De la dreampop passée au mixeur. Plus sombre, plus mécanique.
Quand la reverb de la guitare fait un bad trip.
Quand la voix est plus désabusée que rêveuse.
Quand on s'imagine davantage dans une cave que sur une plage.
On aurait pu inventer un nom genre nightmare-pop pour décrire le genre, mais ce n'est pas très valorisant, et puis de toute façon il existe déjà un autre nom.
Connaissez-vous... le shoegazing ?
Le shoegazing, c'est le combo shoe (chaussure) + gaze (regarder). Une expression pour exprimer la tendance des guitaristes shoegazers à rester concentrés sur leurs pieds et leurs pédales d'effets pendant leurs concerts.
Mais le terme shoegazing, c'est aussi pour symboliser le comportement des chanteurs, qui se rapproche de celui d'un adolescent timide, qui préfère regarder ses pieds et faire profil bas.
Mais revenons en quand même à notre découverte principale du week end :
Van Morrison - Slim Slow Slider (from Astral Weeks)
Elle est en train de glisser et il le sait. Ses drogues, ce grand cheval blanc qu'elle exhibe aux yeux du monde, lui voilent la face et ne la réduisent qu'à chercher son idéal dans des cailloux de plage qu'elle n'atteindra jamais.
L'amertume est grande, quand il la voit se pavaner avec son nouveau petit ami dans sa cadillac.
Mais il sait qu'au fond d'elle elle se meurt, elle se ment et s'éteint peu à peu, au fil des jours elle dépérit, il sait qu'ils le savent tous les deux. Sans lui elle n'est plus rien. Mais devant elle il ne sait plus quoi faire.
The Auteurs - After Murder Park (from After Murder Park)
Prenez les Smiths, prenez Pavement, mélangez-les. Qu'est-ce que vous obtenez? Quelque chose qui ressemble à ça. Mais copier ses pairs n'a jamais suffit à faire de belles choses, il faut s'en différencier ne serait-ce qu'un peu, inventer.
Vous l'aurez compris, on a en face de nous un groupe qui porte alors très bien son nom.
C'est en 1996 que sort le malheureusement très peu remarqué mais très réussi After Murder Park et sa chanson titre, ici bas.
Il y a 2 types de voix féminines naturellement faites pour les chansons folk : les voix puissantes nasillardes-aiguës comme celle de Joan Baez et les voix douces-enfantines à la Laura Marling ou à la Kimya Dawson (Moldy Peaches).
Allo Darlin', c'est la deuxième option. A la différence que l'on n'est pas dans de la folk pure et dure mais plutôt dans ce que l'on pourrait qualifier de dreamfolk.
Allo Darlin', c'est un peu la suite moderne d'un Belle & Sebastian d'autrefois, dans leur période accoustico-dreamy, ou encore une version féminisée des Smiths.
Sparklehorse - Sea of Teeth (from It's A Wonderful Life)
Un texte court du regretté Mark Linkous, sur la beauté simple de vivre. Il ne s'agit pas d'une beauté de sa vie, mais d'une beauté de la vie en générale et de ce qu'elle a à prêter aux yeux des hommes. A prêter seulement, car un jour tout disparaitra, les arbres retourneront dans le sol.
Une chanson d'amour, porté par la magnifiquecan you feel the rings of Saturn on your finger? (peux-tu sentir sur ton doigt les anneaux de Saturne?)
Une vie courte où l'on croise parfois les éternels (les fantômes et les étoiles) sans jamais les atteindre.
can you feel the wind of venus on your skin?
can you taste the crush of a sunset's dying blush?
stars will always hand in summer's bleeding veils
can you feel the rings of saturn on your finger?
can you taste the ghosts who shed their creaking hosts?
Beastie Boys - Don't Play No Game That I Can't Win
Suite à trop de vodka dans le jus d'orange, nous sommes passés directement de lundi à mercredi, veuillez nous en excuser.
Mais on revient avec du lourd, ou plutôt avec du long, un court métrage de 11 minutes, c'est le nouveau clip des Beasties Boys.
Des Kens, des Barbies, des Action Man, un yéti, des soldats, des méchants, des monstres, des groupies, le tout à base de poupoupoupées (ghetto référence).
Vous vous rappelez de Real Estate, ce groupe indé-psyché-plage insouciant et old school banana split qui a sorti un très bon album éponyme l'année dernière ?
Eh bien il sont de retour avec leur nouveau single It's Real au "ouhouh wohoh" proche de fleet foxes, l'aspect dreampop summer en plus.
Au final, une demi déception quand même, avec cette impression naissante que le genre va finir par nous lasser s'il n'arrive pas un rapidement un groupe à la créativité débordante dans le domaine.
Parce que c'est encore les vacances, parce qu'on a envie de partir les cheveux au vent, et qu'on est toujours à la recherche d'une mélodie à siffler, voila les Brazilian Girls.
Aucun membre n'est brésilien, et une seule personne peut prétendre au titre de Girl. Menés par la chanteuse Sabina Sciubba adepte du parler-chanter insensé, les trois new-yorkais ont signé en 2005 sur un label de jazz, Verve Records. Etonnant quand on sait que leur musique mélange un brin de pop, de tango, de house et de reggae.
3 albums et une chanson de pub après (Good Time), le groupe annonce sur facebook qu'ils prennent un break à durée indéterminée. Quelques mois après, ils se retrouvent pour l'enregistrement d'un album de charité contre le SIDA.
En attendant d'autres nouvelles, on pourra toujours se déhancher sur l'excellente Good Time.
Il y a deux mois, nous vous parlions d'une soirée organisée par la Caisse d'Epargne, venue présenter aux blogueurs musicaux son nouveau programme Esprit Musique et sa nouvelle application Sound Places.
Quelques temps plus tard, le Comité était invité au concert de Prince. Au Stade de France. En loge privée. Rendez-vous à 18h45 porte T "Invitations VIP"...
Deux RER et plusieurs interrogations plus tard (c'est quoi une loge VIP au Stade de France??), les deux envoyés spéciaux arrivent porte T. Bien accueillie par la svelte équipe d'hôtesses du Stade, nos deux compères sont ensuite dirigés vers la loge VIP de la Caisse d'Epargne. Le serveur qui nous y attend fait rapidement tomber nos interrogations. Au programme: champagne, grands crus rouges et blancs, whisky, buffet de luxe, et une légende de la pop des années 80.
Après une première partie très soul orchestrée par Sharon Jones & the Dap-Kings, et quelques dizaines de minutes d'attente, le Comité a pu apercevoir la montée sur scène d'un petit homme vêtu de jaune et de blanc entouré par un armada de musiciens. Prince, 1m58.
Débute alors 2h40 de concert enchainant reprises variées (incluant Come Together des Beatles et EverydayPeople de Sly & The Family Stone) et tubes endiablés, de Musicology à Kiss, en passant par PurpleRain et WhenDovesCry. Du haut de ses 53 ans, Prince a encore la pèche (ou plutôt l'orange). Malgré l'annonce tardive de son concert, le Stade était trois-quart plein, rempli d'une foule de fans habillés aux couleurs de leur idole.
Quand la nuit fut tombée, et les briquets allumés, Prince lança sa très attendue Purple Rain, apogée inévitable du concert. Du lancement de millions de confettis durant le solo de guitare à la chorale lancée par le public, le Stade de France vibrait en résonance avec le Comité.
S'ensuivent deux rappels, pour un final d'anthologie sur Kiss. Alors que le public réclame un troisième paquet de Prince, une choriste vient annoncer la mauvaise nouvelle : Il est minuit, nous aurions bien aimé continuer mais le Stade de France impose un couvre-feu. La foule se voit donc obligée de s'en aller, déçue, mais émerveillée.
Cette experience en loge privée a aussi été l'occasion de tester l'application iPhone gratuite Sound Places, quelques semaines après sa sortie. Petit rappel sur le principe: elle permet de découvrir des artistes à travers une carte interactive qui associe à un lieu, un groupe. On peut par exemple découvrir les jeunes talents de sa région grâce a la géolocalisation et écouter un de leur titre ainsi qu'obtenir des informations sur leur histoire et leurs prochains concerts. Basée sur le volontariat (les groupes s'inscrivent eux même sur le site), l'application peut se vanter d'avoir attirer l'attention de nombreux artistes.
Quatre semaines de break étendu, qui ont laissé passer l'arrivée de l'été et autres coups de soleil. Autant dire que le choix éditorial de la chanson de retour a son importance.
La commande :
Un truc ensoleillé, mais sans perte trop mou-dreampop
Un tube pour revenir en force mais sans être trop britney-commercial
Une mélodie pour avoir l'impression d'être en vacances au réveil alors qu'on va travailler dans une heure
Le Comité a donc convié son réseau international d'Oranges afin de nous dénicher la perle, et Bobby a tranché. La réponse vient du Brésil, et elle se résume à 3 lettres : C S S .