mardi 10 mai 2011

#2 Le concert de l'année /// Sufjan Stevens


Sufjan Stevens @ Olympia - 9 mai 2011

En préambule, il est à noter que devant un attachement trop fort à l'artiste, l'auteur de cet article risque d'être submergé par ce qu'il va écrire. Désolé par avance.


En général, les artistes me rappellent des époques de ma vie et leur chansons me ramènent à des instants très précis. Sufjan, lui, n'est relié à aucun moment en particulier, aucune personne, il m'a accompagné à travers les époques. Il était là quand j'ai fini le lycée, quand je suis tombé amoureux pour la première fois, quand je ne voulais plus sortir parce que c'était fini, quand j'ai rencontré quelqu'un d'autre, etc, etc. Des années à dire en rigolant "le jour où Sufjan viendra à Paris". Pour lui, on m'a offert un banjo.

Et pendant ce temps, j'apprends en février dernier, au cours d'une conversation totalement anodine : " Au fait, tu sais que Sufjan vient à Paris?". Évidemment, après des années à le dire en rigolant, on croit d'abord à une petite pointe d'humour, puis on demande à Digitick et on se rend compte que oui, ça va vraiment arriver, Sufjan vient à Paris, pour de vrai et dans à peine 3 mois!

Ce qui nous amène gentiment à hier soir, 20h25, devant l'Olympia.

20h30 : après avoir passé la sécurité et échoué pour faire rentrer l'appareil photo (malgré une subtile technique de double fond avec appareil photo séparé de ses objectifs et cachés dans différents t-shirts dans le sac), on finit par se dire qu'il serait temps de rejoindre le balcon pour ne pas rater le début du concert.

Merde, tout le monde est déjà rentré et on commence à entendre les gens crier au loin derrière les portes de la salle. Et si on allait jeter un oeil dans la fosse avant de monter pour voir si les cris viennent de son arrivée ou d'une première partie qui a vraiment cartonné ?

On passe donc une tête dans la salle, et on aperçoit une aile, puis un banjo! Pas de doute, c'est lui. On montera à la chanson suivante.

Le concert commence donc par Seven Swans, avec une entrée folk angélique au banjo des plus réussies. La suite du concert alternera entre puissance lumineuse électro-futuriste, danses tribales colorées avant gardistes, discours et blagues intermédiaires, vidéos éclectiques surréalistes et ballades folk intimistes magnifiques.

Le tout pour un résultat inimaginablement réussi et très difficile à décrire avec seulement un jour de recul. Ses chansons sont déjà tellement riches et complexes que couplées à une mise en scène visuelle pareille, on se demande comment Sufjan peut réaliser un tel exploit. Hors du temps, l'Olympia se transforme en navette spatiale futuriste, avec pour capitaine de bord un Sufjan fluorescent qui emmène avec lui tout un public envoûté pendant plus de 2h30 de concert.

Le tout pour s'achever sur un final de 25 minutes sans interruption mélangeant tout ce qu'il est possible de faire avec des sons, des couleurs, des musiciens, des danseuses et de la vidéo, jusqu'à finir sur une impro accoustique de 2 minutes qui vient résumer 25 minutes de performance sonore. Magique.

À ce moment, on pouvait facilement se dire que Sufjan avait surpassé tout ce que l'on pouvait attendre de lui. Puis arriva le rappel...

Une scène désertée de toute lumière et de tous musiciens pour laisser la place au Sufjan d'autre fois, celui en T-shirt vert venu chanter 3 chansons intimistes épurées issues de l'album Illinoise:

D'abord, une version minimaliste au piano de Concerning The UFO
Puis, une version touchante à la guitare de John Wayne Gacy Jr
Enfin, une version explosive enthousiaste de Chicago, qui se termine avec une explosion de ballons et de confettis sur le public de l'Olympia, qui se rappellera probablement toute sa vie de ces 2h30 de performance magique.


Voilà en gros ce qu'il s'est passé hier soir :



2 commentaires:

  1. On a le même avis, à très peu de choses près. Quel spectacle!
    (Par contre, la fin acoustique de Impossible Soul, elle est bien sur l'album!)

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