mardi 31 août 2010

#2 Le concert du mardi /// Arcade Fire


Arcade Fire - Wake Up
(Rock en Seine 2010)


Concert du mardi oblige, restons encore un peu sur Rock en Seine et sur l'inoubliable final du concert d'Arcade Fire.

22h50 : Une pluie fine et discrète s'abat lentement sur la Grande Scène de la porte de Saint Cloud. Le ciel menaçait tout le week end, mais c'est finalement au dernier moment, le dernier jour, à la dernière heure que le déluge s'est enclenché, sur les nombreuses guitares d'Arcade Fire.

Après 8 heures d'attente, une envie de toilettes grandissante accentuée par la pluie naissante, un concert des Ting Tings pour ne pas perdre sa place devant les Arcade et 50 minutes d'un concert déjà mythique, parfait mélange des 3 albums du groupe, le leader Win Butler stoppe toute activité et prend le micro, mais pas pour chanter.

22h55 : "Nous sommes contraints d'arrêter le concert car nous risquons l'électrocution, mais nous essayons de revenir le plus vite possible pour vous jouer une autre chanson." (approximativement traduit de l'anglais)

Parapluies savamment déployés, 35 000 personnes se recréent un toit avec bâches et parapluies, puis la Grande Scène est petit à petit recouverte de plastique pour protéger les instruments. Le public attend en continuant d'acclamer le groupe (qui doit sourire dans les loges) dans l'espoir de le faire revenir. Suburban War, Tunnels, Rebellion, Crown Of Love, Neon Bible, tant de chansons encore qui n'ont pas été jouées.
Frustration, attente, espoir, dos mouillé.
Il pleut de plus en plus, puis de moins en moins, mais toujours, encore, et l'attente s'accompagne des gouttes d'eau qui tombent des parapluies dans nos cous.

23h : Le groupe revient tel une délivrance pour jouer une dernière chanson, Wake Up, acoustique oblige pour éviter de mourir électrocuté. Il en ressort une version improvisée, unique. La distance marquée par la fascination que suscite le groupe laisse alors place à l'intimité, avec pour seul barrière entre le groupe et le public des dizaines de milliers de parapluies entremêlés.

23h30 : Tout le monde repart trempé, les pieds dans la boue et la tête dans les étoiles.



lundi 30 août 2010

#1 La chanson du lundi /// Eels


Eels - Spectacular Girl
(from Tomorrow Morning)


Hier, c'était Rock en Seine, où l'alignement parfait sur la Grande Scène de 4 très bons concerts aux ambiances bien distinctes.

D'abord, Eels et son ambiance Beatles-Doors années 70, teintée de cris et de classe à base de musiciens musicalement talentueux et stylistiquement costumes vieille école.
Puis, Beirut, son univers éclectique et ses cuivres prophétiques qui suscitent l'applaudissement rythmique.
Les Ting Tings et leur folie juvénile qui pousse le public à danser et se jeter en l'air jusqu'à en tomber par terre.
Et enfin, Arcade Fire, le respect, et son final mythique sous la pluie et les parapluies, entre intimité et fascination.

Mais aujourd'hui, c'est sur Eels que l'on va encore se concentrer puisque c'est eux qui reviennent avec l'album le plus récent en date, sorti il y a peine 6 jours.

Spectacular Girl, premier single de leur dernier album, une mélodie étrange et mélancolique, entre tristesse et espoir.

"This is a song about a very spectacular girl, you don't know her, but you should".



#5 L'occupation du week-end /// Rock en Seine


Pas d'article ce week-end pour cause présence à Rock en Seine!


Mais nous revenons dès lundi!

jeudi 26 août 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Eels


Eels - Hey Man (Now You're Really Living) (From Blinking Lights And Other Revelations)


Aujourd'hui, pas de texte complexe, pas de texte triste non plus. Aujourd'hui on prépare Rock en Seine en fête. En particulier un dimanche de festival qui s'annonce comme un grand moment. Des grands moments? Le lien était tout trouvé.

Dans Hey Man, Eels a décidé d'écrire sur la vie. Ou plus concrètement, sur le fait de se sentir vivre. Par des expériences que l'on vit, bonnes ou moins bonnes. Se jeter par terre sur le sol, sentir le soleil au dessus de sa tête, et bien sur le plaisir et les désillusions de l'amour, voila des moments, courts ou longs, petits détails ou grands évènements, mais tous liées par le fait que l'on se sent exister, par le plaisir d'être tout simplement présent dans ce monde.


Do you know what it's like to fall on the floor
Cry your guts out 'til you got no more?
Hey man
Now you're really living

Have you ever made love to a beautiful girl?
Made you feel like it's not such a bad world (Hey!)
Hey man
Now you're really living

Now you're really giving everything (Sha la la la)
And you're really getting all you gave (Sha la la la)
Now you're really living what this life is all about

Well, I just saw the sun rise over the hill
Never used to give me much of a thrill (Hey!)
But hey man
Now I'm really living

Hey!

Do you know what it's like to care too much
'Bout someone that you're never gonna get to touch?
Hey man
Now you're really living

Have you ever sat down in the fresh-cut grass (Hey!)
And thought about the moment and when it will pass? (Hey!)
Hey man
Now you're really living

Now you're really giving everything (Sha la la la)
And you're really getting all you gave (Sha la la la)
Now you're really living what this life is all about

Now

Now what would you say if I told you that (Hey!)
Everyone thinks you're a crazy old cat? (Hey!)
Hey man
Now you're really living

Do you know what it's like to fall on the floor (Hey!)
Cry your guts out 'til you got no more? (Hey!)
Hey man
Now you're really living

Have you ever made love to a beautiful girl? (Hey!)
Made you feel like it's not such a bad world (Hey!)
Hey man
Now you're really living

People!

Do you know what it's like to fall on the floor (Sing!) (Hey!)
Cry your guts out 'til you got no more? (Hey!)
Hey man
Now you're really living

Well, I just saw the sun rise over the hill (Hey!)
Never used to give me much of a thrill (Hey!)
Hey man
Now I'm really living!

Hey! People! Hey!


mercredi 25 août 2010

#3 Le clip du mercredi /// Yeasayer


Yeasayer - Madder Red (from Odd Blood)


C'est assez rare de tomber sur un clip qui apporte vraiment un plus à une chanson. Une mise en image réussie à tel point que l'on vient plus souvent consulter le clip qu'écouter le morceau.

C'est rare, mais ça arrive. Et c'est le cas de Madder Red de Yeasayer. Pour un groupe que l'on apprécie pas forcément à la base, sortir à la fois une très bonne chanson et un excellent clip est une vraie réussite. Il faut dire qu'ils ont fait les choses en grand.

La chanson prend juste ce qu'il faut de houhouhou à Animal Collective pour être efficace sans paraître prétentieux. Et pour le clip, le groupe s'est particulièrement fait plaisir.

Imaginez Kristen Bell au top de sa forme s'être prise d'affection pour un petit animal de compagnie mutant (vraiment mutant). Celui-ci, tout penaud, à la fois mignon dans sa timidité maladive et très moche par son physique, heureux d'avoir une maitresse aussi belle et aimante mais persuadé qu'il ne la mérite pas, voit son état se dégrader au fil de la chanson. Est-ce une dégénérescence normale de son statut ou pense-t-il qu'elle serait mieux sans lui? Le débat est ouvert...

Un excellent clip sur un amour improbable, à la fois émouvant et insolite.


mardi 24 août 2010

#2 Le concert (tragique) du mardi /// Où Est Le Swimming Pool


Où Est Le Swimming Pool - Dance The Way I Feel (from Christ Died For Our Synths)


Concert tragique ce 20 août au festival belge de Pukkelpop, parce que dernier concert d’un groupe londonien pourtant tout récent : Où Est Le Swimming Pool. Au beau milieu du concert, Charles Haddon décide de sauter dans la foule. Ce qui ressemble à un évènement anodin dans un concert survitaminé prend une tournure dramatique quand tout le public présent autour s'écarte à l'arrivée du chanteur, excepté une jeune fille mineure. Résultat : une jambe et des cotes cassés, et un transport à l'hospital immédiat. Quelques heures plus tard, sans que l'on sache si les deux évènements sont liés, Charles Haddon escalade un pylône sur le parking du festival et fait le grand saut. Il se suicide à l’âge de 22 ans.

Groupe électro-pop terriblement promoteur, doté d’un style qui n’avait rien à envier au pire des années 1990, ils devaient jouer à Rock En Seine samedi et sortir un album : Christ Died For Our Synths le 22 octobre 2010.

Leur musique à la fois dansante et insidieusement mélancolique n’a pas fini de nous hanter, et les paroles de leur tube Dance The Way I Feel de résonner dans nos esprits : Stop. Well I just dance the way I feel. Stop breathing. Imagine none of this is real.


We wasted so many truths that we depend
On getting by another lie
On every other thing that dies
And as his voice beckons out
I hear the end
The end of trauma slowly setting in
My body seems to stop and freeze

Stop
Well I just dance the way I feel
Stop breathing
Imagine none of this is real

Well I just dance the way I feel

An simple crowd makes an move and on my space
I'm lashing out
I'm crashing down
On other people in my way
I'm getting all of these objects from this place
This place is ruined been affected
After all the time i paid

Stop
Well I just dance the way I feel
Stop breathing
Imagine none of this is real

Moving out to someone else
You're always open with yourself
But no one
I talk to no one
Always falling short of help
I choose to take this by myself
And go
And I just go

Stop
Well I just dance the way I feel
Stop breathing
Imagine none of this is real

lundi 23 août 2010

#1 La chanson du lundi /// Sufjan Stevens


Sufjan Stevens - The Owl And The Tanager (from All Delighted People EP)


Après 4 années passées de disette musicale, hormis un obscur projet instrumental de chansons d'autoroutes, Sufjan Stevens réapparait soudainement ce week-end avec la sortie surprise et immédiate d'un nouvel EP de 8 chansons intitulé All Delighted People, et disponible au téléchargement pour la modique somme de 5 euros ou gratuit à l'écoute via ce site.

Si la sortie subite d'un nouvel EP après tant d'années d'absence pourrait ressembler uniquement à un petit geste envers ses fans, quelque chose de préparé un peu à la va-vite pour redonner signe de vie, il n'en est rien. C'est mal connaitre l'homme et son perfectionnisme. Que ce fut avec le très ambitieux projet de créer un album par Etat des Etats-Unis, qui faute d'avoir été mené à terme donna lieu aux grandioses Michigan et Illinoise, ou bien le Songs For Christmas, ce coffret de 5 EPs sorti uniquement pour fêter Noël, Sufjan Stevens nous avait déjà habitué à faire les choses en grand. Et aujourd'hui, on a droit à un EP avoisinant les 60 minutes.

La première constatation à l'écoute de ce nouvel opus, c'est que Sufjan Stevens a quelque peu changé sa façon de chanter, et n'hésite plus à parsemer régulièrement ses phrases par des envolées à la Antony and The Johnsons. La deuxième constatation, c'est que All Delighted People fait un peu figure de compilation des albums précédents. On n'est donc pas étonné de se retrouver devant des morceaux audacieux dépassant les 10 minutes, sortes de longues symphonies vocales (les deux versions de la chanson titre) qui rappellent les grands moments d'Illinoise. On n'est pas non plus étonné d'y trouver des morceaux plus calmes et plus courts au banjo (Heirloom, Arnika) ou à la guitare acoustique (Enchanted Ghost). Si la longue partie instrumentale de Djohariah peut paraître dispensable, elle n'est là que pour préparer les cinq dernières minutes de la chanson, cette partie chantée qui termine l'album de la plus belle des façons. Dans sa construction, on se met à repenser à sa lointaine cousine Sister qui faisait l'originalité de Seven Swans. L'originalité, ici, on la trouvera dans les sons étranges qui parsèment From The Mouth Of Gabriel.

Dès les premières secondes de The Owl And The Tanager, on se souvient pourquoi on aime à ce point Sufjan Stevens. Il se dégage une telle pureté à travers cette voix et ces notes de piano qu'on a l'impression d'avoir affaire du diamant pur. Mais là on la fragilité du diamant ne semble pas adaptée à la main de l'homme, la musique de Sufjan Stevens, elle, nous est grande offerte, et il serait bien dommage de s'en priver.

Celui qui déclarait encore récemment ne plus ressentir le désir profond de partager sa musique, que quelque chose de personnel s'était irrévocablement perdu dans le procédé de partage avec le public semble avoir changé d'avis. C'est un peu le père Noël qui revient avant l'heure...


vendredi 20 août 2010

#5 La découverte du week-end /// Norman Palm


Connaissez-vous... Norman Palm?



Norman Palm, de son vrai nom. Bientôt 30 ans, il virevolte entre Berlin et Mexico, a étudié l'art entre Paris et Berlin et chante partout dans le monde. Il était designer, maintenant il est songwriter.

Il commence par faire 2 reprises folk géniales.

Boy's Don't Cry (Orignal by The Cure)




Girls Just Wanna Have Fun




Le 2 juillet dernier, il a sorti un nouvel album, plus pop, mais tout aussi bien. Start/Stop, la première chanson de l'album, Shore to Shore, donne le ton :



jeudi 19 août 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Dominique A


Dominique A - Immortels (from La Musique)

(Constantin Brâncuşi, Le Baiser, extrait, 1916)

De l'idée que l'amour nous fait accéder à une certaine forme d'immortalité, car il est un sentiment qui se donne comme immortel, intemporel, qui semble nous extraire du champ de la finitude, de la mort, de la contingence de la vie. Une expérience si forte qu'il semble que nous n'appartenions plus au temps, une expérience dont la mort nous serait le révélateur.

Car c'est bien de la mort et du deuil qu'il s'agit dans le texte de Dominique A. L'être aimé est parti(e), semble-t-il de manière un peu subite. Celui ou celle qui reste cherche pourtant à la rassurer autant qu'à se rassurer, car maintenant, plus rien ne peut plus affecter cet amour, que ce soit des tracas de la vie (à l'instar d'un Roméo et Juliette) ou du temps qui passe. Il a maintenant acquis une forme d'intemporalité. Ce n'est pas un amour éternel, c'est un amour hors du temps. Il en vient à se demander si il ou elle n'est pas parti justement pour garder à jamais cet amour intact, pour prouver qu'il peut dépasser l'épreuve de la mort, à l'image des amours mythiques entre dieux immortels.

L'aimé restera à jamais dans son esprit, autant que les baisers qu'ils ont échangés, et ce sang, l'image même de la vie, celui-là même que l'on échange pour se jurer un amour ou une fraternité éternelle, il ne sèche pas.

Mais si ce texte prend la forme d'une vraie déclaration d'amour, il laisse également apparaitre un constat d'échec sur la vie. Car pour parfaire cette immortalité, il lui faut également mourir. La mort ne serait donc pas seulement le révélateur de l'immortalité de l'amour, elle en serait également la condition nécessaire. Pour que rien ne puisse finir, pour être là quand ils ne le seront plus, pour figer à jamais cet amour, les deux doivent accéder à cette forme d'intemporalité. Et, se persuadant qu'il ou elle l'avait sans doute compris avant, le survivant se prépare à l'y rejoindre pour devenir à son tour immortel.

Comme cette étrange oeuvre du sculpteur roumain Brâncuşi où les deux corps fusionnent pour donner un rectangle parfait, gravé à jamais dans la pierre.


Je ne t'ai jamais dit
Mais nous sommes immortels.
Pourquoi est-tu parti
Avant que je te l'apprenne?
Le savais-tu déjà?
Avais-tu deviné
Que des dieux se cachaient
Sous nos faces avinées?

Tous les baisers reçus
Savais-tu qu'il duraient?
Qu'en se mordant la bouche
Le goût en revenait?
Et qu'il y avait du sang
Qui ne sècherait pas
Tu me donnais la main
Pour boire de ce sang là.

Je ne t'ai jamais dit
Mais nous sommes immortels
Immortels
Immortels.

As-tu pensé parfois
Que rien ne finirait?
Et qu'on soit là ou pas
Quand même on y serait.
Et toi qui n'es plus là
C'est comme si tu étais
Plus immortel que moi
Mais je te suis de près.

Je ne t'ai jamais dit
Mais nous sommes immortels
Immortels
Immortels.

mercredi 18 août 2010

#3 Le clip du mercredi /// Broken Social Scene


Broken Social Scene - Meet Me In The Basement
(from Forgiveness Rock Record, 2010)


Le monde d'aujourd'hui selon Broken Social Scene, en vidéo, et en rythme.



"This video was made as a response to the G20 Summit in Toronto June, 2010.

The rest speaks for itself.
It was sent to us by a lover of our music who wants to remain anonymous.
We are very proud to share this mash-up with you."

- Broken Social Scene -

mardi 17 août 2010

#2 Le concert du mardi /// Atlas Sound


Atlas Sound - Attic Lights
(Live @ Pitchfork TV/Cemetery Gates)


Filmer un groupe ou un artiste dans un milieu inhabituel, tenter de dégager d'autres émotions que sur un simple fichier sonore, apporter autre chose que des images de clip ou de concert, c'est un peu la devise du moment. On connait la Blogothèque et ses concerts à emporter, on connait le fameux site américain pitchfork, mais on ne sait pas pour autant qu'eux aussi ont leur section concerts.

Dans la rubrique Cemetery Gates, le but est de filmer un groupe ou un artiste en session acoustique dans le choeur d'une église. Le sacré du lieu et l'acoustique particulière de l'édifice a toujours donné une autre dimension à la musique.

Donner l'occasion à Bradford Cox (leader de Deerhunter) et à son projet solo Atlas Sound de se produire dans une église, c'est lui permettre de s'exprimer clairement sur la chrétienté. Lui, qui souffre du syndrome de Marfan, a choisi d'interpréter Attic Lights, chanson sur la mort et l'attente du paradis.

Il en résulte une version très intimiste, qui n'a plus rien à voir avec la version studio, dans sa durée (presque trois fois plus longue) comme dans sa construction. Surement la meilleure chose qu'a sorti Bradford Cox à ce jour, Deerhunter et Atlas Sound confondus.

Voir le lien



lundi 16 août 2010

#1 La chanson du lundi /// Gang Gang Dance


Gang Gang Dance - Princes (from Saint Dymphna)


La collaboration improbable entre le groupe d'electro-world music expérimentale new-yorkais et le jeune rappeur anglais Tinchy Stryder. Le résultat? Un tube, où le rappeur, porté par un clavier survitaminé, fait des merveilles.

Mais là où ça aurait pu donner un énorme tube, les expérimentations parfois inutiles dont Gang Gang Dance nous avait déjà habitué sur God's Money, de même que la voix pas toujours bien utilisée de la chanteuse Liz Bougatsos, donnent à la deuxième moitié de la chanson un côté un peu trop brouillon. On est un groupe expérimental ou on l'est pas...

Mais on va leur pardonner, car ils nous offrent quand même deux premières minutes d'anthologie.

Pour ceux qui apprécient, on ne peut que conseiller d'écouter aussi First Communion et House Jam, les deux autres très bons morceaux de l'album.


dimanche 15 août 2010

#5 La découverte du week-end /// The Microphones


Connaissez-vous... The Microphones?


Un simple coup d'oeil à la bannière du Comité et le sujet est lancé. Aujourd'hui, la découverte est une grosse découverte. The Microphones, puis Mount Eerie à partir de 2004, est le projet de Phil Evrum. Il a 23 ans quand il sort son album le plus réussi et le plus connu à ce jour, The Glow Pt.2.

Arriver à capter toute la beauté et la fragilité des choses par le simple intermédiaire d'un son et d'une ambiance, l'effleurer sans l'exprimer clairement pour ne pas risquer de briser sa magie, emmener l'auditeur dans une sorte de voyage obscur, intrigant et inoubliable, telle est la réussite de The Glow Pt.2.

Un album toujours sur la corde sensible, à la limite de l'implosion, oscillant entre passages très intimes à la guitare (I Felt My Size, You'll Be In The Air, I Felt Your Shape) et explosions sonores chaotiques (Map, I Want To Be Cold, I Am Bored). The Glow Pt.2 est une oeuvre qu'on a envie de chérir et de garder à l'abri de la notoriété. De par son extrême richesse sonore, son ambiance unique et ces mêmes sons qui apparaissent et disparaissent de manière inexplicable au fil des chansons (qui ressemblent au signal de départ d'un bateau), The Glow Pt.2 donne l'impression d'avoir un double langage inaudible au genre humain, une sorte de communion intérieure avec la Nature.

Un album qu'on pourrait écouter des centaines de fois sans jamais le cerner véritablement, mais qui n'en finit pourtant pas d'émerveiller. Un album unique, construit entièrement en stéréo, à écouter donc de préférences avec des écouteurs...

Disponible en écoute intégrale sur deezer.

I Want Wind To Blow


jeudi 12 août 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Colin Hay


Colin Hay - Waiting For My Real Life To Begin
(from Man @ Work)

(Julien Pacaud, Cluedo)

Il attend... que quelque chose se passe.
Elle lui dit d’être patient... pour que quelque chose se passe.

Il l’attend... pour commencer quelque chose.
Elle lui dit qu’elle n’est pas prête... pour quelque chose d'autre qu'attendre.

Elle lui dit qu’elle l’aime.
Il n'entend pas.

Elle lui dit qu’elle est là et ne disparaîtra pas.
Il l’attend, pour que sa vie commence... maintenant d’une minute à l’autre.

Any minute now, my ship is coming in
(…)
But don't you understand
I already have a plan
I'm waiting for my real life to begin

En réalité, on se demande s’il l’attend ou s’il attend de pouvoir passer à autre chose.
Très joli texte sur l’espoir et la confusion devant un amour difficile.



Any minute now, my ship is coming in
I'll keep checking the horizon
I'll stand on the bow, feel the waves come crashing
Come crashing down, down, down, on me

And you say, be still my love
Open up your heart
Let the light shine in
But don't you understand
I already have a plan
I'm waiting for my real life to begin

When I awoke today, suddenly nothing happened
But in my dreams, I slew the dragon
And down this beaten path, and up this cobbled lane
I'm walking in my old footsteps, once again
And you say, just be here now
Forget about the past, your mask is wearing thin
Let me throw one more dice
I know that I can win
I'm waiting for my real life to begin

Any minute now, my ship is coming in
I'll keep checking the horizon
And I'll check my machine, there's sure to be that call
It's gonna happen soon, soon, soon
It's just that times are lean

And you say, be still my love
Open up your heart, let the light shine in
Don't you understand
I already have a plan
I'm waiting for my real life to begin

mercredi 11 août 2010

#3 Le clip du mercredi /// Clogs


Clogs - Last Song (from The Creatures In The Garden Of Lady Walton)


Un espace vide. Blanc. Sans aucune trace humaine.
Un escalier. Quatre poteaux.
Une maison. Inhabitée.

Des morceaux de corps dessinés.
Des morceaux de vie passée.
Une histoire.

Des mains, des visages.
Quelques couleurs qui apparaissent et disparaissent.
Furtivement.

Une simple guitare acoustique.
Puis une voix qui se met en place.
On la reconnait.

If this was our last song, what would we do then?
(If) this was our last song, what would we say then?
If this was our last time, what would we do,
What would we say then?


mardi 10 août 2010

#2 Le concert du mardi /// Born Ruffians


Born Ruffians - Oh Man
(from Say It)


On avait déjà parlé de l'excellent site de concerts Grandcrew (ici), nous y revenons aujourd'hui pour un live davantage axé Concerts à emporter, que grande scène filmée.

Born Ruffians est un jeune groupe indé canadien de 2004, juvénile à l'image et sympathique à l'écoute.

Guitare minimaliste et voix nasillarde complaignante devant le canal de l'Ourcq à Paris, une session accoustique intimiste comme on les aime.



lundi 9 août 2010

#1 La chanson du lundi /// Cake


Cake - I Will Survive (from Fashion Nugget)


Cake et son nom plus que discutable. Cake et ses couvertures d'albums toutes plus moches les unes que les autres (exemples 1, 2, 3). Je mets au défi tout amateur de musique qui tombe sur un de leur disque par hasard d'avoir envie de l'acheter.

Heureusement, il y en a qui ont essayé. Et ils n'ont pas eu de problèmes (...). Il faut dire que dès les premières secondes de Frank Sinatra, chanson d'ouverture de leur album le plus réussi Fashion Nugget, le charme opère. Avec un son très cool et nonchalant sur une musique rock aux solos de guitare et trompettes plus que réussies, une basse en freestyle, Cake est comme un bon gâteau qu'on aimerait toujours avoir à portée de main.

Dans cet album sans réels ratés, aux influences aussi bien rap (The Distance) qu'hispaniques (Perhaps Perhaps Perhaps, reprise de Quisaz Quisaz Quisaz), il y a quand même une chanson qui dépasse du lot. Une chanson qui leur a valu un petit succès très mérité, et qui restera surement comme leur oeuvre la plus réussie. La reprise du tube de Gloria Gaynor, I Will Survive.

Aux antipodes de l'originale, la chanson prend un ton résolument optimiste et relâché. Là où la version de Gloria Gaynor met en avant une certaine dose de rancoeur, celle-ci cherche au contraire à montrer de façon très claire qu'il est passé à autre chose et qu'il n'est plus du tout affecté par cette séparation. Envoyer avec un même texte un message complètement différent, c'est le tour de force du I Will Survive de Cake.

Inutile de dire qu'elle est bien meilleure que l'originale.


vendredi 6 août 2010

#5 La découverte du week-end /// The Middle East


Connaissez-vous... The Middle East?



The Middle East est un jeune groupe australien qui oscille entre folk, pop et country. Formé en 2005, disloqué en 2008, puis reformé la même année, le groupe sort son premier album The Recordings Of The Middle East en octobre dernier.

Les arpèges de guitare se superposent et se mélangent aux notes de pianos ponctuelles et aux xylophones lancinants. La voix douce se mêle tendrement aux choeurs et aux sifflements. La chanson décolle, le piano s'accélère, puis d'autres instruments émergent et s'accumulent. La batterie surgit habilement et tout le monde se met à chanter. La construction musicale de leur chansons relève presque de la magie.

On pense à Fleet Foxes, à Bon Iver, on sourit, on se dit qu'on tient quelque chose là.

Et pour ne rien gâcher, voici le très bon clip de leur morceau Blood, entre dessin et collage :


jeudi 5 août 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Pink Floyd


Pink Floyd - Wish You Were Here (from Wish You Were Here)


En 1968, Syd Barrett est exclu de Pink Floyd. Sa dépendance au LSD, sa schizophrénie naissante, sa dépression nerveuse ont eu raison de lui. Il lui arrivait par exemple d'oublier où il se trouve, ou de ne pas se rendre à un concert. En plein bad trip pendant un concert, il se mit à arracher les cordes de sa guitare avant de s'enfuir en courant. Devant ce comportement imprévisible, les membres du groupe se sont donc vu contraints de faire appel à un ami d'enfance de Barrett, David Gilmour, pour le remplacer sur scène. C'en était fini de Syd Barrett et Pink Floyd.

7 ans plus tard, pendant l'enregistrement de Wish You Were Here, Syd Barrett réapparait, complètement transformé.

Le groupe est sur le point d'achever le mix final de Shine On You Crazy Diamond lorsqu'un individu corpulent, au crâne et aux sourcils rasés, entre dans la pièce, une poche en plastique à la main. Waters commence par ne pas le reconnaître, de même que Wright. Celui-ci imagine qu'il s'agit d'un ami de Waters et demande à ce dernier de qui il s'agit, mais il réalise finalement qu'il s'agit de Syd Barrett. Gilmour croit tout d'abord qu'il s'agit d'un employé d'EMI, et Mason ne le reconnaît pas non plus ; il est « horrifié » lorsque Gilmour lui apprend la vérité. Dans son livre, Mason se souvient de la conversation de Barrett comme « décousue et pas entièrement cohérente». « Deux ou trois personnes ont pleuré. Il s'est assis et a causé un moment, mais il n'était pas vraiment là », se souvient Storm Thorgerson.

Waters semble avoir été profondément troublé par la vision de son ancien collègue. Celui-ci dit être prêt à offrir ses services au groupe, mais ne semble pas avoir compris, en écoutant le mix de Shine On, que la chanson parlait de lui. Il se mêle aux invités de la réception de mariage de Gilmour à la cantine d'EMI, puis part sans dire au revoir à personne. Aucun des membres du groupe ne le reverra avant sa mort, en 2006.


Sur l'album, Shine On You Crazy Diamond et Wish You Were Here lui seront dédiées. Sur sa jeunesse, son génie, son amitié, sa célébrité trop vite acquise, sa dépendance aux drogues dures, sa descente aux enfers, son état quasi-végétatif qui en a résulté. Cette année-là, Syd Barrett retourne vivre avec sa famille dans une banlieue de Cambridge, où il y restera reclus à l'écart de la société jusqu'à sa mort en 2006.


So, so you think you can tell
Heaven from hell?
Blue skies from pain?
Can you tell a green field
From a cold steel rail?
A smile from a veil?
Do you think you can tell?

And did they get you trade
Your heroes for ghosts?
Hot ashes for trees?
Hot air for a cold breeze?
Cold comfort for change?
And did you exchange
A walk on part in the war
For a lead role in a cage?

How I wish, how I wish you were here
We're just two lost souls swimming in a fish bowl
Year after year
Running over the same old ground
What have we found?
The same old fears
Wish you were here