The Mountain Goats - Deuteronomy 2:10 (from The Life Of The World To Come)
(Deutéronome 2:10 : "Auparavant y demeuraient les Enim, nation grande, nombreuse et de haute stature, comme les Anaqim")
Au cours du 20ème siècle, officiellement 260 espèces de vertébrés ont disparu de la planète, extinctions causées directement ou indirectement par l'Homme. D'après les spécialistes, c'est normalement une disparition par siècle qui devrait se produire. A titre d'exemple, c'est presque une espèce d'oiseau qui disparait par an.
Dans chaque extinction d'espèce, il y a un dernier représentant. La plupart du temps anonyme, que peut bien être sa vie sans ses semblables? Existe-t-il un plus fort sentiment de solitude que de se savoir le dernier de son espèce, de se dire qu'après soi il n'y aura plus personne? Comme à l'accoutumée, John Darnielle ne juge pas, il se contente de décrire ce à quoi peut bien ressembler un instant de vie d'un animal proche de l'extinction, a travers trois espèces disparues au cours des siècles précedents: le tigre de Tasmanie, le dodo et le crapaud doré, sous forme de 3 paragraphes.
Le dernier tigre de Tasmanie a avoir officiellement vécu est mort en captivité au zoo de Hobart, après y avoir résidé seul 3 ans. Il a été filmé peu avant sa disparition, montrant les dents à la caméra, et faisant les cent pas dans sa cage.
Le dodo, oiseau supposé stupide, possédait des ailes atrophiées qui ne lui permettait pas de voler. Il avait vécu paisiblement sur l'ile Maurice pendant des siècle sans connaitre de prédateur, de sorte qu'à l'arrivée des Hommes, il n'était absolument pas craintif. Lent et gros, il était très facile à capturer.
Le crapaud doré du Costa Rica, décrit comme trempé dans de la peinture émaillée, semblable à un joyau éblouissant, ou encore éblouissant le sol de la forêt, avait l'habitude de se réunir par centaines au crépuscule pendant les périodes d'accouplement. Vivant dans des terriers, le chant des crapauds est plus discret que celui de la grenouille. C'est seul que celui-ci grimpe à la surface. Et, comme pour clamer une dernière fois sa place dans ce monde, il entame seul sa petite chanson, comme s'il savait qu'après lui, il n'y aura plus jamais personne.
On pourrait certainement voir dans ce texte une métaphore de l'artiste ou de l'homme qui se sent seul, abandonné ou incompris, mais l'on peut également en rester à ces images simples d'exctinction. A un moment dans le passé, il y a eu un dernier représentant de son espèce. Comme toute espèce est vouée à disparaitre tôt ou tard, quelque part dans le futur, il y aura un dernier représentant de chaque espèce. Que ressentira le dernier homme quand son tour viendra? Laisser un monde où l'on n'est plus, c'est comme faire disparaitre le monde actuel, c'est la fin du monde vécue personnellement.
The sun above me and a concrete floor below
Scratch at the chain links maybe bare my teeth for show
Fed twice a day I don't go hungry anymore
Feel in my bones just what the future has in store
I pace in circles so the camera will see
Look hard at my stripes, there'll be no more after me
Laze by the shoreline while the sailors disembark
Scratch out a place to sit and rest down in the dark
Smell something burning downwind just a little ways
They set up camp and sing and sweat and work for days
I have no fear of anyone I'm dumb and wild and free
I am a flightless bird and there'll be no more after me
In Costa Rica in a burrow underground
Climb to the surface, blink my eyes and look around
I'm all alone here as I try my tiny song
Claim my place beneath the sky but I won't be here for long
I sang all night the moon shone on me through the trees
No brothers left and there'll be no more after me
Pff... Fantastique !!!!
RépondreSupprimerMerci Antonin !!
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