et pour la première, et pour votre plaisir, nous avons l'honneur de recevoir le quintet parisien Eldia, auteurs d'un très bon premier album en début d'année, Yayaya, disponible en écoute sur deezer à cette adresse.

Entre la première partie de Spoon lundi dernier à l'Elysée Montmartre et celle des Walkmen vendredi à la Flèche d'Or (avec son projet solo Franz Is Dead), Laurent Blot a pris le temps de nous concocter une playlist regroupant à la fois des groupes qui l'ont inspiré/marqué ou qu'il apprécie tout particulièrement. Avec en tête de playlist une inédite du groupe, et un descriptif personnel sur chaque chanson, voila de quoi bien commencer la semaine!

Pour ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de les apprécier sur scène, Eldia jouera à Rennes le 09 décembre et à Avignon le 10.

Laissons maintenant la parole à Laurent.

01) Eldia - Untitled

C'est ce sur quoi nous travaillons en ce moment. Même si je suis toujours fier de notre album sorti en février dernier, j'avais envie de vous faire écouter un truc "nouveau", même si ce n'est qu'instrumental. C'est aussi une face de notre groupe que nous allons mettre en avant dans le prochain album.

02) Arctic Monkeys - Cornerstone (from Humbug)

Une des meilleures pop song jamais écrites. Superbe musique, super texte, avec une influence Smiths certaine. J'adore Alex Turner.

03) Jimi Hendrix - Castles Made Of Sand (from Axis: Bold As Love)

Quand j'ai commencé la musique, je ne voulais pas chanter ni écrire des chansons, je voulais être Jimi Hendrix. Je crois que c'est mort !

04) Graham Coxon - In The Morning (from The Spinning Top)

Mon guitariste préféré. J'ai eu la chance de voir Blur à Hyde Park pour leur reformation l'année dernière, avec Mathieu (guitariste de eldia). Ils jouent encore mieux maintenant qu'il y a 10 ans ! J'espère qu'ils auront de bonnes nouvelles chansons et la bonne idée de les regrouper dans une nouvel album.

05) Jeff Buckley - Last Goodbye (from Grace)

C'est très daté nineties comme musique, mais c'est avec cet album que j'ai eu envie d'écrire des chansons. C'était aussi la bande son des mes premières peines de coeur avec Radiohead, quand j'étais ado !

06) Beck (feat. Jon Spencer) - Diskobox (from Odelay)

C'est grace à Beck que j'ai commencé à écouter autre chose que du rock ou de la pop. Son concert solo au Grand Rex pour Sea Change est dans mon top 10 ! Dommage qu'il ne propose plus rien de nouveau aujourd'hui.

07) Bob Dylan - Sign On The Window (from New Morning)

Le Dylan de 1970 est vraiment celui que je préfère, je crois que c'est aussi le cas de groupes d'aujour'hui comme Dr Dog ou The Walkmen !

08) Dire Straits - Romeo And Juliet (from Making Movies)

C'est peu un la honte de dire qu'on aime Dire Straits aujourd'hui, mais j'assume ! C'est un des premiers groupe que j'ai vraiment commencé à écouter vers 13-14 ans.

09) Sonic Youth - Dirty Boots (from Goo)

Une grande influence; je pense que c'est le premier titre de Sonic Youth que j'ai entendu. J'ai dû les voir sur scène 5 ou 6 fois, c'est toujours aussi bon.

10) Peter, Bjorn And John - Just The Past (from Living Thing)

Je suis très fan du "son" scandinave. Je suis allé voir Peter Moren en solo à Stockholm cet été, c'est un grand songwritter et un super showman. Leur album "Writter's block" est dans mon top 10 !

dimanche 21 novembre 2010

#5 La découverte du week end /// Kevin M. Kirker


Connaissez-vous... Kevin M. Kirker?


On ne sait pas grand chose de Kevin M. Kirker. Un site internet, un univers graphique à mi-chemin entre Neutral Milk Hotel et Sufjan Stevens, une partie biographie composée uniquement de photos d'enfance.

La musique de Kevin M. Kirker est résolument portée vers le passé, la magie de l'enfance, les moments vécus qui restent à jamais gravés. Une façon de chanter très proche d'Elliott Smith, une harpe pour seul instrument. Moins torturé, forcément un peu moins émouvant que ce dernier, mais tout aussi mélancolique, avec ses textes naïfs mais très jolis, Kevin M. Kirker est un Elliott Smith qui n'aurait pas connu les travers et les tracas offerts à la vie d'adulte.

Avec déjà 3 albums autoproduits à son actif, on aimerait qu'il soit plus connu.



jeudi 18 novembre 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Kris Kristofferson


Kris Kristofferson - Casey's Last Ride (from Kristofferson)

(Edward Hopper, Automat, 1927, Des Moines Art Center)

Il est tard et Casey erre dans les rues sombres et silencieuses. Peu avant, il a revu un amour de jeunesse. Assise à la terrasse d'un café, elle l'attendant impatiemment. Si désespérée qu'elle avait mis pour l'occasion des nouveaux vêtements. Comme si Casey, qui est toujours resté dans ses pensées, pourrait juger de la différence.

Elle ne sait pas trop quoi attendre de cette entrevue. Casey est marié maintenant, peut-être même père de famille. Elle le sait, suppose donc qu'il ne pense plus trop à elle. Elle n'en peut plus d'être seule, si perdue qu'elle est prête à profiter de chaque seconde en sa compagnie, comme si sa vie pouvait s'achever à l'au-revoir.

Au silence de la rue répond le silence des passants. Le métro est rempli d'ombres, et les seules lumières qui tamisent les couloirs sont artificielles. Casey s'assied dans un coin à l'écart, et regarde les hommes défiler devant lui. Le froid qui lui transperce les os ne semble pas naturel, et ces hommes qui daignent rentrer chez eux paraissaient familiers.

Casey ne sait pas trop quoi penser. Il est au fond comme son amour d'enfance. Seul, bien qu'il soit lui-même accompagné. A-t-il fait les mauvais choix? Le bonheur l'attendait peut-être des années auparavant, autour d'une tasse de café. Mais il est trop tard maintenant, et, au moment de trébucher sur le sol glacé et sec, Casey ne saurait dire si c'est à cause de la bière qui est dans son estomac, ou de la larme qui coule de ses yeux.

Marchant sans but dehors, caché à l'écart, ou assise à une terrasse de café, Kris Kristofferson peint un monde de silence et de solitude, où le désespoir et les regrets parsèment les paysages et les visages des passants. Un monde figé, à l'image des personnages qui hantent l'univers d'Edward Hopper.


Casey joins the hollow sound of silent people walking down
The stairway to the subway in the shadows down below
Following their footsteps through the neon-darkened corridors
Of silent desperation, never speakin’ to a soul
The poison air he’s breathin’ has the dirty smell of dying
’cause it’s never seen the sunshine and it’s never felt the rain.
But Casey minds the arrows and ignores the fatal echoes
Of the clickin’ of the turnstiles and the rattle of his chains

Oh! she said, Casey it’s been so long since I’ve seen you
Here she said, just a kiss to make a body smile
See she said, I’ve put on new stockings just to please you
Lord! she said, Casey can you only stay a while?

Casey leaves the under-ground and stops inside the golden crown
For something wet to wipe away the chill that’s on his bone
Seeing his reflection in the lives of all the lonely men
Who reach for any thing they can to keep from goin’ home
Standin’ in the corner casey drinks his pint of bitter
Never glancing in the mirror at the people passing by
Then he stumbles as he’s leaving and he wonders if the reason
Is the beer that’s in his belly, or the tear that’s in his eye

Oh! she said, I suppose you seldom think about me
Now she said, now that you’ve a fam’ly of your own
Still she said, it’s so blessed good to feel your body
Lord! she said Casey it’s a shame to be alone

mercredi 17 novembre 2010

#3 Le clip du mercredi /// (Please) Don't Blame Mexico


(Please) Don't Blame Mexico - The Protocol (from Concorde)



L'idée qui se cache derrière le premier clip de (Please) Don't Blame Mexico? Filmer pendant 24h non-stop une pièce où seront assis divers personnes, à attendre, les 24h étant accélérées et ramenées à 3:44 pour le besoin du morceau.

Attendre et voir ce que ça donne, c'est la base de l'expérience mise en oeuvre ici. Visites incongrues, occupations diverses et pauses sommeil/besoins rythment la journée qui défile petit à petit sur le cadran en arrière plan.

Pas question de mentir ou de tirer le clip vers une voie précise, le but ici est justement de voir ce qu'il résulterait de l'expérience. Le protocole est donc ramené à son strict minimum, à savoir voir, attendre, et tirer des conclusions.

Et la première conclusion qui s'impose, c'est que The Protocol n'est pas qu'un simple clip, tremplin pour la diffusion de la musique. Il apporte quelque chose d'original à la chanson, lui ouvre de nouvelles perceptions. Ni plus ni moins que le rôle premier d'un clip. Mais comme les bons clips deviennent de plus en plus rares, on ne cachera pas notre plaisir quand on nous en offre un comme celui-là.


mardi 16 novembre 2010

#2 Le concert du mardi /// Nick Cave & The Bad Seeds


Nick Cave & The Bad Seeds - No More Shall We Part (Live @ NPA, 2001)


Pour la promotion de son brillamment noir et lugubre No More Shall We Part, Nick Cave se produit sur la petite scène de l'émission Nulle Part Ailleurs. En France donc.

Pour les petits chanceux qui s'y trouvaient à l'époque, il livre une version de la chanson titre qui n'a rien à envier à la version studio, et prouve à la fois qu'il n'a besoin d'aucun travail sur sa voix lors des enregistrements studio et qu'il sait captiver, effrayer et émouvoir avec la seule force de son piano et de sa voix tout un auditoire.

No More Shall We Part, une des chansons les plus ambigûes de son répertoire, une de ses meilleurs compositions, et un texte qui n'a pas fini de fasciner et d'interpeller celui ou celle qui chercherait à le comprendre.


lundi 15 novembre 2010

#1 La chanson du lundi /// Camera Obscura


Camera Obscura - Dory Previn (from Let's Get Out Of This Country)


Quand on entend une chanson de Camera Obscura (en latin chambre noire), on pense tout de suite à Belle & Sebastian. On ressent à travers les douces mélodies du groupe la même sensibilité, la même discrétion, la même modestie et la même simplicité qui nous font tant apprécier B&S. Tracyanne Campbell, la chanteuse du groupe, est une sorte d'image miroir de Stuart Murdoch, comme une petite soeur qui chercherait à imiter les pas du grand frère, mais qui à l'inverse de celui-ci, se serait orientée vers un son un peu moins folk et un peu plus pop.

S'il ne s'agit en vrai pas d'une histoire familiale, il y quand même quelque chose. Nés tous deux dans la ville de Glasgow (pourtant pas réputée comme un modèle d'abondance artistique), et la même année (1996) les deux groupes ont suivi des directions parallèles, avec il est vrai plus de succès chez l'un que chez l'autre. Et ce n'est d'ailleurs qu'en 2001 que Camera Obscura se fait vraiment connaitre au grand public, avec leur premier album Biggest Blue Hi-Fi, produit par... Stuart Murdoch.

5 ans plus tard sortait Let's Get Out Of This Country, leur meilleur album en date, avec un single produit comme toujours par Stuart Murdoch ( l'excellente Eighties Fan), une chanson au générique du film P.S I Love You (Lloyd, I'm Ready To Be Heartbroken) et une place de 4ème meilleur album de la décennie décerné par le magasine américain Under The Radar.

Et Dory Previn.

Une chanson sur la difficulté à accepter la rupture et à repartir de l'avant, écrite en hommage à Dory Previn, chanteuse et poète des années 70, connue justement pour ses très beaux textes sur le sujet, après sa rupture d'alors avec son mari de l'époque. Une chanson avec une mélodie enivrante et apaisante à la fois, d'une fluidité qui n'est pas sans rappeler les meilleurs heures d'Okkervil River. Un magnifique morceau que nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir..


dimanche 14 novembre 2010

#5 La découverte du week end /// Le Loup


Connaissez-vous... Le Loup?


Non non, on vous rassure, il n'y pas de jeu de mots, mais bien un groupe qui s'appelle Le Loup. Un groupe américain de Washington pour être plus précis. De l'électro-pop plutôt emballante (c'est rare), un genre d'Animal Collective en moins psychédélique (forcément un peu moins original).

On passera rapidement sur leur dernier album en date, Family qui pour le coup tente en vain de se rapprocher d'un Animal Collective pour s'étendre un peu sur leur premier, le fameux The Throne Of The Third Heaven Of The Nations' Millenium General Assembly, appelé ainsi en référence à l'oeuvre d'art brut de l'artiste James Hampton (visible ici). Un peu inégal, mais assez prometteur, avec quelques morceaux de bravoure aux noms obscurs, tels Outside Of This Car, The End Of The World! et surtout We Are Gods! We Are Wolves!, le "trône du troisième paradis" s'avère au final très agréable à écouter.

We Are Gods! We Are Wolves!


Outside Of This Car, The End Of The World!


Ps : Jeudi étant jour férié, vous comprendrez que les oranges ont pris le choix de se rafraichir un cours instant au détour d'un frigo plutôt que de vous concocter le traditionnel article de lyrics. Il faudra donc attendre la semaine prochaine pour pouvoir le voir, mais après tout, nous ne sommes pas "pressés".

mercredi 10 novembre 2010

#3 Le clip du mercredi /// Liars


Liars - Scissor (from Sisterworld)


Dans cette vidéo au combien énigmatique, Angus Andrew se retrouve seul en mer, avec comme seul objet un caillou qui, quand on le jette à la mer, revient démultiplié. Angus se retrouve donc à batailler pour sa survie devant l'amoncellement de cailloux qui viennent petit à petit couler son embarcation, jusqu'à ce remarquable plan final, qui nous tombe un peu dessus sans prévenir.

Des avis, une interprétation?


mardi 9 novembre 2010

#2 Le concert du mardi /// Nine Inch Nails


Nine Inch Nails - Hurt (Video Clip)


Clip? Live? Les deux.

Pour la promotion de Hurt, Trent Reznor s'est enregistré en plein concert avec un écran géant derrière lui. On a donc droit à un mélange des deux genres. Le lieu et la musique sont live (la version studio c'est ici), l'écran en noir et blanc lui projette un vrai clip crée pour l'occasion.

Les images se succèdent, s'entrecoupent, Trent Reznor semblant parfois se joindre aux images du clip. Jusqu'au grandiose final, qui a surement dû éblouir l'intégralité des spectateurs présents sur place.

PS: On ne peut pas parler d'Hurt sans mettre un lien vers la non moins célèbre reprise de Johnny Cash (au point que certains pensent que c'est Trent Reznor qui l'a reprise). Voila chose faite.


lundi 8 novembre 2010

#1 La chanson du lundi /// Crystal Castles ft. Robert Smith


Crystal Castles & Robert Smith - Not In Love (from Crystal Castles II)


Imaginez un mix entre la new wave eighties et l'électro-gameboy des années 2000.
C'est ce que nous offrent Robert Smith (The Cure) et Crystal Castles:


samedi 6 novembre 2010

#5 La découverte du week end /// Peter Broderick


Connaissez-vous... Peter Broderick?


J'ai 23 ans,
Je suis américain,
Je suis très pote avec Zoey Deschanel et M. Ward,
J'ai joué dans un excellent groupe de post-rock danois nommé Efterklang,
J'ai joué dans un excellent groupe de pop/folk américain nommé Horse Feather,
Maintenant je fais de la pop et de la folk ultra minimaliste,
Ma voix est assez pure et maîtrisée pour me permettre de faire des intros acapella de 1min32,
Je fais des ballades au piano ou à la guitare comme personne,
Enfin, je me fais le kiffe d'être sur 5 labels différents,

Je suis, je suis ?


On n'est pas là pour parler du clip mais pour info, celui-ci a été réalisé par Pete lui même, en stop motion, avec 3446 photos, issues du photobooth de son macbook visiblement.

jeudi 4 novembre 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// The Decemberists


The Decemberists - From My Own True Love (Lost At Sea) (from Picaresque)


Après plus d'un an d'activité, le Comité s'est récemment rendu compte d'une erreur de l'ordre de l'impardonnable. On n'a jamais parlé des Decemberists, un groupe qui nous tient pourtant particulièrement à coeur depuis des années, notamment depuis 2005, lors de la sortie de leur fantastique meilleur album Picaresque, sur lequel figure une chanson magnifique, dotée d'un texte qui mérite que l'on s'y attarde. Cette chanson, c'est From My Own True Love (Lost At Sea).

Un texte très court et narratif qui semble conter une histoire d'amour et de marin. L'histoire d'une personne âgée qui attend depuis toujours des nouvelles de l'amour de sa vie.

A lire entre les lignes et à l'écouter chantée, on se rend compte de la puissance de ces quelques lignes. Tout tient dans la phrase du refrain. Un homme qui n'arrive pas à accepter la mort de sa femme et qui se plonge dans le déni, la seule solution pour continuer à vivre en acceptant l'inacceptable.

"Mister Postman, do you have a letter for me"

Mais la façon de le demander, de le chanter, puis de finir par murmurer "lost at sea" montre que le protagoniste transforme la réalité pour se rassurer, car il n'assume pas de se dire qu'il a perdu cette femme pour toujours. Il lui est plus facile de se persuader qu'elle est là mais que sa lettre s'est perdue.


Four score years
Living down in this rain swept town
Sea salt tears
Swimming around as the rain comes down

Mr. Postman, do you have a letter for me?
Mr. Postman, do you have a letter for me?
A letter for me
From my own true love
Lost at sea
Lost at sea

Mr. Postman, do you have a letter for me?
Mr. Postman, do you have a letter for me?
A letter for me
From my own true love
Lost at sea
Lost at sea .

mercredi 3 novembre 2010

#3 Le clip du mercredi /// Fever Ray


Fever Ray - Keep The Streets Empty For Me (from Fever Ray)


C'est glauque, presque post-apocalyptique, remarquablement filmé, et ça parle de survie dans un monde hostile. On a moins l'impression d'avoir affaire à un clip qu'à un véritable court-métrage où la musique se colle parfaitement aux images.


mardi 2 novembre 2010

#2 Le concert du mardi /// Bertrand Cantat & Yann Tiersen


Bertrand Cantat & Yann Tiersen - A Ton Etoile (Live @ Black Sessions)


En 1998, Bertrand Cantat participe aux Black Sessions de Yann Tiersen. Ils y interprètent pour l'occasion une version entièrement revisitée de A Ton Etoile, l'une des chansons phares de 666.667. Club. Exit le côté rock du morceau original, si le texte et la mélodie vocale demeurent inchangés, la musique qui l'accompagne est laissée libre aux inspirations de Yann Tiersen.

La chanson perd en énergie, mais gagne considérablement en profondeur. Une réussite.


lundi 1 novembre 2010

#1 La chanson du lundi /// Sufjan Stevens


Sufjan Stevens - Futile Devices (from The Age Of Adz)


Après 5 ans d'écoute en boucle de l'album Illinoise - certainement un des meilleurs albums des années 2000 - , après un excellent EP en août dernier (qui avait l'objet d'un article ici) Sufjan revient avec un nouvel album tant attendu (on y croyait plus).

Bon, autant vous le dire tout de suite, il n'est pas très bon. Seule la première chanson est bien, mais alors pour le coup, qu'est ce qu'elle est bien. Dans la suite de l'album, Sufjan s'est perdu dans un brouhaha de douceur électro-experimentale qui colle mal avec sa voix angélique.

"It's been a long long time since I memorized your face,
It's been four hours now since I wandered through your place,
I do
Love you"

Pas sûr que Sufjan Stevens parle d'une femme ici (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu)