jeudi 18 novembre 2010

#4 Les lyrics du jeudi /// Kris Kristofferson


Kris Kristofferson - Casey's Last Ride (from Kristofferson)

(Edward Hopper, Automat, 1927, Des Moines Art Center)

Il est tard et Casey erre dans les rues sombres et silencieuses. Peu avant, il a revu un amour de jeunesse. Assise à la terrasse d'un café, elle l'attendant impatiemment. Si désespérée qu'elle avait mis pour l'occasion des nouveaux vêtements. Comme si Casey, qui est toujours resté dans ses pensées, pourrait juger de la différence.

Elle ne sait pas trop quoi attendre de cette entrevue. Casey est marié maintenant, peut-être même père de famille. Elle le sait, suppose donc qu'il ne pense plus trop à elle. Elle n'en peut plus d'être seule, si perdue qu'elle est prête à profiter de chaque seconde en sa compagnie, comme si sa vie pouvait s'achever à l'au-revoir.

Au silence de la rue répond le silence des passants. Le métro est rempli d'ombres, et les seules lumières qui tamisent les couloirs sont artificielles. Casey s'assied dans un coin à l'écart, et regarde les hommes défiler devant lui. Le froid qui lui transperce les os ne semble pas naturel, et ces hommes qui daignent rentrer chez eux paraissaient familiers.

Casey ne sait pas trop quoi penser. Il est au fond comme son amour d'enfance. Seul, bien qu'il soit lui-même accompagné. A-t-il fait les mauvais choix? Le bonheur l'attendait peut-être des années auparavant, autour d'une tasse de café. Mais il est trop tard maintenant, et, au moment de trébucher sur le sol glacé et sec, Casey ne saurait dire si c'est à cause de la bière qui est dans son estomac, ou de la larme qui coule de ses yeux.

Marchant sans but dehors, caché à l'écart, ou assise à une terrasse de café, Kris Kristofferson peint un monde de silence et de solitude, où le désespoir et les regrets parsèment les paysages et les visages des passants. Un monde figé, à l'image des personnages qui hantent l'univers d'Edward Hopper.


Casey joins the hollow sound of silent people walking down
The stairway to the subway in the shadows down below
Following their footsteps through the neon-darkened corridors
Of silent desperation, never speakin’ to a soul
The poison air he’s breathin’ has the dirty smell of dying
’cause it’s never seen the sunshine and it’s never felt the rain.
But Casey minds the arrows and ignores the fatal echoes
Of the clickin’ of the turnstiles and the rattle of his chains

Oh! she said, Casey it’s been so long since I’ve seen you
Here she said, just a kiss to make a body smile
See she said, I’ve put on new stockings just to please you
Lord! she said, Casey can you only stay a while?

Casey leaves the under-ground and stops inside the golden crown
For something wet to wipe away the chill that’s on his bone
Seeing his reflection in the lives of all the lonely men
Who reach for any thing they can to keep from goin’ home
Standin’ in the corner casey drinks his pint of bitter
Never glancing in the mirror at the people passing by
Then he stumbles as he’s leaving and he wonders if the reason
Is the beer that’s in his belly, or the tear that’s in his eye

Oh! she said, I suppose you seldom think about me
Now she said, now that you’ve a fam’ly of your own
Still she said, it’s so blessed good to feel your body
Lord! she said Casey it’s a shame to be alone

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