Daniel Rossen est une des têtes chercheuses de Grizzly Bear et surtout la moitié du duo Department Of Eagles, qui a signé le meilleur album de l'année 2008 (In Ear Park). Accessoirement, il fait partie, avec Sufjan Stevens et Zach Condon, de ma Sainte Trinité: les trois artistes actuels que j'admire jusqu'à l'obsession, comme le pire des fan boys (et dont je suis aussi terriblement jaloux, mais chut). “Waterfall” est une reprise de Judee Sill, elle apparaît sur un album hommage et j'ai bien failli ne jamais la découvrir. Or, j'ai vérifié: “Waterfall” est dans mon balladeur depuis près de deux ans, c'est le morceau que j'ai le plus écouté en 2010, j'en suis juste amoureux. Ces choeurs! Cette guitare! Cette voix enivrante! C'est entre Walt Disney et Elliott Smith, c'est une déclaration d'amour, c'est magnifique.
Bright Eyes – Lover I Don't Have To Love (from Lifted or The Story is in the Soil, Keep Your Ear to the Ground)
Conor Oberst n'est sûrement pas une découverte pour les lecteurs du Comité des Oranges, en tout cas ce morceau est peut-être celui que j'ai le plus fait tourner dans mon balladeur mp3, toutes époques confondues. Un gimmick au clavier et une force mélodique qui crie à la synchro cinéma, et surtout, surtout, un texte incroyable comme seul Oberst en a le secret, poisseux, désespéré, violent, sans aucune pitié. Un modèle d'écriture.
Fionn Regan – Put A Penny In The Slot (from End Of History)
Une guitare sèche, une voix: si un homme réussit à me faire chialer, c'est Fionn Regan (je crois que j'ai un truc avec l'accent irlandais en général). Comme chez les autres maîtres que sont Bon Iver ou Chris Garneau, la clé, c'est le dépouillement: Regan a l'amour des objets, il en parle tout le temps, tout son premier album donne l'impression de visiter un grenier un peu oublié. Quelque part, je pense que cette idée se retrouve un peu chez nous.
Quantic – Transatlantic (from Apricot Morning)
J'ai découvert Quantic assez tard mais mince, quel parcours! Il est de ces gens (Gilles Peterson est un autre bon exemple) qui passent leur temps à voyager et se fourrer dans tous les projets qu'ils trouvent en chemin. Will Holland (Quantic) est parti d'Angleterre pour vivre en Colombie, cela donne des choses très différentes, de l'électro-scratch Ninja-Tunesque comme ici, jusqu'à des jouissances plus traditionnelles, à coups de salsa ou de cumbia.
The Ruby Suns – Tane Mahuta (from Sea Lion)
Un groupe génial et sous-estimé de Nouvelle-Zélande, qui mélange l'efficacité pop aux influences amérindiennes et maori: un exemple avec ce “Tane Mahuta”, qui parle d'un énorme arbre-dieu de la forêt néo-zélandaise.
Paul McCartney – Secret Friend (from McCartney II)
Je pense que notre groupe est né d'une passion commune pour Paul McCartney: rien d'original, certes, mais comment nous en vouloir? McCartney n'a jamais arrêté de composer, il est passé par toutes les phases, le mec a souvent été critiqué pour sa naïveté et ses chansons faciles, mais chez ma génération, son influence est partout. Si McCarney n'existait pas, toute la musique occidentale en serait transformée: ainsi, l'album McCartney II, incompris à sa sortie parce que beaucoup trop en avance, est maintenant une référence du genre. “Secret Friend” est un track hypnotique et foutraque, bourré de samples, de beats électro qui auraient très bien pu figurer chez Flying Lotus ou Caribou.
Mathieu Boogaerts – Ondulé (from Super)
Boogaerts est un de mes compositeurs francophones préférés, c'est l'un des rares (avec JP Nataf , Camille et l'increvable Dick Annegarn, dont je suis absolument fan) à avoir su traduire des influences clairement anglo-saxonnes dans une pop en français, intelligente et complètement personnelle. Boogaerts a l'art de la mélodie toute simple et de la chanson sans artifice, qui va droit au cerveau et au corps: son premier album Super est un de ces chefs-d'oeuvre peu connus du grand public qu'on fait découvrir avec jouissance.
Sam Cooke – A Change Is Gonna Come (from Ain't That Good News)
“Jesus Gave Me Water” est le premier morceau de Sam Cooke, sorti en 1951. J'étais scotché à la première écoute, et c'est peut-être ce titre qui m'a fait rentrer dans la soul. Le gospel dans toute sa force: des choeurs très précis, aux harmonies impeccables, une voix lead vibrante mais qui n'en fait jamais trop. Et surtout, aucun instrument. Bien plus tard, Sam Cooke a chanté “A Change Is Gonna Come”: un morceau, certes aux arrangements bien plus conséquents, mais toujours d'une amplitude vocale incroyable. Je ne m'en lasse pas.
El Guincho – Antillas (from Alegranza)
La révélation barcelonaise de ces dernières années. El Guincho, c'est un mec tout seul qui pioche des sons de partout. On le compare souvent à Animal Collective (et c'est compréhensible), mais il a en plus le bon goût de chanter en espagnol, souvent des mêmes mélodies qui reviennent, incessantes, comme sur des samples électro. Qu'il utilise des bouts d'instrus africains ou des choeurs pop à la Californienne, c'est toujours entêtant et hyper efficace.
We Were Evergreen – Vintage Car (from We Were Evergreen EP)
Nous avons sorti un premier EP il y a de cela six mois: sur celui-ci (dispo sur toutes les bonnes plateformes, les amis!) on peut trouver “Vintage Car”. C'est une chanson qui parle, entres autres d'une voiture, mais surtout, comme souvent chez nous je crois, de souvenirs d'enfance, réels et imaginaires. Je précise qu'un clip pour cette chanson est en préparation et devrait voir le jour en début printemps!
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