mercredi 23 mai 2012

La découverte de la semaine /// ARLT





ARLT, la chanson française intelligiblement intelligente

La France possède deux principaux sinistres musicaux.
1/ La musique folk
2/ L'intellectualisme musical à 2 balles 
ARLT, c'est un début de réponse à ces 2 problèmes.

Musique fantomatique et langoureuse dans tous les sens du terme (à l'image de leur premier album La langue), ARLT apporte cette dose de magie et d'envoutement à une chanson française encore trop attachée à l'essence du sens et à la platitude du détail explicite.

ARLT est ce tableau abstrait qui possède ce petit supplément de magie qui ne requiert aucune explication pour appréciation.

Mais ARLT, c'est aussi et surtout l'art de la mise en scène. C'est le Flight of The Concords de la chanson française, la dérision en moins, la poésie en plus (cf Tu m'as encore crevé un cheval). 

ARLT, c'est la mise en scène des mots, des répétitions, des double sens, des contresens, des métaphores, des syllabes et de tous ces éléments de langage qui suffisent sur scène à installer un décor plus immersif que tous les costumes et spotlights réunis.

Leur chanson la plus connue (ancien album La langue) :

 


Et pour ceux qui ont Spotify, ma préférée (nouvel album Feu la figure)

  

Bonne semaine à vous tous.

mardi 15 mai 2012

L'Islande, eldorado de la beauté sonore (folk, pop & post-rock)





De retour du pays des merveilles, le comité revient avec un paquet de découvertes islandaises sous sa peau d'orange. A croire que la beauté irréelle des paysages Islandais et la sensation de liberté environnante favorisent grandement la créativité accoustique.

On ne vous fera pas l'affront de vous parler de Bjork, Sigur Ros ou FM Belfast, parce qu'il n'y a pas qu'eux.

Le voyage commence... Confortablement assis dans les fauteuils de l'avion Icelandair, les groupes défilent tactilement dans l'écran incorporé du siège de devant. Les pochettes magnifiques se succèdent en nombre et les noms et titres d'albums donnent tous plus envie les uns que les autres. Difficile de choisir. On les écoutera tous.


Première découverte : My Summer as a Salvation Soldier : 
Le compromis islandais entre Grandaddy, Bright Eyes et Mountain Goats. Il a la voix tremblante qui feint décoller à chaque fois que la rythmique gronde, mais qui reste toujours à teneur d'humilité, sans s'emporter. N'essayez pas de le retrouver sur Spotify ou Youtube, il n'est pas de ces gens là. En revanche, en fouillant, on a retrouvé son superbe album Activism sur Bandcamp, dont voici les chansons fondamentales :

The Sun :




The Room :



Closing Times : 



Deuxième découverte : Of Monsters And Men 
Une version islandaise des fleet foxes, à la voix un poil plus nasillarde mais à l'épopée musicale tout aussi pop pastorale.

A écouter : Your Bones


Troisième découverte : Blindfold
Un autre groupe islandais à la pochette bien locale, qui oscille entre les meilleurs moments des débuts de Radiohead (cf chanson Fit You) et les plus belles mélodies post rock (cf Wait). Des chansons soundscapes lentes et poignantes à la progression qui vous hante et vous emmène vers de longues nuits à entendre couler la rivière de la fenêtre de votre chambre, pauvre insomniaque que vous risquez de devenir. Des chansons à l'horizon distant qui sentent bon la fuite mais sans le remord du lâche.

Quatrième découverte : Bloodgroup
Des chansons aspirantes à la voix souflée et à l'accent très islandais.

À écouter : My Arms

Et pour le reste, il ne vous reste plus le voir par vous même : 

Amicalement, 
Le Comité des Oranges

mardi 27 mars 2012

#1 La chanson de la semaine /// Jonathan Keevil


Jonathan Keevil - Bland


Les arpèges folk minimalistes sur fond de voix caverneuse qui sentent le vécu et la douleur n'ont jamais été autant à la mode qu'aujourd'hui. Ils sont dans les concept-stores les plus hypes de la capitale, dans tous les les films arty indé les plus sundance-compatibles, j'en passe et des meilleures.

Des films qui se passent dorénavant soit dans les bois (Winter Bones, Martha Marcy May Marlene, etc.) soit dans des grosses bagnoles qui bourlinguent (Drive, Bellflower).

C'est de Bellflower qu'est tiré cette perle musicale de Jonathan Keevil, qui se mêle parfaitement sur la BO à l'électro-pop de Ratatat ou encore au hip-hop de Why?

Une BO qui justifie le film à elle seule, ce qui à l'air d'être de plus en plus fréquent ces derniers temps, et je ne suis pas sûr que ce soit très bon signe.



mercredi 14 mars 2012

La chanson de la semaine /// Blouse


Blouse - Ghost dream


Depuis Drive et l'ascension musico-cinématographique du genre pop-electro-eighties, pas mal de groupe ont pointé sous les feux des projecteurs incandescents, mais tous ne sont pas aussi brillants que Blouse.

Émotions intimistes sur battements introspectifs nocturnes, Blouse nous fait rentrer avec douceur dans son univers fantomatique avec Ghost Dream.

Mention spéciale à Gusti Fink et Helmut Ash Kaway pour ce superbe clip, qui nous apprend enfin ce qui se cache dans un donut.


jeudi 2 février 2012

#1 La chanson de la semaine /// Sallie Ford & The Sound Outside


Sallie Ford & The Sound Outside - Danger


Avec son premier album "Dirty Radio", l'Américaine et son groupe enterrent Amy Winehouse et autres soul-blues-rock-rebelles-wannabe, en se démarquant de toutes les tendances rétro et en se réappropriant sans copie ni nostalgie pompeuse des genres musicaux tels que le rockabilly, le rock'n'roll ou le blues.

Sur fond de riffs de basse vigoureux et de rythmique à claquer sa semelle au sol, son timbre sent le vécu, toutes ces nuits enfumées à soulever sa jupe plissée dans tous les sens pour danser sans même casser ses talons.

Exit les 60's au virage happy-pop.
Exit les 70's au virage destructo-punk
Exit les 80's au virage cold-new wave.

Sallie s'empare de ces 50's rapportées par Mad Men et autres cultes de l'élégance occulte.

Et tout ça à seulement 22 ans.

lundi 30 janvier 2012

#3 La découverte de la semaine /// Egil Olsen


Egil Olsen - Do It Yourself (from Keep Movin Keep Dream)


La semaine dernière, les Shins marquaient leur (et notre) retour par une belle leçon de simplicité et de perfection pop. Aujourd'hui, Egil Olsen aura la dure tâche d'être le représentant de la folk dans sa plus pure et parfaite simplicité :

Un seul et unique instrument clair,
Six cordes qui frétillent de joie sur une rythmique à faire pencher les têtes de tous les côtés,
Un univers naïf qui donnerait envie au Petit Prince de prendre sa guitare,
Une mélodie joyeusement mélancolique qui laisse place à un message à l'évidence addictive,
Une chanson qui fait office de compagnon de survie à l'échelle du quotidien,
Une durée si courte qu'elle nous oblige à écouter la chanson 3 fois de suite,

Ce sont les ingrédients secrets de la petite chanson folk parfaite.




jeudi 26 janvier 2012

#2 Les lyrics de la semaine /// Keaton Henson

Keaton Henson - Sarah Minor (from Dear)


(Image from Charon official music video)

Une histoire d'amour terminée, des souvenirs, des regrets qui viennent se planter dans un sentiment général de peine et de mélancolie. Mais des restes il y en a, de l'amour tout n'a pas disparu. Des moments agréables passés ensemble (l'écoute de Golden Brown des Stranglers), jusqu'aux moments douloureux (you said to "go home"), Keaton Henson peint une histoire des plus traditionnelles avec à son honneur une simplicité et une naïveté incontestablement touchante. On est triste avec lui, il nous a bien formulé la chose, et l'on en vient à se persuader également que tout n'est pas fini entre ces deux personnes, qu'en dépit de la distance réelle qui s'est creusée ils resteront aussi proches, quand bien même rien de tout ça n'est vrai.




And I know that there's friction

between me and you,
I know that you're uncomfortable,
believe me, I do.
I know that it's hard for you to tell me the truth.
But while we are doing so,
Sarah, I love you.


And though your skin's sheet white
And your arms carry scars.
Your hair isn't clean much,
your lungs black with tar.
And god, you love to argue,
you can't play guitar.
But still, let me tell you
that I love who you are
Still let me tell you
that I love who you are.


Love, young love
I hope you are well
At least we now both
have a story to tell
Young love, I feel
You know me better than most
In spite of real distance, we'll always be close,
In spite of real distance, we'll always be close.


Golden Brown was our soundtrack
a long time ago
We spent all our days in the lines
outside shows
And I still remember this day,
a long time ago
I walked through the rain for you,
you said to "go home,"


Young love, young love
I hope you are well
At least we now both
have a story to tell
Young love, I feel
You know me better than most
In spite of real distance, we'll always be close,
In spite of real distance, we'll always be close.

lundi 23 janvier 2012

#1 La chanson de la semaine /// The Shins


The Shins - Simple Song (from Port of Morrow)


5 ans après le très sous-estimé Wincing The Night Away et son incroyable Australia, 11 ans après la fameuse New Slang de Natalie Portman, les Shins sont restés les mêmes. A l'écart des passages de modes, en retrait des médias, James Mercer et sa bande se seraient presque fait oubliés.

Simple Song, premier extrait de leur prochain Port of Morrow, les fait pourtant revenir directement sur le devant de la scène. Ca parait simple, en effet, tellement simple et évident dès les premières secondes, mais comment quelque chose de si évident a pu passer à coté de tant d'artistes avant eux? Voilà le sentiment que laisse la presque totalité de leur chansons, ce sentiment que ces gars là ont compris quelque chose qui nous échappe, le secret de la chanson pop parfaite.