lundi 12 décembre 2011

#1 La chanson de la semaine /// Ali Farka Touré


Ali Farka Touré - Yer Bounda Fara (from Savane)


Vous vous demandez pourquoi il n'y a pas eu de lyrics et de découverte la semaine dernière? On a une excuse (si si!!), les oranges font actuellement leur tour du monde. Après l'Argentine la semaine dernière, voilà qu'elles ont posé les pieds (enfin, la peau) en Afrique de l'Ouest, plus précisement au Mali, pour venir à la rencontre de l'un des principaux chanteurs de blues du continent : Ali Farka Touré (rien à voir avec les joueurs de foot), anciennement chauffeur de bus, vainqueur de deux grammy awards pour Talking Timbuktu (1993) et In The Heart Of The Moon (2005).

Paralysé depuis quelques temps des suites d'un cancer, il décède le 7 mars 2006. S'ensuit un album posthume, Savane, que Ry Cooder, le co-auteur de Talking Timbuktu, qualifiera d'absolument parfait, et que le Comité des Oranges vous propose de découvrir dès à présent.


vendredi 9 décembre 2011

#1 La chanson de la semaine /// Daniel Melingo

Daniel Melingo - Corazòn y Hueso (from Corazòn y Hueso)


Si la chanson de la semaine s'est faite un peu attendre, c'est qu'elle est venue de loin, de ces vastes contrées d'Amérique du Sud, terres si chères à notre Florent Pagny national.

Vous l'aurez compris, l'auteur de la chanson de la semaine est argentin. Et présentateur de télévision. Mais aussi et surtout musicien.

Daniel Melingo s'est d'abord fait connaitre à travers le rock contestataire des groupes Los Twist et Los Abuelos de la Nada avant de se tourner vers un style de musique plus traditionnel, cherchant alors à allier folk et tango.

Preuve de la réussite exceptionnelle de ce nouveau chemin artistique, Corazòn y Hueso, chanson titre de son prochain album (qui sort lundi). On a l'impression d'avoir devant nous une sorte de Chico Buarque saltimbanque, avec cette même grâce et simplicité étonnante qui se dégage de ces mélodies entrainantes (rappelez vous Construçao).

Une bien belle arrivée pour les vacances de fin d'année.


dimanche 4 décembre 2011

#3 La découverte de la semaine /// Oberhofer


Connaissez-vous... Hoberhofer ?



Les mois passent et les découvertes (dé)filent.

Et à la vitesse à laquelle se médiatise l'indé aujourd'hui, la plupart des groupes découverts il y a quelques semaines ne sont déjà plus des découvertes pour grand monde.

Ajouter un genre (l'indé) qui chevauche le meanstream (cf l'excellent film Drive ou encore le partenariat Kanye West / Bon Iver, entre autres).

Finissez par une croissance de la vitesse à laquelle meurt l'information et vous obtenez une catégorie pour laquelle il est difficile d'écrire : la découverte de la semaine.

Heureusement, il y aussi une recrudescence phénoménale de talents à découvrir dans le domaine de la musique en ce moment.

Ce qui nous donne encore l'occasion de tomber parfois sur des surprises comme Oberhofer.
Effectivement, là, on ne peut pas faire plus dans la découverte. Quelques très bons singles apparus de-ci de-là depuis 2010 (cf "o0o0o0o0o" ou encore "I Could Go"), quelques articles, mais toujours pas de label.

Oberhofer, qu'est-ce qu'on a là ?
20 ans. Brooklyn. Une voix rutilante, proche du très bon Zoo Kid (évoqué il y a quelque mois ici) sur fond de rock xylophonique à renfort de reverb lointaine, Oberhofer arrive à éclore musicalement dans un genre de plus ne plus nivelé par le plat.

Vite, un album.

Away Frm U :





jeudi 1 décembre 2011

#2 Les lyrics de la semaine /// Neutral Milk Hotel


Neutral Milk Hotel - Little Birds


Little Birds, c'est d'abord une histoire de fans. Dernière chanson officielle écrite par Jeff Mangum avant l'arrêt de Neutral Milk Hotel, disponible uniquement sur un fichier mp3 d'une qualité de son douteuse enregistrée lors d'un concert anniversaire, il n'en fallait pas plus pour faire de cette chanson une sorte de mythe. Si l'on rajoute à ça le potentiel musical énorme qui se dégage de la version live inachevée, et des lyrics à faire pâlir ses prédécesseurs, pas étonnant que Little Birds soit rapidement devenue le symbole d'un hypothétique successeur capable de surpasser dans sa qualité In The Aeroplane Over The Sea. Et surpasser ce qui s'est fait de plus beau, de plus touchant, de plus enivrant et de plus terrifiant à l'heure actuelle dans le monde de la musique, seul Jeff Mangum pouvait le (re)faire.

En novembre 2011, soit 13 ans après ces évènements, grâce à la parution d'un coffret vinyle regroupant une grande partie des chansons du groupe, une version studio inespérée de Little Birds est enfin offerte au publique. Une partie des lyrics a ainsi été modifiée.

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C'est l'histoire de centaines d'oiseaux orphelins qui cherchent à survivre, et celle d'un petit garçon esseulé qui décide de les accueillir, et jure de les protéger. Métaphores évidentes de la naissance de l'art et du besoin de créer, les oiseaux deviennent la voix et le coeur du petit garçon.

C'est aussi l'histoire d'une famille catholique conservatrice, d'une mère désemparée devant ce qu'elle considère comme la folie de son fils, d'un père horrifié devant l'hérésie manifeste qui le contamine. L'art sauvage, pur et incontrôlable, symbolisé par les oiseaux se heurte alors aux dogmes et pensées strictes fixées par la religion, assimilée à part égale à la figure educatrice des parents.

Le père essaie alors de ramener son fils à la raison. Mais, complètement démuni devant la sérénité de son fils et terrifié par les démons qui s'affichent devant ses yeux , il ne peut répondre que par la violence. Violence physique et morale, appuyée par le destin tragique de son petit frère homosexuel, mort de n'avoir pu faire accepter sa différence.

Do you really want the burning hell that come and get you?
Did you know the burning hell it took your baby brother?
Did you see how far he fell and how he made us suffer?

Est-ce le même destin tragique qui attend également le grand frère, devant l'incompréhension visible du monde qui l'entoure? Jeté dans les eaux pour expier ces péchés, est-il là pour mourir ou pour revivre? Dans cette eau trouble, devant ces lumières déformées qui l'appellent, c'est l'image de son dieu qu'il aperçoit enfin. Et c'est ici qu'il aimerait quitter son corps, quitter les malheurs de ce monde, partir avec les oiseaux et renaître, recommencer. Dans un monde où il serait peut-être accepté.




Little birds born without a mother or a father
I can feel their fellas forming in the running water
Now there is another in the middle of my mouth
A hundred altogether inside of me now
Little birds, little birds, come into my body

Mother, they're within me every moment I'm awaking
Bodies multiplying until they finally overtake me
Put your ears up to my mouth and you could hear them singing
Put you hand within me and you'll know what I am feeling
I just want to swallow up and promise to protect them

Daddy comes towards me I can see his hands are shaking
Put his hands against me I can feel their bodies breaking
Push me to the floor and put his hands up for a beating
"I don't want to hear it anymore," he kept repeating
Do you really want the burning hell that come and get you?

Did you know the burning hell it took your baby brother?
Did you see how far he fell and how he made us suffer?
Another boy in town at night he took him for his lover
And deep in sin they held each other
So I took a hammer and nearly beat his little brains in
Knowing God in heaven no could have never could forgive him
So I took a hammer and I nearly beat his brains in

Little boy born without a mother of a father
Taken to the river and then pushed into the water
And the priests are singing that the hell is getting hotter
Father, Son, and Holy Ghost, the only one to save him
From the thing he loves the most but we know will betray him
Father, Son, and Holy Ghost, the only one to save him

And here beneath the water I can see
How the lights distort so strange
And I think this is how I would like to leave my body
And start again