lundi 28 février 2011
#1 La chanson du lundi /// TV On The Radio
vendredi 25 février 2011
#5 La découverte du week end /// Neonbirds
jeudi 24 février 2011
#4 Les lyrics du jeudi /// Bill Callahan
mercredi 23 février 2011
#3 Le clip du mercredi /// Pigeon Hole
mardi 22 février 2011
#2 Le concert du mardi /// Bright Eyes
lundi 21 février 2011
#1 La chanson du lundi /// Steve Harley
vendredi 18 février 2011
#5 La spéciale du week end /// Iron & Wine
jeudi 17 février 2011
#4 Les lyrics du jeudi /// Lou Reed
mercredi 16 février 2011
#3 Le clip du mercredi /// The Black Keys
mardi 15 février 2011
#2 Le concert du mardi /// Kraftwerk
lundi 14 février 2011
#1 La chanson du lundi /// The Strokes
vendredi 11 février 2011
#5 La découverte du week end /// Timber Timbre
Demon Host
jeudi 10 février 2011
#4 Les lyrics du jeudi /// Iron And Wine
Iron And Wine - The Trapeze Swinger (from Around The Well)
(Marc Chagall, Adam et Eve chassés du paradis, détail, 1961)
D'un côté les souvenirs, impérissables, de l'autre le temps qui passe et l'espoir qui s'amenuise. D'abord amis (d'enfance?), puis la séparation inévitable quand chacun part de son coté, et l'attente, l'incertitude et l'amour grandissant amenés par l'absence non souhaitée.
On aimerait d'abord qu'elle pense à nous volontairement, avec le sourire et tendrement. Qu'elle revienne peut-être. Quand rien n'y fait, on finit par se contenter d'une pensée par erreur ou dans un rêve, ça serait bien. Et enfin, comme ça un jour, une dernière fois, peut-être, si seulement.
Ce n'est pas un texte d'aspect mélancolique à première vue. Mais tous ces souvenirs si bien conservés par l'auteur (qu'en est-il de l'autre coté?), tout ce qu'il espère, qu'elle pense à lui, d'abord confiant puis perdant peu à peu tout espoir, jusqu'à demander qu'elle y pense une seule et dernière fois (avant...?). Cette façon d'écrire de manière si reservée, en implorant sans oser déranger, en espérant sans oser s'imposer amènent au propos une portée dramatique bien plus forte qu'une simple demande ou déclaration.
D'un We'll meet again au Lost and found, d'un happily au finally, l'histoire meurt peu à peu. Comme la prestation du trapeziste, magnifique mais pas faite pour durer (the trapeze act was wonderful but never meant to last), comme le trapeziste même, qui s'élance et oscille, puis perd peu à peu de son élan, termine immobile.
A coté, il y a la musique d'Iron And Wine, la ballade de plus de 9 minutes, qui semble pouvoir se répéter eternellement, comme une pensée sans fin, qui jamais ne défaillit.
Please, remember me happily
By the rosebush laughing
With bruises on my chin, the time when
We counted every black car passing
Your house beneath the hill
And up until someone caught us in the kitchen
With maps, a mountain range, a piggy bank
A vision too removed to mention
But please, remember me fondly
I heard from someone you're still pretty
And then they went on to say
That the pearly gates
Had some eloquent graffiti
Like "We'll meet again" and "Fuck the man"
And "Tell my mother not to worry"
And angels with their great handshakes
Were always done in such a hurry
And please, remember me that Halloween
Making fools of all the neighbors
Our faces painted white
By midnight, we'd forgotten one another
And when the morning came I was ashamed
Only now it seems so silly
That season left the world and then returned
And now you're lit up by the city
So please, remember me mistakenly
In the window of the tallest tower
Calling passers-by but much too high
To see the empty road at happy hour
Gleam and resonate, just like the gates
Around the holy kingdom
With words like "Lost and found" and "Don't look down"
And "Someone save temptation"
And please, remember me as in the dream
We had as rug-burned babies
Among the fallen trees and fast asleep
Aside the lions and the ladies
That called you what you like and even might
Give a gift for your behavior
A fleeting chance to see a trapeze
Swinger high as any savior
But please, remember me, my misery
And how it lost me all I wanted
Those dogs that love the rain and chasing trains
The colored birds above their running
In circles around the well and where it spells
On the wall behind St. Peter
So bright, on cinder gray, in spray paint
"Who the hell can see forever?"
And please, remember me seldomly
In the car behind the carnival
My hand between your knees, you turned from me
And said, "The trapeze act was wonderful
But never meant to last", the clown that passed
Saw me just come up with anger
When it filled with circus dogs, the parking lot
Had an element of danger
So please, remember me finally
And all my uphill clawing
My dear, but if I make the pearly gates
I'll do my best to make a drawing
Of God and Lucifer, a boy and girl
An angel kissing on a sinner
A monkey and a man, a marching band
All around a frightened trapeze swinger
mercredi 9 février 2011
#3 Le clip du mercredi /// James Delay
mardi 8 février 2011
#2 Le concert du mardi /// Jeff Buckley
Quand Jeff Buckley reprend la chanson culte des Smiths dans une version live seul en acoustique, ça donne quelque chose digne d'un Hallelujah.
...
Blague à part, il livre ici une version plus intime, plus expressive que Morrissey, avec les qualités et les défauts qui vont avec. La meilleure version? On vous laisse le choix.
L'originale
La reprise:
lundi 7 février 2011
#1 La chanson du lundi /// The Feelies
dimanche 6 février 2011
#5 La découverte du week end /// Daniel Martin Moore
jeudi 3 février 2011
#4 Les lyrics du jeudi /// Joanna Newsom
De ces matins où le ciel ressemble étrangement à une route, de ces dragons nés pour avoir et garder, Joanna Newsom sort une ballade faite de rêveries et de regards perdus, d'attentes et d'espoirs, d'animaux reclus dans leur coque, de destins et de vie.
Une chanson portée par sa voix enfantine qui lui donne une jolie portée naïve, un monde tissé par le son de sa harpe, quelque chose de simple et de sensible, bien loin des morceaux grandiloquents qu'elle livrera par la suite.
where I come from
I am cold, out waiting for the day to come
I chew my lips, and I scratch my nose
feels so good to be a rose
Oh don't, don't you lift me up
like I'm that shy, no no no no no,
just give it up
There are bats all dissolving in a row
into the wishy-washy dark that cannot let go
and I cannot let go
so I thank the lord
and I thank his sword
though it be mincing up the morning, slightly bored
O, morning without warning like a hole
and I watch you go
There are some mornings when the sky looks like a road
There are some dragons who were built to have and hold
And some machines are dropped from great heights lovingly
and some great bellies ache with many bumblebees
(and they sting so terribly)
I do as I please
Now I'm on my knees
Your skin is something that I stir into my tea
And I am watching you
and you are starry, starry, starry
and I'm tumbling down, and I check a frown
Well, just look around
It's why I love this town
just see me serenaded hourly! celebrated sourly!
dedicated dourly; waltzing with the open sea
Clam, crab, cockle, cowrie
will you just look at me?
#3 Le clip du mercredi /// The Limousines
mardi 1 février 2011
#1 La playlist du mardi /// JajaClub
Sapan Jagmohan - Meri Aakhon Mein Ek Sapna Hai Feat Mohammed Rafi and Pankaj Mittra (edit) (1981)
Sapan Jagmohan n’est pas le nom d’un obscur chanteur indien des années 1970, mais bien l’association des prénoms de Sapan Sengupta et Jagmohan Bakshi, célèbre duo de compositeurs de scores pour Bollywood. Meri Aakhon Mein Ek Sapna Hai figure sur la bande originale de Videsh, grosse production sortie en 1977. Curieusement, Polydor India en sortira plusieurs éditions vinyles et la version de ce titre figure sur celles de 1981 et 1984. En 1981, les deux musiciens retravaillent le morceau, ce qui lui vaut la mention edit entre parenthèses. Introduction par un riff de guitare tout en arpèges et handclaps bien sentis avant que basse et batterie n’imposent leur loi. Le chant de Mohammed Rafi, star masculine de Bollywood, et Pankaj Mittra lui confèrent cette touche surannée et si particulière qui caractérise les productions indiennes.
Nemenyi Bela & Atlantis - Kinai Fal (1968)
Atlantis, c’est un groupe de garage comme la seconde moitié des années 1960 en a produit par centaines ou milliers, je ne sais pas, aux États-Unis et en Angleterre. Seule différence - mais pas des moindres -, Atlantis est un combo hongrois. Si, si, la Hongrie, ce pays d’à peine 10 millions d’âmes dirigé par les Communistes de 1945 à 1991 et donc théoriquement coupé de toute influence occidentale. Sauf que. Des guitares électriques ont pénétré le marché et la jeunesse hongroise, les oreilles pleines de rébellion mondiale captée sur les grandes ondes des transistors, s’est mise à produire un rock aussi fiévreux que celui de ses camarades de l’Ouest. Une fuzz hargneuse, une batterie aux breaks ravageurs, une basse virevoltante et Nemenyi Bela au chant. La recette parfaite pour un titre renversant. Au fait, Kinai Fal, c’est la muraille de Chine... Communiste, on vous a dit.
The Psychedelic Aliens - Gbe Keke Wo Taoc (1971)
Accra, 1970. De jeunes musiciens fans de raw funk sixties façon James Brown et du rock à la sauce Hendrix sortent leur premier (et unique) EP, enregistré au Nigéria voisin. Puis la fusion combinant rock et folklore latino de Santana leur fait tourner la tête. Ils décident à leur tour d’incorporer des éléments musicaux africains - en particulier de Highlife, le son en vogue dans le Ghana de l’époque -, et délaissent l’anglais pour le chant. Forts de leur succès, les Psychedelic Aliens sont les seuls locaux invités à monter sur la scène du festival Soul to Soul qui réunit le 6 mars 1971 le hall of fame de la musique noire américaine dans la capitale ghanéenne. Gbe Keke Wo Taoc, tiré de l’un des deux simples du groupe parus en 1971, illustre en 2:30 chrono l’alliage parfait entre garage, psychédélisme et afrobeat. Il aura fallu quatre ans de travail au collectionneur Frank Gossner pour sortir fin 2010 les huit titres connus de ce groupe aussi éphémère qu’exceptionnel.
Les Abranis - Chenar Le Blues (?)
Fondé en 1967 par le chanteur-guitariste Karim Abranis, Abranis a d’abord été abusivement crédité Les ou El Abranis sur leurs premiers 45 tours. Sorti sur le micro label français Bordj el Fren entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, Chenar Le Blues (« J’ai chanté le blues ») est un petit bijou de rock arabisant. Guitare fuzz, basse et orgue se répondent l’un après l’autre par dessus une batterie à la précision impitoyable, puis vient se poser un prêche nerveux en arabe. En 1973, Abranis remporte le Premier prix du Festival national de la Chanson. Le début du succès. Aujourd’hui, le groupe continue de se produire et est reconnu après 40 ans de carrière comme le plus grand de rock kabyle. Pour l’anecdote, il existe une version disco de Chenar Le Blues sortie en 1977, en pleine mode paillettes-pattes d’eph’. Moins bon, malheureusement.
Fabio - Lindo Sonho Delirante (1968)
Né Juan Zenon Rolon au Paraguay, Fabio gagne Rio en 1967 sur les conseils de Tim Maia, l’une des super stars de la soul brésilienne, qui l’a initié à la musique noire américaine et aux psychotropes si prisés des hippies. Lindo Sonho Delirante, en français « beau rêve délirant », est une ode au LSD, comme la pochette du 45 tours le laisse clairement entendre. Le public, trop frileux, ne suivra pas Fabio dans son trip psychédélique et les ventes seront désastreuses. En pleine dictature militaire, il fallait un certain courage de se fendre d’une telle provocation... Quarante ans plus tard, le côté sulfureux n’est plus qu’anecdotique. Reste un groove furieux et des arrangements hallucinants. Bonne montée.
Grupa 220 - Prolazi Jesen (1968)
Pour tous ceux qui croient que dans les Balkans la musique se résume à Goran Bregović et aux fanfares, voilà du rock. Et du lourd. Chef de lance du mouvement des Non Alignés, la Yougoslavie de Tito regardait beaucoup vers l’Ouest, notamment question musique. Ainsi, dès le début des sixties, le rock gagne la fédération grâce à la bande son des manèges ambulants italiens et français qui s’y déplacent. Les Grupa 220, eux, se forment à Zagreb, capitale de la république de Croatie, en 1966. Deux ans plus tard, ils sont au faite de leur gloire et sortent leur premier LP. L’arrivée de Branimir Živković, clavier et flûte, fait alors évoluer le son du groupe, comme le prouve ce sublime Prolazi Jesen, tout en mélancolie et psychédélisme assumé. Nappes de guitare, clavier lancinant et chant éthéré, sûr, « L’automne passe » avec son ciel gris et bas et le froid qui s’installe.
Los 5 Diablos - El Fuego (?)
En pleine dictature franquiste, la jeunesse espagnole de la seconde moitié des sixties rêve elle aussi de liberté et d’Amérique. Elle vit au rythme de la soul et du rock qui secouent alors les pistes de danse. Le flamenco, c’est pour les anciens ou les touristes venus profiter des installations balnéaires flambant neuves de la Costa Brava. Après avoir tenté pendant des années de copier les Beatles, les Kinks ou les Rolling Stones, les groupes locaux ont le choix : surfer sur la vague psychédélique alors en pleine expansion ou l’adapter à la mode espagnole. Les 5 Diablos chantent dans leur langue maternelle, mais prennent sans hésiter la route tracée par Jefferson Airplane et consorts. Leur « El fuego », c’est un brasier sonore qui vous brûle comme le soleil andalou. Ouille.
Os Gambuzinos - Aida (?)
Oui, ça crachotte et pour la qualité on repassera. Depuis deux ans, je cherche une meilleure version de ce titre. Sans succès jusqu’à présent. Il faut dire que dénicher une copie propre d’un groupe de garage angolais totalement (ou presque ?) inconnu tient de l’exploit. Surtout que près de trois décennies de guerre civile ont laissé le pays totalement exsangue. Vous aurez compris qu’il n’y a presque aucune information sur ces Gambuzinos, alors concentrons-nous sur le morceau. Pas besoin de parler le portugais pour comprendre qu’Aida est la chanson d’un amour impossible, ou perdu. Ça commence par une complainte chant, basse, guitare avant qu’un gros break de batterie sonne la fin de la récré. La suite c’est un orgue et des cuivres, de la sueur et du sang. Ça crachotte toujours et tu pleures.
Mike Ibrahim & The Nite Walkers - Senyum Selalu (début des années 1970)
Backé la plupart du temps par les Nite Walkers, Mike Ibrahim était l’une des stars de la (petite) scène rock de Malaisie et de Singapour. Au début des années 1970, le jeune homme enregistre une série d’EP clairement influencés par le beat et le garage à la mode quelques années plus tôt dans le monde occidental. Dans cette partie de l’Asie du Sud-Est, le rock est arrivé grâce à un concert des Shadows et de Cliff Richards en 1961. Strictement instrumentaux au départ, les groupes malaisien changent d’avis deux ans plus tard, après la venue des Beatles. Clairement influencé par les groupes anglais et américains, Mike Ibrahim n’incorpore pas d’éléments traditionnels locaux à sa musique. Par contre, il chante en malais, avec une voix nasillarde. Et c’est agaçant, drôle ou surprenant. Peut-être les trois à la fois.
Ramesh Das - Sharm-e Boos-e (?)
Avant la révolution islamique de 1979, l’Iran du Shah fut l’un des pays musulmans les plus sensibles à la culture occidentale. Porté par une croissance exponentielle grâce au pétrole, l’envie de liberté y trouvait un écho à la hauteur des espoirs de la jeunesse locale. De James Brown à Gainsbourg, les influences sont nombreuses et des milliers de 45 tours de pop, de soul ou de rock s’enregistrent. La vraie star féminine iranienne, c’est Googoosh, actrice et chanteuse au charisme et à la beauté incontestables qui a servi de modèle à plusieurs générations de jeunes filles. Ramesh Das, elle, est une quasi inconnue. Pourtant son Sharm-e Boos-e, sorte de Shocking Blue oriental, est une bombe. Une voix aérienne, une basse puissante et des breaks bien sentis.
Erkin Koray - Yağmur (1971)
Erkin Koray c’est, avec Barış Manço, LA star incontestée du rock turc. Et de la fin des sixties au début des eighties, tout le pays a vibré aux sons de la fuzz et de l’orgue Hammond, au son de l’Anadolu Rock, ce cocktail explosif mêlant rock, jazz, funk et mélodies orientales. Au début Yağmur, « la pluie », tombe à coups de cymbale et d’arpèges descendants de guitare, puis la batterie et la basse se posent calmement. Après 45 secondes, le fantasque Erkin Koray - il faut voir son visage maquillé, sorte de Kiss arabisant - se met à chanter et l’eau tombe à verse. Flying Lotus ne s’est pas trompé en pompant telle quelle toute l’instru de ce titre pour mettre en son le Kobwebz de Gonjasufi. Écoutez deux playlistes dédiées à l’Anadolu Rock (http://www.balkanophonie.org/anadolu-rock-grooves-turcs et http://www.balkanophonie.org/grooves-turcs-psychedeliques)
Omar Khorschid - Rakset El Fadaa (1974)
En Égypte, son pays natal, Omar Khorschid est une véritable légende. Sa mort prématurée en 1981 a sûrement contribué à forger le mythe, mais il doit surtout sa gloire à un exceptionnel jeu de guitare. Lui qui préférait clairement les sons américains, « Tom Jones, James Brown », ne s’imaginait pas jouer pour une formation orientale quand il a lancé Les Petits Chats son premier groupe de garage en 1966. Et pourtant. Oum Khalsoum, impressionnée, l’engage pour son backing puis il est recruté par un célèbre orchestre égyptien. Khorschid décline d’abord la proposition arguant que la guitare est un instrument mineur dans la musique orientale, puis finit par accepter à cause de l’insistance du chef d’orchestre. Au début des années 1970, il part vivre au Liban où il enregistre Rakset El Fadaa, dans lequel se mélangent parfaitement toutes ses références. Une intro surf-psychédélique qui n’en finit plus suivi d’un énorme breakbeat oriental font de ces 7 minutes et 47 secondes un chef d’œuvre absolu de funk-rock arabisant.