vendredi 29 janvier 2010

#5 La découverte du vendredi /// King Charles


Connaissez-vous... King Charles ?

Il a une grosse tête, le poil prétentieux et surtout beaucoup de cheveux. Il a un bon accent du sud de Londres et un phrasé plutôt nonchalant.

La musique est enjouée, les textes cyniques, le piano guilleret, la basse euphorique, la guitare frénétique et la batterie opportune. Une combinaison réellement addictive.



mercredi 27 janvier 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Calexico



Calexico - Bloodflow (from The Black Light)




(Claude Monet, Nymphéas, 1920-1926, Musée de l'Orangerie, Paris)


Nombreuses sont les chansons qui cherchent à retranscrire les sentiments immédiats qui peuvent émerger suite à la perte d'un proche. Mais peu arrivent à mêler aussi bien cette sensation de suffocation, ce sentiment de se retrouver comme enseveli sous terre avec aucun espoir de revoir la lumière à nouveau et cette attrait pour s'y perdre et s'y laisser mourir.


Bloodflow empreinte beaucoup de termes aux champs lexicaux de la nature, de la terre et de la mer, comme s'il s'agissait de montrer à la fois le côté naturel et irréversible de la mort.


Le texte commence avec la vision du proche qui rend son dernier souffle, du chemin tracé à deux qui prend fin au brutalement. C'est comme se retrouver échoué en haut d'une montagne avec pour seule action possible le saut dans le vide. Ici le vide prend rapidement la forme d'une descente au enfers, où l'on prend racine dans le désespoir (assimilé aux mauvaises herbes) avant de s'y enfoncer plus profondément. Il ne faudra plus compter sur la chance, ni attendre une accalmie, la terre seule ouvre la voie à ce plongeon sans retour dans l'obscurité et la solitude.

Dans un tel état, il n'est plus de force pour lutter contre la mort ni tenter de la duper, tels les combines d'un cascadeur ou la prestidigitation de Houdini. On ne voudrait rien d'autre que revoir ses yeux briller, au moins une fois.


Seulement, s'accrocher encore et encore et uniquement sur ce qui est justement fini pour toujours ne fait qu'accélérer la dérive. Mais cette dérive à quelque chose d'attirant, cette fatalité qu'une part de nous est prête à accepter, pour en finir au plus vite. Se sentir perdu dans la marée, emporté par les vagues et y mourir dans une sorte d'apothéose où l'on se retrouve côte à côte avec les ossements de nos ancêtres disparus, à sentir leur sang couler et voir leurs âmes voguer au loin.







Her eyes are closed now that her final breath is near

She lets go of my hand and I fall into a sea of tears

Search for the trail that we were both riding

Lost sometime ago

Now I'm stranded on the mountain's edge

And there's only one way back down...

And down I go

Into the ground where the bad seeds are sown

Take root and pull me further in


Long and long and longer it takes

Good luck's gone and there's no more breaks

Just the ground beneath that shakes and gives way

Swallowed up whole, there ain't much now I can pull

No stuntman surprises

Or houdini-like disguises

For death defying escape

Avoid the tap on the shoulder

From that one with the long black cape

Just to see those eyes of hers shine

Is worth any sum or length of time

That would fill up that space

Where her love once flowed


But the more I resist

The further and further out I drift

Get swept out in the rip tide

Where part of me wants to lie

'Neath the waves of sorrow and tears

Sink to the bottom and linger there

The rest of my years

Walk amongst the mossy bones

Of my fathers, mothers, sisters, brothers

Feel their blood flow away

Send the soul its way

#3 Le clip du mercredi /// Peter Von Poehl


Peter Von Poehl - The Story Of The Impossible


Il est dans une voiture. Il conduit. Il parle de s'enfuir dans la chanson.
Il ne peut pas être avec elle. Elle ne peut pas s'échapper avec lui. Ils font des plans. Parfois irréalisables mais ils veulent faire des choses. Beaucoup de choses. Il conduit vite. Il est pressé. Il veut y aller. Il ne doit pas être en retard.

Il est fatigué. Il commence à s'assoupir. Il y sera plus vite de cette façon. Le feu est rouge. Il ferme les yeux. Il ne peut pas la rejoindre mais il peut dormir. C'est même sa meilleure option. Il s'envole. Dans la chanson il dit être très proche de ce qu'il est impossible d'atteindre.

Il est ailleurs. Elle est ici. Tout est beau. Il se réveille. Elle est encore là.





mardi 26 janvier 2010

#2 Le concert du mardi /// Beach House


Beach House - Zebra - Live @ Late Night With Jimmy Fallon (22/01/10)


Vendredi dernier, Beach House était l'invité du Late Night de Jimmy Fallon, une émission diffusée sur NBC. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur première apparition tv est plutôt réussie. Zebra, la chanson qu'ils interprètent, issue de leur prochain album Teen Dream, est tout bonnement magnifique. La ligne de guitare sur laquelle elle repose semble sortir de nulle part et nous transporte tout au long de la chanson. Quant à la voix de Victoria Legrand, elle n'a jamais sonné aussi gracieuse. Gila, le morceau phare de leur précédent album, fais presque pâle figure à coté.

On est impatient d'écouter leur album maintenant. Ca tombe bien, il sort aujourd'hui.


lundi 25 janvier 2010

#1 La chanson du lundi /// Ambulance LTD


Ambulance LTD - Anecdote (from Ambulance LTD)

"You like to believe that all that love is free for someone like you"


Quoi de mieux pour bien commencer la semaine qu'une chanson légère et vivifiante?

Anecdote a tout de la chanson pop par excellence. Une durée relativement courte (3:17), une orchestration efficace, des couplets entrainants. Quant au refrain, il risque de vous rester en tête un bon moment.

Avec ce genre de chansons, il n'y a pas grand chose à dire, pas de symbolique, un texte généralement relégué au second plan. Il s'agit d'une expérience purement musicale. Et c'est pas forcément simple à faire.


vendredi 22 janvier 2010

#5 La découverte du vendredi /// Garciaphone


Connaissez-vous... Garciaphone?


Il est de Clermont-Ferrand.
Il est de ces artistes que l'on sait que l'on va aimer uniquement à la lecture de ses influences. Elliott Smith, Neutral Milk Hotel, Sufjan Stevens, Bright Eyes, Iron & Wine, on peut dire que Garciaphone sait choisir ses idoles.

Quand on aime un artiste ou une chanson, on aime bien le justifier par tout un tas d'adjectifs. Guitare acoustique douce et mélancolique, orchestration hypnotique. Chez Garciaphone, l'instrument qui ferait l'objet du plus grand nombre d'adjectifs serait sans aucun doute sa voix. Douce et timide, humble et claire, pure et envoûtante, proche et aérienne, magique et lancinante... Bref, vous l'aurez compris, ça sent le registre de la douceur et de la mélancolie à plein nez!

Dans la rue, dans le metro, dans le bus, j'écoute Garciaphone et je vois tout ce qui m'entoure se figer, se cristalliser autour de sa voix qui résonne dans mes oreilles. Les visages, les expressions des gens environnant sortent de leur contexte et s'imbriquent parfaitement dans la musique. Ils rejoignent mon nouveau monde, remplit de douceur, de gentillesse et de mélancolie. Tous me paraissent être bienveillants.

Je suis dans la rue, dans le métro dans le bus, dans cet endroit hostile qui s'est transformé en cocon imaginaire sous l'influence musicale de Garciaphone.


jeudi 21 janvier 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Nick Cave And The Bad Seeds


Nick Cave And The Bad Seeds - A I Sat Sadly By Her Side (from No More Shall We Part)

"Your are not a home for the hearts of your brothers"


Deux visions de la vie qui s'opposent, vu par les yeux d'un couple dont le regard par la fenêtre se fait la métaphore du regard sur le monde.
La première y voit toute la diversité et la beauté qui s'en émane, jusque dans les moindres détails. Le deuxième lui ne peut s'empêcher de voir la misère et la souffrance autour de lui.

De l'image du mendiant que tous ignorent, mis à l'écart au moment où il a le plus besoin d'aide, il dresse le portrait d'un société égoïste et lâche où l'on ne se sent concerné que par sa propre personne.

Oui, mais, répond-elle, pourquoi s'apitoyer sur le malheur des autres contre lequel on ne peut rien? A quoi bon se laisser enfoncer par le poids du monde et se sentir toujours triste? Dieu ne nous a donné qu'un coeur, et on ne peut ni changer la société ni prendre sur soi tout le malheur du monde.

Sur ces mots, elle fond en larmes. Prend-elle conscience de sa lâcheté, quand elle dit à demi-mots qu'on ne peut vivre heureuse qu'en ignorant délibérément le malheur des autres? Ou bien se demande-t-elle comment il peut vivre avec tout ce poids sur les épaules?

Qu'importe la réponse, elle ne sera pas donnée. Mais lui semble prendre un plaisir malsain et sans doute inconscient à la pousser à se contredire et à démolir sa vision idéaliste du monde. Il sourit.


As I sat sadly by her side
At the window, through the glass
She stroked a kitten in her lap
And we watched the world as it fell past
Softly she spoke these words to me
And with brand new eyes, open wide
We pressed our faces to the glass
As I sat sadly by her side

She said, "Father, mother, sister, brother,
Uncle, aunt, nephew, niece,
Soldier, sailor, physician, labourer,
Actor, scientist, mechanic, priest,
Earth and moon and sun and stars
Planets and comets with tails blazing
All are there forever falling
Falling lovely and amazing"

Then she smiled and turned to me
And waited for me to reply
Her hair was falling down her shoulders
As I sat sadly by her side

As I sat sadly by her side
The kitten she did gently pass
Over to me and again we pressed
Our different faces to the glass
"That may be very well" I said
"But watch the one falling in the street
See him gesture to his neighbors
See him trampled beneath their feet
All outward motion connects to nothing
For each is concerned with their immediate need
Witness the man reaching up from the gutter
See the other one stumbling on who cannot see"

With trembling hand I turned toward her
And pushed the hair out of her eyes
The kitten jumped back to her lap
As I sat sadly by her side

Then she drew the curtains down
And said, "When will you ever learn
That what happens there beyond the glass
Is simply none of your concern?
God has given you but one heart
You are not a home for the hearts of your brothers

And God does not care for your benevolence
Anymore than he cares for the lack of it in others
Nor does he care for you to sit
At windows in judgment of the world he created
While sorrows pile up around you
Ugly, useless, and over-inflated"

At which she turned her head away
Great tears leaping from her eyes
I could not wipe the smile from my face
As I sat sadly by her side

mercredi 20 janvier 2010

#3 Le clip du mercredi /// The Notwist


The Notwist - Pick Up The Phone


Le clip du mercredi sera aujourd'hui l'occasion de vous parler d'un groupe que l'on n'a jamais abordé encore, mais qui nous tient particulièrement à coeur au Comité.

The Notwist.
Un groupe Allemand, pas vraiment doué niveau promo, un album tous les 6 ans environ. Pas vraiment la meilleure recette pour faire parler les foules. Pourtant, leur album Neon Golden (d'où est extrait cette chanson géniale) a été qualifié par de nombreux critiques comme l'un des meilleurs albums des années 2000.

Pick Up The Phone.
Vous avez déjà été amoureux? Vous avez déjà rompu avec cette personne ?

"Pick up the phone and answer me at last"

Décroche ce putin de téléphone! Mais pas pour papoter. Egoïste, laisse moi juste l'oppotunité de me libérer de toi, de tout.

Tu décroches. Et là, les souvenirs et les sentiments refont surface. Et si on se redonnait une chance? tu me détruis, mais personne ne le fais aussi bien que toi. Allez, on recommence! Si seulement on avait pu s'arrêter à l'étape précédente.

C'est d'ailleurs à cette étape que s'arrête le clip, puisque le protagoniste choisis d'écrire une lettre plutôt que d'appeler. Étonnant choix de scénario pour une chanson qui repose entièrement sur la très explicite phrase "Pick up the phone".


mardi 19 janvier 2010

#2 Le concert du mardi /// Sauvage Records Party


Soirée Sauvage Records @ Scopitone - Jeudi 21 Janvier 2010
Groupes : Maison Neuve, (Please) Don't Blame Mexico, The Limes, Nelson



Ce jeudi-là, c'est-à-dire dans deux jours, Maison Neuve, (Please) Don't Blame Mexico, The Limes et Nelson se produisent sur la scène du Scopitone pour la somme modique de 10 euros, rassemblés par une longue amitié et un label commun, Sauvage Records.

Autant vous le dire tout de suite, n'importe lequel de ces groupes vaut déjà largement les 10 euros. Alors les quatre... Ne les manquez pas!

Heure : 20h
Prix : 10 euros (réservable à la fnac)

lundi 18 janvier 2010

#1 La chanson du lundi /// Arnaud Fleurent-Didier


Arnaud Fleurent-Didier - France Culture (from La Reproduction)


On ne peut pas dire le contraire, Arnaud Fleurent-Didier et son France Culture ont tout pour faire peur, prétentieux, parisien snobinard. Un chanté-parlé un peu nasillard, sur un texte qui semble le comble du snob, accompagné d'un cocktail explosif de boite à rythme, symphonie de violons et coeur à la Beach Boys, ça peut difficilement partir plus mal. A l'instar d'un Houellebecq, on a déjà envie de le haïr. Mais si on s'y essaie, ne trouve-t-on pas Les Particules Elémentaires magnifique, sinon poignant?

France Culture est de ces choses-là, ces choses qu'on a envie de détester, que l'on peut détester toute une vie, mais que c'est une erreur de détester. Car si l'on regarde de plus près, on se rend compte que France Culture n'est pas une vulgaire chanson snobinarde élitiste. Cette chanson, ça pourrait être le symbole de toute une génération.


Musicalement, malgré ce cocktail détonnant, tout ça tient complètement la route. La musique et la voix semblent se correspondre parfaitement, l'un renforçant l'autre. Et on en arrive même à croire au tube. Le tube mi-chanté-mi parlé, plutôt rare dans le milieu de la musique pop. Pulp en a fait quelques uns de son temps à sa façon, on se souvient de Countdown ou de I Spy. Vous savez, le genre de chansons qui vous fait vous hérisser les cheveux sur la tête, et dont le milieu du hip-hop est truffé.

A mi cheval entre la fin des années 2000 et le début de la nouvelle décennie, l'album La Reproduction et sa chanson d'ouverture bénéficient d'un terrain idéal pour se faire l'écho d'un grand changement, d'une transition entre le passé et le futur. Période de mutation, de saut vers l'inconnu, où la technologie se fait plus oppressante pour l'homme, son contrôle sur les événements moins évident.

Pour appréhender au mieux le futur, quoi de mieux que d'analyser son passé et chercher à comprendre son présent? L'éducation et les relations sociales n'ont jamais été autant au coeur de l'actualité. C'est là le thème de France Culture. Qu'est ce qu'être un jeune français des classes moyenne à l'heure actuelle? Arnaud Fleurent-Didier ne trouve pas meilleure réponse que de se questionner sur ses rapports avec ses parents, cette autre génération, à la fois proche et pourtant tellement éloigné.

Elle a connu la vie sans télévision. Avec internet, le moteur inhérent de notre nouvelle génération, elle semble un peu perdue, tout comme elle ne semble pas avoir pris conscience de son pouvoir et son influence sur l'éducation des jeunes. Elle n'a pas connu la guerre mais a appris à vivre avec son spectre, à cacher les tabous, dissimuler les non-dits. Elle a connu les trente glorieuses, le mouvement hippie, mai 68. Libre, bien plus libre que maintenant, mais tellement libre qu'elle s'est retrouvée maladroite à inculquer un quelconque modèle à suivre à ses enfants, sinon le seul modèle démocratique. Avec une éducation honnête mais sans fil directeur, où le libre arbitre seul compte, se forger une personnalité devient difficile. La liberté ouvre de nombreuses portes, mais elle ne montre pas comment les franchir. C'est le rôle de l'éducation. Et quand celle-ci fait défaut, ni bonne ni mauvaise, on se retrouve un peu paumé, perdu.

Voila à peu près le message qui se dégage de France Culture. Mais à l'inverse d'un musicien engagé, comme Diabologum auquel il est souvent comparé, Arnaud Fleurent-Didier ne critique pas, ne juge pas, il constate seulement à sa façon le monde d'aujourd'hui.


vendredi 15 janvier 2010

#5 La découverte du vendredi /// The Feelies


Connaissez-vous... The Feelies


Ça fait un moment qu'on voulait vous parler des Feelies, notre gros coup de coeur de la fin d'année 2009. Mais la peur de ne pas écrire l'article à la hauteur de la qualité de leur musique n'a fait que repousser sa parution. Comme s'il fallait ne surtout pas se tromper dans le choix des mots, de peur de ne pas réussir à vous faire comprendre à quel point leur musique est exceptionnelle.

The Feelies, une révélation 2009? Pourtant, le groupe New Yorkais s'est formé en 1976. Souvenez-vous, à l'époque où les Eagles dormais dans leur Hotel California, où les Ramones voyaient le jour, un an avant que les Clash ne sortent leur premier album.

Mais alors que s'est-il passé, pourquoi n'a t-on pas plus entendu parler des Feelies, d'autant que les critiques à l'époques étaient plutôt dithyrambiques à leur égard. Des looks collégiens trop propres? une trop grande négligence médiatique? une musique trop en avance sur leur temps?

Toujours est-il que le groupe se dissout en 1992 sans avoir connu le succès attendu. Et hop, 16 ans de silence, le groupe se reforme en 2008 et réédite l'année dernière son premier album Crazy Rythms, qui réapparait aujourd'hui comme la silhouette d'un reste de fantôme post-punk de la fin des années soixante-dix. Et comme le passé n'a jamais eu autant de valeur qu'aujourd'hui, 20 ans après leurs débuts, ils vont peut-être pouvoir commencer leur carrière et obtenir le succès qu'ils méritent.

Bon, on a compris, leur histoire est cool, mais ils font quoi comme musique au juste? Parce que bon, les années 80, c'est pas ce qu'on a connu de mieux en matière de musique...
Sauf quand on parle de coldwave! ("Aïe, il va encore nous faire la comparaison Joy Division")
Eh bien oui, on y est!

Des guitares industrielles et cinglantes, une basse rapide rapide et hypnotique, une voix distante et froidement désinvolte. Mais avec quelques différences comme un incroyable sens de la rythmique sur chaque chanson (et l'album porte bien son nom).


Bon week end et à lundi!

jeudi 14 janvier 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Bob Dylan


Bob Dylan - Love Minus Zero/No Limit

"My love she laughs like the flowers, Valentines can't buy her."


Exit le cynisme de Don't Think Twice It's Allright et l'amertume de I Don't Believe You (She Acts Like We Never Have Met). Ces deux chansons sur la séparation (la première sur le fait de quitter l'autre, la deuxième sur le fait d'être quitté) représentaient à elles-deux les deux faces d'une même pièce. Exit également la nostalgie de Girl Of The North Country, ou la résignation de Boots Of Spanish Leather. La déception des relations amoureuses et son lot de regrets/remords est un thème très récurrent chez Bob Dylan.

C'est donc avec un certain étonnement et un réel plaisir que l'on découvre Love Minus Zero/No Limit, issue de son premier album électrique Bringing It All Back Home. Car cette chanson est une chanson d'amour pur, qui s'éloigne complètement de la traditionnelle ballade amoureuse dylanienne explicitée plus haut.

Comment donc expliquer un tel revirement de bord, Bob Dylan aurait-il trouvé l'amour avec un grand A, aurait-il été transformé?

Pas vraiment, car cette vision paradisiaque de l'amour n'est en fait qu'une sorte de rêve. Tout comme Dylan rêve d'un Christophe Colomb découvrant l'Amérique des années 60 dans Bob Dylan's 115th Dream ou d'un homme tambourin dans Mr Tambourine Man, Dylan rêve ici d'une femme parfaite, supérieur et fragile à la fois. Un idéal pur. Avec cet album, il ne délaisse pas les préoccupations politiques et terrestres que l'on pouvait retrouver dans ses premières chansons (Blowin' In The Wind, The Times They Are A-Changin', The Lonesome Death of Hattie Carroll), mais leur donne un caractère plus imagé, plus voilé.

Le thème qui se dégage des lyrics de Love Minus Zero/No Limit (disponibles ici) est donc assez atypique de l'univers dylanien et en fait une chanson particulièrement précieuse et à connaitre.


Remarquez le mélange d'admiration et de jalousie dans les yeux du jeune Donovan.

PS: Il en va sans-dire que le Comité des oranges conseille à ses chers lecteurs toutes les chansons citées dans cet article

mercredi 13 janvier 2010

#3 Le clip du mercredi /// Animal Collective


Animal Collective - Brothersport



Des enfants qui courent dans de vastes prairies verdoyantes totalement hallucinogènes, teintées de couleurs criardes, de dessins et de folies en tout genre. Quoi!? Mais on leur a filé des champis c'est pas possible!

Vous ne vous rappelez pas ce que c'était que d'être enfant?
Pas besoin d'user de psychotropes pour voir le monde plus coloré et fantaisiste qu'il n'est. Les rideaux deviennent des fantômes, les peluches des soldats, les arbres des maisons.

Malheureusement ces fantaisies ont vite fait de laisser place à une réalité terne et lamentablement pragmatique avec l'âge. Mais comment fait-on pour redevenir un enfant? On peut se demander si le mouvement psychédélique et tout le panel de stupéfiants qui l'accompagne ne serait pas un semblant de réponse, une ode à l'univers de l'enfance. La drogue comme acte régressif pour retrouver cet imaginaire coloré et difforme qui trônait dans nos têtes quelques décennies plus tôt.

Si l'on y regarde de plus près, on peut voir un lien étroit entre le psychédélique et l'univers de l'enfant. Les détournements de dessins animés, les formes abstraites et colorées, les déguisement, les petits cachets qui ressemblent à des bonbons de toutes les couleurs, beaucoup d'éléments issus de ce mouvement sont connotés à l'enfant.

Pourtant, ce serait considéré comme malsain et déplacé de faire écouter un bon vieux Pink Floyd à ses enfants de 6 ans. Va comprendre!


mardi 12 janvier 2010

#2 Le concert du mardi /// The Mountain Goats


The Mountain Goats - Live @ Point Ephémère (13/10/09)

Chansons conseillées : Genesis 30:3, Up The Wolves, Isaiah 45:23, Going To Georgia


Rappelez-vous, c'était le 13 octobre, le Comité vous invitait cordialement à venir voir les Mountain Goats de passage à Paris. Un concert tous les 7 ans, ça ne se rate pas. Et bien, pour ceux qui l'auraient tout de même raté, ou pour ceux qui voudraient le revoir, le voila disponible en vidéo sur le site de Grandcrew.

Grandcrew, au passage un excellent site, le jardin d'Eden pour tout amateur de concerts. Qui n'a jamais rêvé de revoir tel ou tel live? Vous savez, ce concert magique, ce moment unique, ce souvenir sur lequel on revient souvent mais qui s'effrite malheureusement avec le temps. Et bien grâce aux hommes de Grandcrew, c'en est fini. Vos pourrez revoir et revivre ce moment à l'infini. Car ils ne se contentent pas de venir filmer une tonne de concerts sur Paris, ils en ressortent des vidéos aux qualités de son et d'image dvd et partagent le tout gratuitement sur leur site.

Allez y faire un tour, vous trouverez sûrement votre bonheur.

lundi 11 janvier 2010

#1 La chanson du lundi /// Portishead


Portishead - Chase The Tear


Ca y'est! C'est reparti! Le Comité enlève sa peau d'orange et remet les mains dans le jus.

Et pour la reprise, le nouveau titre de Portishead, ambiant comme il se doit, oppressant à souhait, digne des plus belles courses poursuites cinématographiques. A l'écoute de cette chanson, on se sent tout de suite poursuivi par une dizaine d'agents des forces de l'ordre, dans une immense gare aux multiples issues (cf Les Incorruptibles).
Vite! Il faut monter dans le train avant qu'ils n'arrivent.

La chanson a été offerte a Amnesty International à l'occasion de la journée des Droits de l'Homme. Ah, ils sont sympas ces artistes!



Peut être un album pour 2010 ?