The Mountain Goats - Pale Green Things (from The Sunset Tree)
"Made possible by my stepfather, Mike Noonan (1940-2004): may the peace which eluded you in life be yours now"
Pour célébrer la sortie du nouvel album des Mountain Goats The Life Of The World To Come et leur concert au Point Ephémère le 13 octobre prochain, nous avons décidé de laisser les lyrics du jeudi à son leader John Darnielle, comme il en sera souvent le cas sur ce blog. Pourquoi? Parce que peu de paroliers arrivent à insuffler autant de vie à tous ces petits détails de la vie que beaucoup d'autres auteurs jugeront inutiles et dispensables. Non, pour John Darnielle, ce sont ces petits moments de l'existence qui sont le miroir des sentiments humains.
Sur l'autobiographique The Sunset Tree, John Darnielle raconte son enfance meurtrie avec sa soeur, où battu par un beau-père imprévisible et délaissé par un mère faible et lâche, il se réfugie tant bien que mal dans le monde de la musique. Les sentiments contradictoires de ce jeune adolescent fusent alors, que ce soit la haine vis-à-vis de ce beau-père violent allant jusqu'à l'envie de meurtre (Lion's Teeth), la solitude (Hast Thou Considered The Tetrapods), la peur et la recherche du réconfort (Dance Music), l'envie de s'enfuir (This Year), la rancoeur vis-à-vis de cette mère "absente" (Up The Wolves), où la mauvaise estime de soi qu'il ressort de ce vécu (Song For Dennis Brown).
Mais ce qui fait aussi la force et la justesse de cet album, c'est quand John Darnielle montre ce sentiment de dépendance et malgré tout d'amour qu'il porte à son beau-père, qui reste la seule véritable personne dans sa vie, aussi bien le porteur de tous ses malheurs que son possible sauveur (Dinu Lipatti's Bones, Dilaudid). Et c'est quand viennent les deux dernières chansons, bien des années après, qu'on découvre toute la beauté de cette histoire. car malgré cette enfance meurtrie, il a fini par s'en sortir, et c'est bien l'amour qui est vanté dans Love Love Love et le pardon qui inspire Pale Green Things. Quand, des années plus tard, le jeune homme devenu adulte revoit son beau-père pour une course de chevaux, il ne voit là qu'un vieillard affaibli et apeuré, dont le regard n'est plus porté que vers ce no man's land, cette mort qui semble l'attendre au bout du couloir. Les rôles sont inversés, la vie pour l'un, la mort pour l'autre. Et c'est peu avant cette mort annoncée que le jeune adulte décide alors de pardonner, car quelque soit ce qui s'est passé, tout cela appartient au passé, l'avenir peut maintenant se dessiner. Une volonté de pardonner qui n'enlève en rien les horreurs vécues, non, juste pardonner, pour tourner la page, revivre, comme ce soleil qui disparaît le soir au pied d'un arbre sans feuilles, pour renaître autre part le matin venu.
Got up before dawn
Went down to the racetrack.
Riding with the windows down
Shortly after your first heart attack.
You parked behind the paddock,
Cracking asphalt underfoot,
Coming up through the cracks
Pale green things
Pale green things
We watched the horses run their workouts.
You held your stopwatch in your left hand
And a racing form beneath your arm,
Casting your gaze way out to no man's land.
Sometimes I'll meet you out there
Lonely and frightened.
licking my tongue out at the wet leaves
Pale green things
Pale green things
My sister called at three a.m.
Just last december.
She told me how you'd died at last, at last
And that morning at the race track was one thing I remembered.
I turned it over in my mind
Like a living chinese finger trap.
Seaweed and indiana sawgrass
Pale green things
Pale green things
ça vous intéresserait le concept de résiliance de Boris Cyrulnik.
RépondreSupprimerc'est vraiment un pardon pour vous? Moi je préfère y voir un détachement, sans forcément le comprendre en termes de pardon.
En effet, ça pourrait être intéressant de s'intéresser au concept de résiliance, qui semble-t-il peut vraiment s'accorder avec l'album. C'est une autre voie qui vaut la peine d'être approfondie!
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