mercredi 27 janvier 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Calexico



Calexico - Bloodflow (from The Black Light)




(Claude Monet, Nymphéas, 1920-1926, Musée de l'Orangerie, Paris)


Nombreuses sont les chansons qui cherchent à retranscrire les sentiments immédiats qui peuvent émerger suite à la perte d'un proche. Mais peu arrivent à mêler aussi bien cette sensation de suffocation, ce sentiment de se retrouver comme enseveli sous terre avec aucun espoir de revoir la lumière à nouveau et cette attrait pour s'y perdre et s'y laisser mourir.


Bloodflow empreinte beaucoup de termes aux champs lexicaux de la nature, de la terre et de la mer, comme s'il s'agissait de montrer à la fois le côté naturel et irréversible de la mort.


Le texte commence avec la vision du proche qui rend son dernier souffle, du chemin tracé à deux qui prend fin au brutalement. C'est comme se retrouver échoué en haut d'une montagne avec pour seule action possible le saut dans le vide. Ici le vide prend rapidement la forme d'une descente au enfers, où l'on prend racine dans le désespoir (assimilé aux mauvaises herbes) avant de s'y enfoncer plus profondément. Il ne faudra plus compter sur la chance, ni attendre une accalmie, la terre seule ouvre la voie à ce plongeon sans retour dans l'obscurité et la solitude.

Dans un tel état, il n'est plus de force pour lutter contre la mort ni tenter de la duper, tels les combines d'un cascadeur ou la prestidigitation de Houdini. On ne voudrait rien d'autre que revoir ses yeux briller, au moins une fois.


Seulement, s'accrocher encore et encore et uniquement sur ce qui est justement fini pour toujours ne fait qu'accélérer la dérive. Mais cette dérive à quelque chose d'attirant, cette fatalité qu'une part de nous est prête à accepter, pour en finir au plus vite. Se sentir perdu dans la marée, emporté par les vagues et y mourir dans une sorte d'apothéose où l'on se retrouve côte à côte avec les ossements de nos ancêtres disparus, à sentir leur sang couler et voir leurs âmes voguer au loin.







Her eyes are closed now that her final breath is near

She lets go of my hand and I fall into a sea of tears

Search for the trail that we were both riding

Lost sometime ago

Now I'm stranded on the mountain's edge

And there's only one way back down...

And down I go

Into the ground where the bad seeds are sown

Take root and pull me further in


Long and long and longer it takes

Good luck's gone and there's no more breaks

Just the ground beneath that shakes and gives way

Swallowed up whole, there ain't much now I can pull

No stuntman surprises

Or houdini-like disguises

For death defying escape

Avoid the tap on the shoulder

From that one with the long black cape

Just to see those eyes of hers shine

Is worth any sum or length of time

That would fill up that space

Where her love once flowed


But the more I resist

The further and further out I drift

Get swept out in the rip tide

Where part of me wants to lie

'Neath the waves of sorrow and tears

Sink to the bottom and linger there

The rest of my years

Walk amongst the mossy bones

Of my fathers, mothers, sisters, brothers

Feel their blood flow away

Send the soul its way

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